Algérie - Revue de Presse

MEDGAZ Une autorisation espagnole et des conditions



Sur fond detensions énergétiques, le gouvernement espagnol vient de donner sonautorisation à l'exercice par l'entreprise nationale des hydrocarburesSonatrach des «droits de vote correspondant à sa participation additionnelle de16%» dans le capital de la société Medgaz. Toutefois, cette autorisation estassortie de plusieurs conditions. Selon l'APS qui cite un communiqué publié,vendredi, à l'issue d'une réunion du conseil des ministres, le gouvernementespagnol a rappelé que «Sonatrach était déjà l'un des actionnaires de référencedu projet de gazoduc Algérie-Espagne Medgaz, étant détenteur de 20% de soncapital social». Il a précisé que cette autorisation restera sujette àl'accomplissement de certaines «conditions» par Sonatrach en tantqu'actionnaire, actuellement majoritaire à 36% . Il s'agira pour la compagnienationale d'«effectuer toutes les démarches nécessaires pour réaliser le projetMedgaz et son entrée en service en accord avec ce qui est prévu dans ledocument de planification des secteurs du gaz et de l'électricité et lesrévisions y afférentes». Sonatrach devra aussi «optimiser l'utilisation de lacapacité de transport à laquelle elle s'est engagée dans le gazoduc Medgaz, unefois celui-ci mis en service». Les autorités espagnoles demandent aussi àSonatrach de «ne pas s'opposer aux propositions de plans économiquement viablesd'extension du gazoduc au-dessus de 8 milliards de m3/an, en ligne avec ce quiest établi dans l'article 11 de l'accord souscrit par les actionnaires en datedu 21 décembre 2006». Selon le gouvernement espagnol, la «validité» del'autorisation est également assujettie au «maintien des statuts sociaux envigueur et à l'accord (conclu par les) actionnaires». Sonatrach est aussi dans«l'obligation d'informer périodiquement le secrétariat général de l'Energie desa participation actionnariale, sa présence dans les organes d'administrationde Medgaz et les possibles variations dans les statuts sociaux et dans l'accorddes actionnaires de 2006». Le gouvernement espagnol n'impose pas à Sonatrach decéder une partie de ces actions dans le Medgaz à Gas Naturel, en échange de sonautorisation à la compagnie nationale des hydrocarbures. En pleine tempêtemédiatique sur la hausse des prix du gaz réclamée par le ministre de l'Energieet des Mines Chakib Khelil, la décision espagnole apparaît comme un bon gesteen faveur de la détente, en attendant la réaction de Sonatrach. Toutefois, celane mettra pas fin aux tensions énergétiques entre les deux pays. Les dossiersqui fâchent s'accumulent. Sonatrach se plaint de blocages espagnols pourpénétrer le marché ibérique de la distribution du gaz et des barrières érigéessur son chemin pour acquérir des parts dans les entreprises européennes.L'annonce de l'arrivée de Sonatrach sur le marché espagnol, l'un des plusfermés d'Europe, ne fait pas plaisir à Gas Naturel qui craint pour ses parts demarché. D'autant que la compagnie nationale des hydrocarbures a annoncé lacouleur: elle compte vendre son gaz, moins cher, directement aux clientsespagnols. Et à deux ans de la livraison du Medgaz, le temps presse. Sonatrach seprépare activement en créant une filiale en Espagne et attend du gouvernementespagnol la licence pour commercialiser le gaz sur son marché.  D'un coût total estimé à 900 millionsd'euros, le Medgaz doit être achevé en 2009. Les travaux de construction commencerontfin 2007. La nouvelle structure d'actionnariat de la société Medgaz, déterminéeà partir d'accords relatifs à l'approvisionnement en gaz naturel conclus entreSonatrach et ses différents partenaires, consacre Sonatrach comme actionnairemajoritaire avec 36% du capital, suivie de Cepsa et Iberdrola (20% chacune) etde Endesa et Gaz de France (12% chacune). Il y a quelques jours, le présidentdu Medgaz a assuré que le gazoduc algéro-espagnol entrera en service, dans lesdélais, en 2009.


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