Médéa : Une région aux multiples possibilités touristiques

L e secteur du tourisme et de l'artisanat a été de tout temps le parent pauvre dans la région de Médéa, laissé-pour-compte, ne bénéficiant d'aucun programme conséquent de la part des pouvoirs publics au titre des divers plans de développement sectoriels alloués jusqu'à nos jours à la wilaya.Trois hôtels seulement, d'une capacité de 45 chambres chacun, ont été édifiés en 1975 au titre du programme spécial au sein des villes de Médéa, Berrouaghia et Ksar El Boukhari. Depuis, c'est le statu quo dans la région du Titteri. Pour preuve, quelques projets privés d'hôtellerie initiés à cette époque continuent de traîner encore à ce jour.
Il a fallu les dures conséquences de la récente crise économique et la baisse des ressources pétrolières qui ont frappé de plein fouet la trésorerie du pays pour qu'on commence à s'intéresser à cette situation. Beaucoup de choses commencent à se décanter et à bouger au niveau de ce secteur qu'on juge à Médéa très important, après celui de l'agriculture. Pour remédier à cette situation, la direction du tourisme et de l'artisanat de Médéa multiplie ses sorties sur le terrain en compagnie des organismes de l'Ansej,
Angem, etc. pour motiver et toucher beaucoup de monde à travers des journées d'information et de rencontres, en incitant de potentiels jeunes investisseurs dans ce domaine. Aussi, dans le but d'améliorer les prestations et l'accueil au sein des établissements de restauration et autres, un comité composé de représentants de plusieurs directions de wilaya a procédé récemment à des visites inopinées sur les lieux pour les noter et notamment les classer par mérite, et ce, pour les motiver davantage à aller vers une concurrence loyale où le client serait roi.
Des stages de recyclage et de formation ont été initiés et organisés périodiquement ces derniers temps au sein du centre d'orientation et d'information touristique de Médéa, à l'intention des jeunes gestionnaires de ces établissements, des cours théoriques et pratiques ont été dispensés par de grands chefs de l'art culinaire exerçant dans des hôtels étoilés réputés. Dans une récente rencontre à l'occasion d'une journée d'information, le directeur de wilaya, en l'occurrence Nour Zoulim, a mis en évidence les potentialités réelles de la région montagneuse de Médéa. Cette dernière offre à ses visiteurs diverses possibilités de repos et de détente car se situant seulement à 45 mn d'Alger.
Elle recèle des atouts indéniables avec plus de 161 800 ha d'espaces forestiers de divers espèces végétales, de faune et de flore, avec une altitude variant de 900 à 1750 m, hautement appréciée aujourd'hui par le touriste de montagne. Ces potentialités naturelles seront réconfortées dans un proche avenir par seize projets d'infrastructures hôtelières s'inscrivant dans le cadre des nouveaux investissements d'une capacité d'accueil de 1898 lits et offrant à cet effet 874 postes de travail. Ils concerneront les villes de Médéa «quartier Rezarza», Hamdania, Berrouaghia, El Omaria, Béni Slimane, Fedj El Haoudhine, Aïn Boucif, Boughezoul et Chahbounia.
Aussi, on compte aménager bientôt plusieurs sites forestiers en vue d'accueillir des investissements d'attraction touristique au niveau de Hamam Salihine, 97 ha (Berrouaghia), la forêt de Tibhirine, 45 ha (Draâ Esmar), Manbaâ 1, 3 ha (KEB) et la forêt de Hannacha 175 ha (Ksar El Boukhari), la forêt Haoudhine 52 ha (Tablat), les ruines romaines, 31 ha de Djouab, Sidi Bourdjam 6 ha (Souaghi) et la forêt de 17 ha de Djouab.
Les passionnés de l'histoire et de l'archéologie peuvent découvrir, à travers les différentes localités de la wilaya, des vestiges et remparts témoignant des empreintes des peuples qui se sont succédé sur cette contrée du pays, où ils peuvent apprécier aussi le savoir-faire de ces artisans qui continuent de nos jours à produire de belles choses en céramique, en poterie d'argile, en laine, en alfa et également de beaux objets en maroquinerie, léguées de génération en génération depuis des siècles.