Une rupture de
l'approvisionnement des établissements hospitaliers en médicament «Antecavir»,
indispensable pour le traitement de l'hépatite B, tient en otage une centaine
de patients à Oran. Des jeunes malades dans la phase avancée de cette infection
du foie hautement contagieuse souffrent dans le silence.
Pour les proches
de ces malades, cette situation est difficilement compréhensible du fait que le
fameux médicament se trouve bel et bien au niveau de la Pharmacie centrale des
hôpitaux à Alger. A quoi est due cette situation ? A un problème en matière de
gestion des stocks ou de mauvaises prévisions ? Les établissements hospitaliers
sont confrontés régulièrement aux ruptures de stocks en médicaments essentiels
pour le traitement de nombreuses maladies (cancer, tuberculose,...). Cette
rupture du stock du médicament « Antecavir » a été confirmée par des sources
hospitalières au CHU d'Oran. Le nouveau médicament « Antecavir », fabriqué par
un laboratoire américain, est considéré comme un traitement efficace pour contenir
la propagation du virus de l'hépatite B. Les tests menés sur les malades ont
été fructueux. Ce médicament a non seulement autorisé une réduction de la
charge virale du virus mais il a surtout permis à de nombreux patients de vivre
presque normalement. Pour ces malades hospitalisés dans le service
gastro-entérologie de l'EHU d'Oran, l'attente de l'approvisionnement de cet
établissement hospitalier dure depuis des semaines. « Mon fils est dans une
phase avancée de la maladie. J'ai dépensé une fortune pour les analyses, dites
de charge virale, qui avaient démontré une progression inquiétante du virus. Le
seul espoir pour mon enfant, et pour une quarantaine d'autres patients dans ce
service, est le médicament Antecavir», relate, avec amertume, ce vieil homme.
Les techniques, dites de charge virale, permettent d'apprécier l'intensité de
l'infection. Ces méthodes sont de plus en plus faciles à mettre en oeuvre mais
restent onéreuses. Dans le Centre hospitalo-universitaire d'Oran, la situation
n'est pas meilleure. «Le stock a été épuisé. Revenez dans quelques jours
peut-être le médicament sera ramené d'Alger», lâche un infirmier à un proche de
malade. Las d'attendre, des parents de patients lancent un cri de détresse au
ministre de la Santé et de la réforme hospitalière. Ils réclament une
intervention du premier responsable du secteur pour débloquer cette situation.
Il est à préciser
qu'il existe actuellement près d'un million de personnes atteintes de
l'hépatite B en Algérie mais seulement 10 % peuvent évoluer vers la chronicité.
L'hépatite B est d'ailleurs considérée par l'Organisation mondiale de la Santé
comme un problème majeur de santé publique. La plus répandue et la plus
meurtrière sur la planète, elle affecte 2 milliards d'individus dans le monde.
On estime qu'environ 350 millions de personnes sont atteintes d'hépatite B
chronique. Cette maladie, qui est à l'origine de 2 millions de décès par an,
représente la deuxième cause de cancer après le tabac. La propagation de cette
maladie en Algérie a poussé récemment la Caisse nationale de l'assurance
sociale à inscrire les médicaments des hépatites virales dans la liste des
médicaments remboursables. Le traitement d'une hépatite coûte plus de 144
millions de centimes par malade. En plus du coût de traitement, les malades
déboursent de leur poche près de 50.000 de dinars pour les frais des examens
complémentaires et 50 000 autres pour des examens de suivi.
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Posté Le : 06/04/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Sofiane M
Source : www.lequotidien-oran.com