Invité, en marge de sa visite à Washington, à une conférence-débat par le
«Think tank américain Center
for Strategic and
International Studies (CSIS)», Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères a répondu à une
question de John Hopkins, professeur de l'université, relative à l'hypothèse
d'une victoire des islamistes aux prochaines élections législatives, que : «les
partis islamiques étaient déjà présents dans la vie politique de l'Algérie et
qu'une telle éventualité ne constituerait pas un événement».
Lors de cette rencontre consacrée
à l'Algérie et aux transformations politiques en cours en Afrique du Nord et en
présence de membres de ce centre de réflexion, de représentants du département
d'Etat, d'universitaires américains, de représentants d'organisations non
gouvernementales américaines et de la presse internationale, le chef de la
diplomatie a souligné que «l'islamisme est déjà une réalité en Algérie et que
les partis de cette obédience sont présents au parlement depuis une vingtaine
d'années ainsi qu'au gouvernement depuis plus d'une décennie, contrairement aux
organisations politiques islamiques qui sont sorties victorieuses des récentes
élections parlementaires dans des pays de la région, et qui étaient, dans un
passé récent, interdites et non reconnues dans ces mêmes pays et étaient
privées de toute action politique».
A la question d'un autre participant qui demandait au ministre si l'Armée
algérienne interviendrait pour interrompre le processus, en cas d'une victoire
de ces partis, M. Medelci a expliqué que «l'armée algérienne
est une armée républicaine qui respecte les règles du jeu de la Constitution
algérienne». Néanmoins, il a rappelé que «la loi sur la réconciliation
nationale, instaurée suite à la tragédie nationale, créée par le terrorisme, a
tracé une ligne rouge qui a été prise en compte par la nouvelle loi sur les
partis qui interdit le retour de toute personne responsable de l'exploitation
de la religion ayant conduit à la tragédie nationale, de fonder un parti
politique ou de participer à sa création».
Le ministre a également abordé plusieurs autres questions relatives à la
vision de l'Algérie vis-à-vis des bouleversements politiques qu'ont connus
plusieurs pays arabes, la question syrienne, les relations entre l'Algérie et
le Maroc ainsi que les réformes économiques. Dans ce contexte, le ministre a
fait une rétrospective politique et économique sur l'Algérie avant de souligner
que «les nouvelles réformes engagées sont consacrées par six lois organiques, promulguées
jeudi, et dont il a donné un bref aperçu, et la prochaine révision de la Constitution, prévue
pour le 2ème semestre 2012.
L'Algérie s'est tracée trois
objectifs fondamentaux : le renforcement du champ démocratique, l'amélioration
de l'environnement économique pour stimuler l'investissement local et étranger
et la diversification de l'économie». A une question relative à la contribution
que pourrait apporter l'Algérie à la
Libye, pour y rétablir durablement la paix, M. Medelci a souligné qu'avec ce pays, «l'Algérie ambitionne
de construire le Maghreb où un nouveau système politique est en train de se
mettre en place. Si la coopération ne sera pas de nature financière étant donné
que la Libye
est un pays riche, elle peut être très importante sur le plan politique». Tout
en considérant que les événements connus par ce pays sont un véritable séisme, le
chef de la diplomatie a estimé que «cela ne va pas être sans conséquence à
l'avenir et que la réconciliation entre les Libyens était impérative». Au sujet
des relations algéro-marocaines, M. Medeci a répondu que «les relations sont quasi-normalisées
et que les deux pays veulent avoir des relations normales et, pourquoi pas, privilégiées
dans le futur». Concernant la situation sécuritaire dans la région, le ministre
a considéré que «la sécurité était fondamentale car tous les pays ne peuvent
rien faire s'ils n'arrivent pas à lutter contre le terrorisme». Toutefois, il a
précisé à ce propos, que «d'autres aspects dangereux tels que le trafic de
drogue et celui des armes alimentent également l'insécurité». S'agissant du
dossier syrien et la mission des observateurs de la Ligue arabe, qui peut être
perçue comme une forme d'ingérence, le ministre a expliqué que «la situation
dans ce pays arabe était telle qu'une médiation était nécessaire étant donné
qu'il était de la responsabilité de la
Ligue arabe, dont la
Syrie est membre fondateur, d'entreprendre le rôle de
médiateur pour éviter, justement, l'ingérence».
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Posté Le : 15/01/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : SC: Synthèse
Source : www.lequotidien-oran.com