Algérie

Medelci : Le putsch en Mauritanie, le nucléaire iranien et l'UPM



Le chef de la diplomatie algérienne, M. Mourad Medelci, a réaffirmé que l'Algérie ne tolère ni les putschs ni les coups d'Etat, et qu'elle condamne fermement les «changements de pouvoir anticonstitutionnels». Cette position constante de l'Algérie, selon M. Medelci qui intervenait jeudi sur les ondes de la radio internationale, a été réitérée mercredi dernier par le ministre délégué aux Affaires africaines et maghrébines, M. Abdelkader Messahel, à l'envoyé spécial des auteurs du putsch militaire en Mauritanie, le général Mohamed Ould Cheikh Ahmed, venu à Alger pour obtenir le quitus des autorités algériennes. Cette position de l'Algérie a le mérite autant de rappeler les constantes de la diplomatie algérienne vis-à-vis des changements violents de pouvoir notamment en Afrique, que par rapport à des changements de régimes politiques par des factions militaires en totale contradiction avec les lois internationales. Il est clair que l'Algérie vient de rappeler fermement aux putschistes mauritaniens qu'elle avait été la première à avoir ratifié la convention de l'OUA puis de l'UA sur la condamnation des changements de pouvoir violents, antidémocratiques et par la force en Afrique. Cette position ferme confirme qu'Alger attend des responsables du coup d'Etat en Mauritanie, qu'ils libèrent le président démocratiquement élu et qu'ils ouvrent rapidement la voie au retour de la légalité politique dans le pays. Sur un autre registre, Medelci a souligné que l'Algérie reste franchement solidaire avec les pays du Sud qui veulent développer l'accès à l'énergie nucléaire à des fins pacifiques. Pour lui, l'Algérie désapprouve et reste opposée à la politique du deux poids deux mesures (des grandes puissances militaires et industrielles) quant à l'accès du nucléaire aux pays du Sud, notamment l'Iran. Cette position des Nations développées, particulièrement les Etats-Unis et l'UE, fait que «certains pays peuvent avoir des possibilités ou des degrés de liberté (pour le nucléaire notamment), alors qu'on les refuse à d'autres».

Pour le ministre, le dialogue autour du dossier, entre les pays 5 1 avec la présence d'un représentant du gouvernement américain, «est extrêmement important et constitue un élément d'espoir qu'il faut développer pour rétablir, dans les semaines qui viennent, les rapports de confiance de nouveau» afin de trouver, a-t-il dit, «une solution politique acceptable pour les différentes parties».

Lundi et mardi derniers, le président de la République s'était longuement entretenu avec les responsables iraniens, notamment le président Ahmadinejad et le guide de la révolution Ali Khamenei, de ce dossier. A Téhéran, où il avait effectué une visite d'Etat, Bouteflika avait longuement évoqué ce sujet avec ses interlocuteurs iraniens auxquels il a réaffirmé la position algérienne sur ce cas précis. Sur le Sahara occidental, la position algérienne reste la même : soutenir le dialogue entre les parties en conflit pour un règlement pacifique et démocratique de cette dernière question de décolonisation en Afrique. Ainsi, M. Medelci a émis le voeu de voir les négociations, qui ont débuté depuis un an entre le Maroc et le Front Polisario dans le cadre du processus de Manhasset, se poursuivre, précisant que l'Algérie attend la décision du secrétaire général de l'ONU «d'établir l'agenda des négociations pour le 5è round et de désigner celui qui le représentera». Quant à la coopération des pays du Sahel pour la lutte contre le terrorisme, il a affirmé que cette coopération existe déjà, affirmant que l'Algérie est «partie prenante», dans la zone du Sahel, à un système de collaboration qui permet à tous les pays de la région de coopérer pour «prévenir» et «traiter» la question sécuritaire.

Sur l'espace euroméditerranéen, l'Algérie reste également à l'écoute de tous les développements et les moyens de renforcer la coopération entre pays riverains. Ainsi, sur le projet français de l'Union pour la Méditerranée (UPM), M. Medelci a souligné que l'Algérie reste un acteur «important» de cet espace méditerranéen. «Aujourd'hui, le principe de la parité est inscrit au frontal de l'UPM et cette parité (entre pays du Sud et du Nord) va s'exprimer à un double niveau» : il s'agit d'un niveau présidentiel où un chef d'Etat du sud de la Méditerranée co-présidera pendant deux ans l'UPM ainsi qu'au niveau du secrétariat devant prendre en charge les projets, a précisé M. Medelci, qui a ainsi réaffirmé les grandes constantes de la diplomatie algérienne, et particulièrement le dossier du Sahara occidental, les relations avec les pays méditerranéens et au sein de l'UMA.






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