Algérie

MEDEA: Une soirée particulière



A l'instar de toutes les villes et de tous les villages du pays, une animation toute particulière règne en cette fin de la deuxième semaine de janvier 2012, à l'occasion de la célébration du «Nouvel An amazigh» communément appelé «Yennayer».

Une animation toute particulière dans les rues, les ruelles, sur les placettes, dans les magasins et dans les marchés principaux de la ville de Médéa, comme dans toutes les contrées les plus reculées de la wilaya.

L'on s'apprête, en effet, à fêter comme il se doit, coutumes et traditions obligent «Yennayer», ou, comme on l'appelle dans la région de Médéa «El-Aâm» ou encore «Ras el-Aâm».

Une célébration dans la soirée d'aujourd'hui jeudi pour les uns et de celle de demain vendredi, pour les autres, qui a été bien préparée, malgré la trop grande cherté du poulet (330 dinars/kg chez le boucher), d'une part et du «Djrèz» ou «Tchèz» d'autre part. Une infraction qui n'a épargné aucun produit alimentaire.

Cependant malgré tout, Yennayer est là : étals joliment décorés et abondamment garnis, accueillent une importante clientèle en quête de cette marchandise appelée communément «El-Djrèz» ou «El Tchèz» par référence au… treizième jour du mois de janvier qui représente le premier jour du «Nouvel An amazigh». Une marchandise faite de produits alimentaires dont plus spécialement les sucreries, les amandes, les noix, les noisettes, les dattes, les glands, les jujubes, les figues sèches… Une soirée toute particulière que cette veille du treizième jour de janvier, durant laquelle un repas très copieux est préparé et servi dans tous les foyers : une «tchakhtchoukha de maarek au poulet» qui s'apparente à la «tchakhchoukha de Biskra». Une fois le dîner terminé, l'on passe au «clou de la soirée» : la distribution de la part de «djrèz» à chaque membre de la famille, petits et grands. Une distribution qui est précédée par cette autre tradition, très joviale et sympathique, qui consiste à mettre le plus petit enfant dans une grande «djefna» et verser le «drèz» sur lui. Et aujourd'hui encore les familles médéennes, dans leur grande majorité, perpétuent tant bien que mal, ce que faisaient leurs ancêtres. L'on continue encore de confectionner, au grand bonheur des enfants surtout, de petits sacs en tissu pour y mettre sa part de «djrèz». quoique de nos jours les petits sacs en tissu tendent à disparaître et remplacés par des sachets en plastique lesquels, bourrés de toutes sortes de friandises, font encore la joie des enfants. Des friandises auxquelles s'ajoutent de nos jours, les bonbons, le chocolat, les dragées, les gâteaux secs… Une célébration de «Yennayer» où seul le manger est à l'honneur et durant laquelle aucun… cadeau n'est offert.




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