Auparavant, l'industrie pharmaceutique de la médecine vétérinaire était exclusivement réservée à l'import, ces dernières années, il y a eu l'apparition de productions locales qui représentent quatre unités et une cinquième qui est fin prête à l'est du pays. Ceci dit, dira le Dr Mohra Rachid, vétérinaire à Mostaganem, intervenant ce jeudi dans le cadre d'une conférence, «en matière de production, nous n'avons pas encore acquis un véritable transfert des technologies et de matières premières, il s'agit de transformations avec quelques modalités».C'est lors d'une conférence intitulée «la problématique des médicaments en Algérie de l'AMM jusqu'aux résidus», que le Dr Mohra Rachid est intervenu dans le cadre d'une journée organisée par l'espace vétérinaire algérien en collaboration avec la cellule de l'Ordre des vétérinaires.
Concernant le médicament vétérinaire, le conférencier dira qu'actuellement en Algérie, on estime ce marché à 40 millions d'euros. Un marché qui comporte les antibiotiques, les vaccins et des vitamines, en excluant tout ce qui est additif, précise-t-il. «Chaque année, il faut compter une croissance de 5 à 8% de ce chiffre», en ajoutant que la part de marché du médicament vétérinaire en Algérie est de 60 à 70% prise par les laboratoires étrangers. Il indique que le marché algérien est dominé par les anti-infectieux, les anti-parasitaires et les vitamines.
Abordant une question assez sensible pour tout connaisseur du processus d'enregistrement des médicaments vétérinaires pour leur autorisation de mise sur le marché algérien, l'intervenant dira que le processus en question est simple et compliqué à la fois. Il y a, dit-il, la partie administrative où chaque demandeur doit fournir un dossier administratif et technique. «Le seul problème qu'on a reproché à l'administration c'est que l'AMM (autorisation de mise sur le marché) appartient au fournisseur, c'est une aberration». Dr Mohra citera l'exemple du Maroc, précisant que lorsqu'un laboratoire ou un fournisseur enregistre un médicament, cela devient la propriété du pays ou bien celle du partenaire local. Et de s'interroger «pourquoi nous avons parlé de l'AMM qui doit être la propriété de l'Etat ou du partenaire algérien ' C'est très simple, on remarque sur le marché algérien, lorsque le fournisseur est détenteur de l'AMM, chaque année il pousse le partenaire algérien à augmenter la part de marché avec des chiffres impensables, on parle de 10 jusqu'à 20%. Le partenaire algérien n'accepte pas pour des raisons diverses, dès lors le fournisseur qui détient l'AMM le remplace». Et c'est ainsi que le médicament entre sur le marché algérien avec des quantités abusives, dira le conférencier. «C'est de l'argent qui est perdu, c'est pour cela qu'il est très important que l'AMM soit la propriété du partenaire algérien.»
S'offusquant qu'en Algérie «non seulement l'enregistrement est gratuit et qu'en plus le fournisseur européen, américain ou asiatique, a tous les droits sur son produit, c'est anormal».
Evoquant une autre question à controverse, à savoir pourquoi devoir passer par l'Europe pour acheter un produit qui vient de la Chine ' Pourquoi ne pas traiter directement avec ce pays ' Le Dr Mohra dira que tout ce qu'on ramène d'Europe ou bien des Etats-Unis, toute la matière première est à 70% d'origine chinoise. Pour la simple raison, dit-il, que toutes les multinationales et les entreprises ont délogé leurs sociétés pour des raisons économique et salariale, sur la Chine, parce que ça coûte moins cher que de produire. Ce qui fait que le produit, au départ, est un produit chinois, alors pourquoi on ramène un produit chinois mais on n'a pas d'agrément ni de contrat avec l'Etat chinois '». Il s'interroge : «On ramène tout de Chine, pourquoi pas le médicament vétérinaire ' Cela nous permettra de réduire les prix parce qu'on achôte le même produit en passant par l'Europe en ajoutant entre 60/70 dollars par produit. Une procédure faite pour rien alors qu'on connaît l'origine du produit.»
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Posté Le : 27/01/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A B
Source : www.lesoirdalgerie.com