Algérie

Médéa « Veillée d'armes » avec les gendarmes



«Notre plus grand souci et en même tempsnotre objectif essentiel, au-delà des opérations de contrôle que nous menons sur les principaux axes routiers tout commedans les lieux populaires les plus chauds, reste le retour effectif dusentiment de sécurité totale que doivent ressentir les citoyens».C'est ce que nous dira le lieutenant-colonelAbdelkader Messabih, le nouveau commandant du groupement de la Gendarmerienationale de la wilaya de Médéa qui est venu remplacer le lieutenant-colonelMokhtar Moussa, muté pour les mêmes fonctions dans la wilaya de Boumerdès. Uneintervention faite lors de son briefing relatif à l'opération «coup-de-poing»,qui était la huitième et dernière durant ce mois de Ramadan, effectuée à laveille des fêtes de l'Aïd El-Fitr et à laquelle nous avons été conviés. Uneopération qui s'est étalée de 8h00 du matin à 22h00 du même jour et qui atouché pratiquement toutes les daïras de la wilaya de Médéa. Une opération àlaquelle ont participé les huit commandants de compagnies, que compte legroupement, et supervisée par le lieutenant-colonel Abdelkader MESSABIH. Dès ledépart du siège du groupement à Médéa - Takbou, nous remarquons une présencerenforcée des gendarmes au niveau de tous les barrages traversés que ce soit àOuzera, Benchicao, Zoubiria, Seghouane... jusqu'à notre arrivée à KsarEl-Boukhari, située à 64 km au sud de Médéa. Des barrages où les contrôles nesont pas systématiques, car cela prendrait beaucoup de temps, mais qui sontétablis selon le «coup d'oeil et le flair» des gendarmes. Au niveau du siège dela brigade de gendarmerie de Ksar El-Boukhari, nous prenons connaissance desdifférents points à couvrir avec des barrages à Ksar El-Boukhari, Chahbounia,Boughezoul, la sablière de M'cilline ainsi qu'une sortie nocturne à travers laville de Ksar El-Boukhari et notamment Haï El-Ouiame, la gare ferroviaire, lesalentours du cimetière de Sidi Benalia et ceux du stade municipal de football.Des lieux privilégiés pour toutes sortes de délinquants (stupéfiants, alcool,jeux de hasard, mauvaises moeurs..) et où la plupart des meurtres sont commis.Ce qui donne actuellement une bien mauvaise image à cette ville jadis connuepour son calme et sa quiétude d'où l'appellation «Petit Paris» qu'on luidonnait.Au niveau de tous les barrages dont nousavons suivi les opérations de contrôle, la première constatation a été celleque le trafic routier était bien moins dense que d'habitude : «A la veille desfêtes religieuses, ce sont surtout les familles qui voyagent. C'est ce quiexplique le calme relatif observé aujourd'hui», nous expliqueront les gendarmesau niveau de pratiquement tous les barrages. Les seules infractions relevéesquant à elles ayant été la défectuosité des feux, le défaut de port du permisde circuler pour les véhicules transportant des marchandises... Notre présenceau niveau de tous ces barrages nous a permis de constater également cettesymbiose à quelques exceptions près, qui commence à prendre forme entre lescitoyens et les gendarmes.Ce qui permet aux deux parties de trouverleurs comptes : les premiers, la confiance et la quiétude et les seconds, lesentiment du devoir accompli à travers l'atteinte de l'objectif fixé. Au niveaude la sablière de M'cilline, nous n'avons rencontré aucun «pilleur de sable»ceci pour dire que là aussi, le grand calme a régné durant le mois de Ramadan. Après le «f'tour» pris dans une excellente convivialité familialeau niveau de la caserne du troisième groupement d'intervention et de réserve(GIR-GN) de Ksar El-Boukhari, nous sortons aux environs de 20h30 avec commepremière destination Haï El-Ouiame, à la sortie sud de la ville. Et là, uneénorme surprise attendait les gendarmes... un local transformé clandestinementen... vidéothèque, et la cinquantaine de spectateurs n'étaient que de jeunesenfants âgés entre 8 et 14 ans en plus de 4 ou 5 autres qui dépassaient lavingtaine d'années, avec, au programme, la projection d'un film... américainnon censuré bien évidemment, à raison de 10 dinars l'entrée chacun. Une fois lelocal évacué, une lame de couteau bien aiguisée sera trouvée sous un desmadriers qui servaient de... sièges. Dix-neuf CD seront saisis et lepropriétaire du local, un jeune homme âgé d'une trentaine d'années, sera emmenéau siège de la brigade. Du quartier d'El-Ouiame, où il est à signaler l'absencetotale de l'éclairage public dans sa partie intérieure (seul le côté qui donnesur la RN 1 était bien éclairé), nous nous rendons aux abords du cimetière deSidi Benalia, plongés eux aussi dans l'obscurité la plus totale, où lesgendarmes trouveront un jeune ne dépassant pas les vingt ans, et qui perdaitson équilibre au moment de sa fouille au corps systématique. N'ayant rientrouver sur lui, il sera relâché et prié de rentrer directement chez lui. Alorsque le calme total régnait du côté de la gare ferroviaire où les habitants duquartier nous diront : «Nous avons eu la paix durant ce mois de Ramadan. Ce quin'est malheureusement pas le cas durant la majeure partie de l'année». 22h00:retour vers le barrage établi à la sortie nord de la ville où le contrôle desvéhicules se dirigeant vers Médéa, les poids lourds surtout, continuait. Unquart d'heure plus tard, nous prenons congé des officiers et du chef de brigadede Ksar El-Boukhari qui nous ont accompagnés durant tout notre reportage. Et cesera le retour vers Médéa, toujours accompagnés par le commandant BendhibaABER, chef de bureau de la police judiciaire au niveau du groupement de Médéa,que nous atteignons aux environs de 23h30 passées, alors que le magnifiqueboulevard longeant les sièges de la wilaya, de la Sûreté de wilaya, d'AlgérieTélécom grouillait encore de monde, notamment dans les kiosques - cafés et lesdifférentes aires du boulodrome. Une autre preuve que, malgré les derniersévénements survenus sur le plan sécuritaire avec l'arrestation de terroristesau centre-ville de Médéa, la wilaya de Médéa est en train de retrouver sasécurité pleine et entière.


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