L'industrie du médicament, en fait la fabrication de génériques en Algérie se met en place doucement mais sûrement, à en croire le président de l'Union nationale des opérateurs en pharmacie (UNOP), Abdelouahed Kerrar. Celui-ci, sans révéler le montant des investissements consentis par les opérateurs privés qui se sont spécialisés dans cette filière de haute technologie, a indiqué qu'il y a actuellement 80 unités de production opérationnelles, alors que 115 autres unités de fabrication sont en cours de réalisation. Cité par l'APS, il a affirmé que ‘'notre filière a connu ces dernières années un engouement exceptionnel en matière d'investissements, puisque ce sont pas moins de 151 unités de production nouvelles qui sont actuellement en phase de construction, en plus des 80 déjà opérationnelles».Selon le directeur général de la pharmacie et des équipements au ministère de la Santé, Hamou Hafedh, il y a «actuellement 205 projets d'investissements dans le pipe en matière de production de produits pharmaceutiques dont 115 ont été déposés au cours de ces trois dernières années». Le président de l'UNOP déplore cependant le manque de soutien des autorités et, surtout, leur manque de discernement quant à l'importance de cette filière en soumettant les investisseurs aux méandres de la bureaucratie. Les autorités, selon lui, n'ont pas «pris la mesure des efforts d'organisation qui leur incombent pour canaliser, orienter et encadrer efficacement tous ces investissements (anciens et nouveaux) pour leur permettre de prospérer et de servir au mieux l'économie du pays».Comme exemple, il cite d'abord le système contraignant de l'enregistrement qui, a-t-il dit, «ploie déjà sous la charge, aujourd'hui même, et risque à coup sûr de constituer un goulot d'étranglement au cours des prochaines années, si des mesures radicales de remise en ordre ne sont pas prises». «Il en va de même du contrôle de la qualité, du système des prix et de tous les autres aspects touchant à l'encadrement d'une filière en pleine croissance», ajoute-t-il. Il révèle en outre que «le détail des dysfonctionnements et des propositions pour les corriger ont été maintes fois communiqués par l'UNOP» aux autorités compétentes. En fait, les investissements privés dans la filière de l'industrie pharmaceutique ne sont pas perçus à leur juste valeur, au point que le président de l'UNOP appelle l'Etat à mettre à niveau le cadre réglementaire de cette activité pour répondre d'abord aux besoins des opérateurs, ensuite pour «être à la hauteur des attentes des nouveaux arrivants» sur ce segment industriel. Il cite ainsi deux grandes contraintes qui freinent le développement de cette filière: l'absence sinon le manque de personnel qualifié dans la fabrication de médicaments, ensuite la difficulté de commercialisation des produits pharmaceutiques du fait d'un «surplus de capacités installées».Pour contourner cette contrainte, il préconise le recours, avec l'aide de l'Etat, à l'exportation du surplus de produits pharmaceutiques sur les nouveaux marchés en Afrique. Le nombre important d'opérateurs dans la filière a également, affirme M. Kerrar, contribué à faire baisser les prix du médicament en Algérie. «Cela n'est pas toujours perceptible par les citoyens, en particulier tous ceux dont le pouvoir d'achat reste encore très faible. Mais, en comparaison avec tous les pays voisins, les prix de nos produits sont parmi les plus bas», a-t-il dit. Fin janvier dernier, le ministre de la Santé et de la Population avait indiqué qu'une révision à la baisse de la tarification des médicaments commercialisés en Algérie «sera annoncée prochainement». La nomenclature des médicaments en Algérie porte sur 5800 types de médicaments, en majorité des génériques.Hamou Hafedh, directeur général de la pharmacie et des équipements au ministère de la Santé, avait récemment expliqué que la production locale de médicaments couvre globalement 40% des besoins du marché, alors que la facture des médicaments a triplé en 10 ans.Pour lui, l'objectif poursuivi par les responsables du secteur est de doubler la production nationale et de produire plus localement. Les importations algériennes de produits pharmaceutiques se sont établies en 2014 à 2,6 milliards de dollars contre 2,34 Mds de dollars en 2013, en hausse de 10,44%. Pour 2015, le budget alloué par le gouvernement au ministère de la Santé pour les importations de médicaments est de presque 100 milliards de dinars, contre 85 milliards de dinars en 2014.
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Posté Le : 05/02/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Yazid Alilat
Source : www.lequotidien-oran.com