Médicament. Plaidoyer pour la généralisation des préparations magistrales
Redonner ses lettres de noblesse au métier de pharmacien, réduire le niveau de la facture en matière d?importation médicamenteuse et éliminer l?automédication, tel a été le thème d?une rencontre scientifique organisée à l?hôpital Benzerdjeb par la fondation nationale pour la promotion de la recherche médicale. C?est Luc Allard, pharmacien belge, qui est venu communiquer sa pratique à ses collègues témouchentois, une pratique inexistante en Algérie bien qu?elle constitue une part essentielle de la formation du pharmacien et qui consiste en la préparation de médicaments, dite préparation magistrale pour éviter que les pharmaciens soient limités au rôle de simples intermédiaires de l?industrie pharmaceutique. Poursuivant son préambule et avant de passer à sa démonstration, l?orateur indiquera tout d?abord que l?importation en Algérie est passée en une année de 600 millions de dollars à 1 milliard de dollars, cela sachant que 40% de ce qui est acheté est jeté à la poubelle selon une statistique OMS. Par comparaison, en Belgique, il y a eu 3 280 000 préparations magistrales, soit 600 par pharmacien, pour un montant équivalent à 4 milliard de DA. Aux USA, il y a eu 30 millions de préparation en officine en 2006. Cela fait en conséquence de la préparation magistrale une sérieuse alternative en ce sens que parce que le produit est dosé selon les besoins thérapeutiques du malade, il ne peut y avoir de gaspillage, ce qui par contre constitue un avantage en matière de protection de l?environnement puisqu?il n?y a pas de produits jetés dans la nature. Mais encore, a expliqué le conférencier, il y a un rapport qualité/prix indéniable. De même, il ne peut non plus y avoir automédication puisque le médicament est préparé sur la base d?une ordonnance médicale et que le malade ne connaît même pas le nom du produit prescrit. Enfin, la préparation magistrale est rentable pour l?officine. A cet égard, sachant que le nombre des pharmacies est de 7000, et si la demande est impulsée, ce sont des milliers d?emplois qui peuvent être créés. Il restera cependant deux handicaps, le premier d?ordre législatif et le second a trait au remboursement par la CNAS des médicaments préparés.
Posté Le : 10/04/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : M. Kali
Source : www.elwatan.com