«Le secteur de la pêche et ses professionnels souffrent des
réglementations relatives à la protection des ressources.» Telle l'idée
développée par les professionnels de la chambre de pêche et d'aquaculture ainsi
que par les marins pêcheurs du port d'Alger, hier, au forum d'El Moudjahid.
Le président de la chambre de pêche et d'aquaculture, Yahiouche Mohamed
Larbi, a déclaré que les pêcheurs ne trouvent pas quoi pêcher, en raison d'une
baisse importante des ressources halieutiques à cause du changement climatique,
notamment dans la Méditerranée.
Les marins pêcheurs du port d'Alger ont expliqué la rareté du poisson par
la mesure prise par les autorités algériennes en 2004, délimitant les
périmètres de pêche, dans un souci de protéger les ressources halieutiques.
Tout en déclarant qu'ils ne sont pas contre cette mesure, ils disent que l'Etat
doit certes protéger les ressources halieutiques, mais aussi la profession qui
est en «danger de mort». Les professionnels du secteur tirent la sonnette
d'alarme, affirmant que le secteur est déserté, vu les conditions défavorables
et les difficultés rencontrées que ce soit en mer ou avec l'administration (les
impôts, l'endettement, les charges dont le prix du gasoil...).
Le président de la chambre de la pêche a fait état de l'idée de création
d'une mutuelle des pêcheurs et des personnels du secteur pour les aider à
surmonter, un tant soit peu, les difficultés notamment les aléas climatiques.
Mais, d'ajouter que la création d'une mutuelle n'est pas chose aisée, sachant
que pour mettre en place celle-ci, il faut avoir de l'argent. Le président de
la chambre s'est interrogé «comment pourrions-nous récolter cet argent auprès
des adhérents qui ont perdu confiance et qui se sont endettés jusqu'au cou ?».
Le conférencier a évoqué avec réserve une compensation des pêcheurs dans le
cadre du projet Medgaz. Il a affirmé qu'une délégation a été reçue par les
concepteurs du projet Medgaz en Algérie, en l'occurrence la Sonatrach qui s'est
montrée favorable à l'idée de compenser les pêcheurs. Le président de la
chambre a affirmé que la chambre a eu l'idée de demander cette compensation
après avoir constaté qu'une compensation de 3 millions d'euros a été octroyée
aux pêcheurs d'Almeria, travaillant dans la zone du gazoduc en cours de
construction entre l'Algérie et l'Espagne. Pour le conférencier, cette
compensation aidera sûrement les adhérents à la chambre de la pêche à créer
leur mutuelle.
Pour leur part, les marins pêcheurs ont demandé à l'Etat l'échelonnement
de la dette relative à l'achat de chalutiers. Ils demandent que le paiement
soit étalé sur 15 à 25 ans, comme c'est le cas au Canada et dans d'autres pays
occidentaux. «Cinq années c'est très peu pour rembourser», nous dira un pêcheur
qui travaille au port d'Alger. Un autre enchaîne «d'ailleurs, aucun pêcheur n'a
pu rembourser cette dette jusqu'à nos jours». Ils ont réclamé la baisse du taux
d'intérêt et la baisse des prix des lubrifiants et du gasoil pour les pêcheurs
au même titre que les agriculteurs. D'autres ont réclamé l'ouverture de la zone
de pêche d'Alger, fermée, selon eux, pour des raisons sécuritaires, et la
réorganisation du marché du poisson qui est la proie des spéculateurs.
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Posté Le : 18/06/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : M Aziza
Source : www.lequotidien-oran.com