Le projet portant création de l'Agence nationale du médicament est au
niveau du gouvernement, a déclaré hier le ministre de la Santé et de la Réforme
hospitalière, Djamel Ould Abbès, devant les différents acteurs du secteur du
médicament (syndicats, importateurs, conditionneurs et transformateurs), à
l'occasion de la tenue d'une réunion de dialogue et de concertation, à
l'Institut Pasteur de Dély Ibrahim, à Alger.
Plusieurs articles du projet de
loi initial ont été modifiés. Le ministre a souligné que les modifications
apportées sont plus répressives et plus précises. Il a affirmé que
l'installation de l'agence sera effective certainement vers la fin de l'année.
Pour rappel, les principales missions de cette agence consistent en le
contrôle, l'octroi de l'agrément et des autorisations de mise sur le marché
ainsi que la lutte contre la contrefaçon. Le ministre n'a pas voulu précéder
les événements pour parler «des articles modifiés», en attendant l'accord du
gouvernement sur le projet.
Le ministre a rappelé aux
importateurs de médicaments nationaux et étrangers (qui sont au nombre de 139),
présents à la réunion, les dispositions qui obligent ces importateurs à se
mettre à la production. Il précise que ces derniers ont, à compter de janvier
prochain, un délai de deux ans pour investir. Dans le cas contraire, ils
disparaîtront.
Ould Abbès a souligné qu'il avait
rencontré les représentants de 13 laboratoires étrangers activant en Algérie,
indiquant que des informations claires et précises sur les conditions
d'investissement ont été présentées à ces derniers. Le représentant du gouvernement
a affirmé avoir exigé des multinationales d'investir en Algérie soit dans le
conditionnement, soit dans la transformation, soit dans le montage des
appareils médicaux, s'ils veulent garder leur part de marché dans notre pays.
Il dira que le soutien de l'Etat, les facilités bancaires et tout autre aide
iront à ceux qui s'impliquent dans le développement de la production nationale.
Enfin, le ministre s'est dit
persuadé du renforcement de la production locale des médicaments. «Nous
atteindrons nos objectifs d'ici 2014-2015 : 70% de couverture des besoins
nationaux en matière de médicaments n'est pas une utopie», a-t-il affirmé,
confiant devant les opérateurs du secteur, plutôt sceptiques.
Pour les syndicats, les
importateurs, conditionneurs et transformateurs, les choses ne sont pas si
faciles, en raison notamment de l'absence d'une politique nationale du
médicament et face à de graves dérives constatées sur le marché du médicament.
Le ministre persiste pour dire que la volonté politique est là, l'argent existe
: il suffit de jumeler les efforts, d'élaborer une politique nationale du
médicament en concertation avec les acteurs et opérateurs du secteur sans
exception.
«On va commencer à travailler dès
aujourd'hui ensemble pour développer la production locale », a-t-il indiqué. Le
ministre rappelle que la facture des importations en 2009 a été très coûteuse,
2,5 milliards de dollars, face à une couverture nationale en matière de
production qui ne dépasse pas les 38%. Pour Ould Abbès, il faut impérativement
réduire notre dépendance en matière de médicament vis-à-vis de l'étranger pour
garantir la souveraineté nationale pour ce qui concerne la santé.
Pour le président de l'UNOP, Aït
Saadi, l'importateur doit être essentiellement un fabricant, basé en Algérie,
dont le fournisseur doit être identifié et visité. Il a réclamé au nom des
opérateurs du secteur un audit des sites fabriquant des produits importés,
préalable à l'enregistrement. Et d'exiger de l'importateur qu'il soit titulaire
d'une décision d'enregistrement en Algérie, tout en le responsabilisant sur la
qualité des produits.
Le ministre de la Santé a, par
ailleurs, répondu favorablement pour résoudre quelques problèmes posés par les
opérateurs, distributeurs, conditionneurs et syndicats du secteur. Mais, a-t-il
lancé, à condition qu'ils respectent le cahier des charges et les lois
régissant le secteur. Il a rassuré les fabricants que la matière première
bloquée au port, et qui demande 3 signatures pour sa libération, sera débloquée
dès aujourd'hui. «J'interviendrai personnellement pour résoudre cette question
afin de vous permettre de travailler en toute quiétude», dira Ould Abbès.
Le ministre a également rassuré
les opérateurs que le délai d'enregistrement des produits, qui était de 14 à 24
mois, sera réduit d'une façon qui garantira la fluidité, tout en s'assurant
bien évidemment de la qualité des produits. Il leur a promis également des
facilités bancaires. Le ministre s'est dit prêt à écouter, dialoguer, négocier
avec les opérateurs du secteur, mais à la condition que ces derniers veillent
pour qu'il n y ait pas de rupture de stocks de médicaments dès 2011. Il conclut
: «Je déclare la guerre à la pénurie des médicaments».
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 24/10/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : M Aziza
Source : www.lequotidien-oran.com