Algérie

Medelci « Jamais l'hypothèse n'a été examinée chez nous que Kadhafi pourrait venir frapper à notre porte »



Le ministre des affaires étrangères Mourad Medelci a écarté l'idée que l'Algérie avait envisagé d'accueillir Mouammar Kadhafi, déclarant que les autorités étaient prêtes à reconnaitre « le conseil de transition libyen », « lorsqu'il aura formé un gouvernement représentatif de toutes les régions du pays ». Cette déclaration contredit la « neutralité » qui a caractérisé la manière dont l'Algérie a géré le dossier libyen depuis 7 mois.Medelci a assuré hier à la radio Europe 1 que l'Algérie n'a « Jamais envisagé que Kadhafi pourrait venir frapper à notre porte », indiquant que l'Algérie « n'a pas pris position pour Kadhafi". C'est la première fois qu'un haut responsable algérien affirme que l'état n'a pas soutenu Kadhafi dans la crise qui dure dans son pays depuis le mois de février, alors que l'Algérie avait été accusé de le soutenir et de lui fournir des armes et des mercenaires. Medelci a sur ce point indiqué « Non, nous avons été neutre avec les révolutionnaires en Tunisie et en Egypte, et on nous a pas traités de cette façon là. Pour le cas de la Libye, la situation est un peu différente parce qu'en Libye nous avons constaté des interventions étrangères ». Medelci a souligné qu'il « espère que tout le monde comprenne la position de l'Algérie lorsque la paix sera revenue » et a précisé que la position de l'Algérie sur le dossier libyen « n'a jamais été ambigüe », répondant ainsi à son homologue français qui a le jour même déclaré à RTL que l'Algérie avait eu « une position ambigüe sur le conflit libyen », sous entendant que l'Algérie était le seul pays d'Afrique du nord à ne pas avoir reconnu le CNT. Medelci a par ailleurs justifié l'accueil de la famille Kadhafi par l'Algérie par des « raisons humanitaires » et que le « temps de réflexion pour accueillir ces familles a été très court ». Pour la première fois un responsable algérien fait des déclarations favorables à l'opposition libyenne, alors que l'Algérie l'accusait d'avoir des terroristes dans ses rangs et de s'allier avec eux pour renverser Kadhafi. Concernant la protection internationale assuré par l'Otan, la France et la Grande Bretagne, à l'opposition durant le conflit avec le régime Kadhafi, Medelci a déclaré que ce qui avait inquiété l'Algérie qui a « longtemps été la Mecque des révolutionnaires et des hommes libres » était « l'intervention militaire étrangère en Libye », indiquant que les réserves de l'Algérie dans la manière de traiter le dossier libyen était « liés essentiellement au fait que nous sommes chatouilleux sur les questions de souveraineté ».


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