Algérie

Medelci : «Nos réserves sont fondées juridiquement sur la base de la Charte de la Ligue arabe»



Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a précisé que «les réserves algérienne sur l'octroi d'un siège à l'opposition syrienne au sein de la Ligue arabe sont formulées à la base de la charte régissant cette même Ligue», ajoutant que «nous n'étions pas les seuls à mettre en relief la nécessité du respect de la charte pour autant qu'elle soit ancienne mais toujours en vigueur».
Cette charte prévoit, dans son article 8, que «c'est une Ligue entre Etats, qui doivent donc se respecter», et qu'il était «hors de question dans un esprit de respect pour cette charte d'accompagner une initiative visant à faire occuper le siège d'un Etat par quelque chose qui n'est pas un Etat», a-t-il tancé. Une position, indique-t-il, au fondement certes juridique mais lorsqu'on a, à la fois, la chance et le devoir d'être dans une Ligue comme celle-ci, on sait que les choses sont complexes et ce qui permet à réduire cette complexité est de respecter justement cette charte. Maintenant, dira M. Medelci, si l'on estime qu'elle doit être changée, il faut qu'il y ait débat pour l'amender. «En l'état actuel des choses, l'Algérie et nombre de membres de la Ligue sont tenus à respecter cette charte», affirme-t-il. A la question de savoir pourquoi adopte-t-on une position nuancée quand à la réponse algérienne à ce qui se fait illégalement à la Ligue arabe, le MAE répliqua : «Nous n'avons jamais eu de divergences ni de discriminations dans le regard que nous avons jeté sur les mutations qui se sont produites dans le monde arabe depuis la Tunisie et la Syrie en passant par la Libye et l'Egypte ou le Yémen. L'Algérie a eu toujours la même position fondée sur son propre vécu et entend qu'elle doit être respectée en tant qu'Etat et qu'elle ne s'autorise pas à interférer dans les affaires des autres Etats.» «Nous pouvons être plus tranchant que cela, ceci dit, on ne peut décider pour les Syriens mais c'est aux Syriens à décider pour eux-mêmes», regretta-t-il, ajoutant toutefois que «toute décision venant d'une partie et seulement de cette partie de Syriens, plus une décision venant influencer cette partie de l'extérieur risque d'avoir une vie courte». S'agissant du devenir de l'organisation panarabe à l'ombre des rapports de force prévalant en son sein dans le contexte actuel, M. Medelci dira en substance que «la Ligue arabe prétend à une réforme, le processus de ces réformes est engagé d'ailleurs à l'occasion du sommet abrité en Algérie en 2005», estimant qu'«un pas de plus a été franchi en 2006, il se trouve aujourd'hui que sous l'égide du secrétaire général Nabil El-Arabi, avec le concours d'une commission indépendante d'experts dirigée par Lakhdar Brahimi, on est en train de promouvoir un autre projet de réformes». «Le projet est élaboré mais pas encore adopté», affirme le chef de la diplomatie algérienne. Sur ce chapitre, il assure que «le dernier sommet a décidé de prendre un peu de recul et charger le comité d'experts pour réévaluer les propositions avant de les soumettre aux MAE arabes qui se réuniront en septembre prochain pour évaluer définitivement le contenu de ce projet de réformes».


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