Algérie

Medgaz L?Algérie saisira la Commission européenne



Alger veut en même temps recourir à la Commission européenne et à l?arbitrage international pour le contentieux énergétique l?opposant à Madrid.Le ministre de l?Energie et des Mines M. Chakib Khelil a indiqué hier au siège de Sonatrach que l?Algérie saisira officiellement la Commission européenne, en introduisant un recours auprès de ses instances pour trouver une solution au problème qui l?oppose aux Espagnols dans le projet Medgaz. Le ministre, qui regrette la «réponse négative» de la Commission nationale de l?énergie espagnole (CNE) concernant le premier recours introduit il y a plusieurs semaines par la Sonatrach, a souligné aussi que la compagnie nationale des hydrocarbures n?a plus le choix que de recourir à l?arbitrage international. Ainsi la CNE, l?organisme régulateur du secteur de l?énergie en Espagne, n?a pas tenu compte de la «requête» algérienne d?avaliser les 10% hérités du projet après le retrait de BP et Total, ce qui porte la part du capital de Sonatrach dans le gazoduc sous-marin à 36%. «La décision est regrettable», s?est désolé hier le ministre de l?Energie et des Mines, en marge de la cérémonie de clôture financière des projets de dessalement d?eau de mer de Mostaganem et Cap Djinet et dont des compagnies espagnoles ont été choisies en partenariat avec l?AEC (Algerian Energy Company) pour la réalisation, le suivi et la maintenance des deux stations de 100.000 et 200.000 m3/jour. «Nous voulons être traités comme les autres compagnies étrangères», a déclaré Khelil qui rappellera que les conditions que veulent imposer les Espagnols sont inacceptables. Le ministre de l?Energie et des Mines en appelant à un «traitement égal» des compagnies étrangères, faisait allusion à Gaz de France (GDF) qui n?a trouvé aucun problème à avoir les autorisations nécessaires pour la distribution du gaz sur le sol espagnol. La CNE, pour rappel, n?a même pas exigé de l?entreprise française si elle possédait une quantité nécessaire de gaz pour la commercialiser en Espagne, avait révélé Chakib Khelil lors d?une précédente intervention devant la presse. D?un coût total de 900 millions d?euros, le sort du gazoduc qui devrait relier l?Algérie à l?Espagne devient de plus en plus incertain, du moins en ce qui concerne les délais de réalisation fixés à 2009. Le ministre de l?Energie et des Mines avait même brandi pour rappel également l?alternative de recourir à la liquéfaction de la part de gaz qui devait transiter par le Medgaz pour le vendre à d?autres pays, d?autant plus que le marché du GNL est en pleine expansion.  Ce n?est pas le seul «litige énergétique» qui oppose Algériens et Espagnols. Khelil a déclaré également hier que le problème de réajustement des prix du gaz tel que soulevé par notre pays sera porté devant l?arbitrage international et dont l?instance est basée à Genève. Cette option de recourir à un arbitrage international avait déjà été évoquée le mois de mai dernier par le ministre espagnol de l?Economie et des Finances, M. Pedro Solbès, lors de sa visite dans notre pays. «C?est une idée possible, elle existe dans les traités internationaux», avait-il déclaré en soulignant cependant que son pays espérait que cela ne sera pas nécessaire. Le 2e vice-président du gouvernement espagnol est reparti sans dénouer la «crise énergétique» qui commence sérieusement à empoisonner les relations bilatérales entre les deux pays. Deux mois après, il semblerait que les «tensions énergétiques» entre les deux pays ne sont pas tombées.  Khelil s?est montré hier très sceptique quant aux négociations engagées depuis plus d?une année et qui sont toujours en cours pour une hausse à hauteur de 20% du prix du gaz algérien. Le gouvernement espagnol ira-t-il au bout de sa logique en prenant le risque de perdre et pour longtemps un partenaire énergétique fiable ? La balle est désormais au niveau de la Commission européenne et du tribunal de Genève qui devraient trancher définitivement dans trois mois, a précisé le ministre de l?Energie et des Mines.


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