Algérie

Medelci aux Etats-Unis: La Syrie, la visite de Hillary Clinton et les réformes



Mourad Medelci est revenu, mercredi dernier, lors d'une conférence de presse tenue au siège de l'ONU à New-York, à l'occasion de la passation de la présidence du G77 (une coalition de pays en développement), à l'Algérie, sur les réformes politiques et économiques engagées par le pays, ainsi que sur les mouvements de protestation enregistrés dans certaines villes algériennes. L'occasion aussi de rencontrer son homologue américain, Hillary Clinton, qui a réaffirmé l'«excellence des relations bilatérales», tout en saluant les «réformes significatives» engagées par Alger.

A propos des mouvements de protestation, le ministre des Affaires étrangères bottera le cuir en touche, en soulignant que ces derniers ont lieu même dans les grands pays développés et que les besoins sociaux sont une réalité indéniable contrebalancés par «les gros investissements publics». Question de l'heure, incontournable dans le répertoire interrogatif des journalistes, le «Printemps arabe» et de ses éventuelles répercussions sur l'Algérie. Le chef de la diplomatie algérienne, fidèle à la ligne de conduite de son gouvernement, a préféré évoquer l'anticipation toute démocratique de l'Algérie, au contraire des régimes totalitaires et rigoristes arabes, tombés sous la pression de leurs rues. «L'Algérie a bâti le pluralisme depuis 1988», dira-t-il sentencieusement, en donnant pour exemples le pluralisme politique et la liberté de la presse. Concernant la situation économique, le ministre énumérera les acquis nationaux, en rappelant comment, en un peu plus d'une décennie, la dette extérieure publique est passée de 36 milliards de dollars à une dette nulle, alors que les réserves de change ont atteint les 180 milliards de dollars et un taux de chômage passé de 30% à 10%. Il évoquera également le chantier des 2 millions de logements et l'adoption récente de 6 grandes lois dont celle de l'ouverture aux privés des médias télévisés, présentés comme un signe positif des réformes engagées par le régime en place. A ce propos, Mme Clinton considère que les Etats-Unis les accueillent «favorablement» du fait qu'elles participent à «l'élargissement du champ démocratique». Comme pour mieux illustrer l'ouverture du pays aux changements dans la région du monde arabe, M. Medelci, et en parlant des prochaines élections législatives qui auront lieu en mai prochain, a réaffirmé que l'Algérie a saisi plusieurs organisations régionales et internationales pour dépêcher leurs observateurs à ce prochain rendez-vous électoral.

A une question sur la mission des observateurs de la Ligue arabe en Syrie et du retrait d'Anouar Malek, membre algérien de cette dite mission, le ministre des Affaires étrangères tiendra à préciser que cette défection ne concerne en rien la position officielle de l'Algérie puisqu'une mission d'observateurs est formée, à la fois de représentants des Etats et de la société civile. «Outre les dix observateurs algériens qui représentent l'Etat algérien, la Ligue arabe a également mobilisé des membres d'organisations non gouvernementales dont Anouar Malek», expliquera-t-il, tout en balayant du revers de la main de prétendues oppositions de l'Algérie à toute forme de sanctions contre la Syrie, lors des délibérations des réunions des ministres des Affaires étrangères arabes. Selon lui, il s'agit plutôt de modération de certaines sanctions sévères suggérées, afin de ne pas porter préjudice à la population. «Lorsqu'il faut punir un régime, faut-il aussi punir le peuple?», s'interrogera-t-il.

Détaillant cette mission qui entre dans le cadre d'un plan devant aboutir à l'arrêt des violences, la libération des détenus et le retrait de l'armée des villes, il dira qu'elle est dangereuse et loin d'être terminée. Il préconisera comme premières suggestions, le renforcement des membres de cette mission, actuellement au nombre de 163 observateurs, et lui fournir une sécurité conséquente sur le terrain puisque, affirme-t-il, la violence armée provient à la fois des forces armées du gouvernement syrien et de l'opposition dont une partie est également armée. Interrogé sur les récentes accusations portées par la Turquie à l'encontre de la France, d'avoir perpétré un «génocide en Algérie», M. Medelci privilégiera la piste diplomatique en éludant de répondre frontalement, estimant que «si la mémoire est inviolable, il faudra aussi regarder vers l'avenir».

Par ailleurs, la chef de la diplomatie américaine, et lors d'un point de presse animé conjointement avec Mourad Medelci, à l'issue des entretiens que les deux parties ont eus, au siège du département d'Etat à Washington, a rappelé les liens d'«étroite collaboration» entre les deux pays, concernant le dossier de la lutte contre le terrorisme. Elle rappellera également le rôle de l'Algérie comme membre fondateur du Forum global de lutte contre le terrorisme (GCTF), lancé en septembre dernier à New York, à même de «faciliter davantage la coopération dans le Sahel». Mme Clinton a tenu également à exprimer ses «remerciements à l'Algérie pour son aide en faveur de la Tunisie et de la Libye». Quant à la position américaine sur le dossier syrien, elle répondra que les Etats-Unis allaient continuer à travailler avec l'Algérie et tous leurs autres partenaires de la Ligue arabe pour mettre fin à la violence en Syrie. Sur le dossier du Sahara Occidental, Mme Clinton a précisé que les Etats-Unis soutiennent toujours le processus des négociations entre le Front Polisario et le Maroc, sous l'égide des Nations unies. Rappelons que la secrétaire d'Etat américaine, Mme Hillary Clinton, sera en Algérie en février prochain.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)