La grogne des robes noires est toujours d'actualité. Malgré quelques
rounds de concertation engagés avant les élections présidentielles, entre
l'Union des barreaux algériens et des représentants du ministère de la Justice
autour des problèmes rencontrés par les avocats dans l'exercice de leur métier,
ainsi que les réserves et la controverse soulevées à propos de certains
articles du projet du nouveau code de la profession d'avocat, et l'application
du nouveau code de procédures civiles et administratives, «le flou qui entoure
l'avenir de la profession demeure entier». C'est ce qui ressort de la dernière
réunion du conseil de l'Union des barreaux algériens, tenue jeudi dernier à
Alger, dont les conclusions mettent en garde les plus hautes autorités du pays
sur «les dérives constatées dans la démarche adoptée par certaines parties, qui
mettent sciemment en péril la profession d'avocat», comme le laissera entendre
le président de l'Union des barreaux algériens, Maître Menad. Le ton grave,
notre interlocuteur nous signalera que «la défense des justiciables est en
péril avec tout cet ordre, voire d'obstacles jetés sur le chemin de l'avocat,
visant ni plus, ni moins, sa neutralisation».
Maître Menad évoquera «certaines parties», sans les citer nommément, qui
veulent arriver à ce résultat, en l'occurrence celui «d'étouffer la voix de
toute la corporation».
Sur ce plan, l'union des barreaux «affiche des réticences, voire des
craintes, face au rôle des médiateurs récemment installés à travers les
tribunaux du pays, et pis encore, tant d'inquiétude à propos de l'autorisation
qu'on s'apprête à accorder pour l'ouverture des bureaux de conseils juridiques,
qui ne manqueront pas de confiner les robes noires dans un espace très réduit».
Le président de l'Union des barreaux algériens ne manquera pas de souligner
«qu'il est de notre devoir de tirer la sonnette d'alarme, et prévenir de
probables actions de protestations qui seront initiées dans un proche avenir
par les robes noires, et à ce moment là, que chacun assume ses
responsabilités». Celui-ci précisera encore que «dans les prochains jours, un
communiqué portant sur toutes ces questions sera transmis à toutes les parties
concernées, pour les avertir des dérapages probables que pourrait entraîner
cette fuite en avant, et les termes de ce communiqué seront aussi mis à la
disposition de l'opinion publique, afin que le justiciable sache que sa défense
est mise à l'écart d'une façon qui menace directement ses intérêts». C'est
presque un ultimatum lancé au ministère de la Justice pour réviser sa copie.
«On aura tout le temps d'attendre les développements de la situation durant ces
deux prochains mois de vacances», dira Maître Menad.
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Posté Le : 20/06/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Zerzouri
Source : www.lequotidien-oran.com