Algérie

Medelci, entre le propos et le reste Point Net



Difficile de savoir exactement ce qu'on reproche au ministre des Affaires étrangères Mourad qui s'est exprimé à partir du Forum de Davos où il représentait l'Algérie. Ses propos, tels que rapportés par Associeted Press, ne sont certes pas un modèle de clarté susceptible de nous valoir quelque sympathie au sein de l'opinion étrangère, mais nous y sommes habitués depuis longtemps.
La promotion de l'Algérie, toujours au stade velléitaire, se fait au petit bonheur la chance, avec tout ce que cela implique comme approximations.
Le résultat, tout le monde le connaît. Mais si les déclarations de M. Medelci ne sont pas flamboyantes, elles n'ont pas pour autant failli à la «tradition» qui aurait justifié des reproches.
Ni de la part de l'opinion installée depuis des lustres dans la résignation en raison d'un service minimum érigé en stratégie de communication diplomatique, ni de la part de la hiérarchie qui n'a pas vraiment l'habitude de demander des comptes à ce niveau-là de responsabilité.
Et le ministre des Affaires étrangères, en plus, répond parfaitement au profil de la' tradition dont il a toujours traduit la «culture». Très peu loquace, on ne lui connaît ni «erreurs» ni brillance ni coup de gueule.
Difficile d'imaginer donc que c'est lui qui inaugurerait une autre ère dans l'action diplomatique, encore moins dans la communication de presse appelée à en assurer le relais le plus évident.
En dehors de quelque erreur d'interprétation toujours possible, M. Medelci a certainement dit ce qui était attendu de lui, surtout sur une question aussi sensible que l'attaque de Tiguentourine.
Quand on communique de manière aussi parcimonieuse et «coincée» sur les questions courantes, on ne va pas bousculer les choses dans des situations beaucoup plus compliquées.
Sur l'opération militaire contre les terroristes qui ont attaqué la base d'In Amenas, il aurait dit : «Nous sommes dans un processus afin d'établir nos erreurs. Dans cette évaluation, nous penchons plus pour conclure que cette opération a été un succès».
Bien sûr, quand le propos n'est pas net, encore plus quand il prête à équivoque, tout le monde peut y trouver ce qu'il veut bien y trouver. Surtout quand M. Medelci a eu (l'imprudence ') d'évoquer des' erreurs !
Il n'en fallait pas tant. «Ailleurs», on ne pouvait pas «comprendre» autre chose que la bavure militaire dans l'assaut des forces spéciales pour libérer les otages avec les conséquences dramatiques connues de tous.
Il fallait bien servir quelque chose à une frange de l'opinion «occidentale» légitimement ébranlée par la mort des siens. On a fini par la trouver, dans le propos du ministre algérien qui plus est. «Ici», on ne saura sans doute jamais ce qui a bien pu effaroucher certains.
A moins que ce ne soit ceci : «L'Algérie ne peut plus faire face au terrorisme international seule. Nous avons absolument besoin de soutien». Là, non seulement on trouve ce que l'on veut bien trouver dans le propos de M. Medelci, mais on extrapole, bien évidemment à dessein.
On les voit bien chanter Qassaman en criant à l'intervention étrangère ! Pourtant, c'est quasiment une évidence que l'Algérie ne peut pas faire face au terrorisme toute seule et la coopération en la matière n'a jamais cessé depuis des années.
Au moins depuis le 11 septembre 2001. Et ce n'est pas tant l'intervention étrangère qui dérange nos effarouchés.
Ils la savent improbable en raison, essentiellement de la position' officielle sur la question, mais plutôt la détermination dans la lutte antiterroriste qu'elle suggère.
Sinon on les aurait entendus au moins avec le même volume de son dénoncer l'intervention française au Mali et la barbarie des terroristes coupant les mains, détruisant les mausolées et mettant en péril jusqu'à l'existence de l'Etat malien.


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