Algérie

Médéa Un terrain de football dans une cité fait des mécontents



« Sept années d'un calvaire insoutenable nous ont usés et nos familles avec. Nous ne savons plus à quel saint ni à quelle autorité nous adresser encore sinon, une autre fois, à M. le Wali de Médéa pour qu'une solution définitive soit trouvée à la situation déplorable qui nous a été créée par la transformation de notre cour en un véritable... terrain de football pour adultes».  C'est par ces mots de lassitude, et de désespoir presque, que des habitants des deux bâtiments centraux de la cité Bouziane Fonctionnaires, située en face du centre payeur de la CNAS à Médéa, ont commencé par nous faire part des gros problèmes et des multiples désagréments qu'ils vivent à longueur d'année depuis 2000: «Appliquant très maladroitement une circulaire ministérielle portant création de 400 aires de jeu pour enfants et adolescents, à travers le territoire national, l'exécutif communal de l'époque transforma notre cour principale en ce qu'elle est aujourd'hui encore: un terrain de football pour... adultes, avec la pose de bois et d'un semblant de tuf noirâtre, salissant et extrêmement fin», nous préciseront-ils. Et d'ajouter: «C'est ainsi que des jeunes, des moins jeunes et, plus grave encore, des hommes mariés dépassant de loin la cinquantaine d'années, issus des différents quartiers de la ville de Médéa, s'y donnent rendez-vous à longueur d'année, presque chaque jour que Dieu fait. Avec tous les désagréments que l'on peut deviner: gestes et paroles obscènes, cris et hurlements stridents, regards furtifs et malhonnêtes en direction de nos fenêtres, poussière très gênante car salissante et suffocante qui pénètre à l'intérieur de nos demeures, bagarres presque quotidiennes (il y en a même eu avec des... couteaux !), des individus bien âgés qui poussent leur manque de pudeur jusqu'à enfiler, sans aucune gêne, leurs tenues sur ce terrain, bien en face des fenêtres de nos habitations !» Et nos interlocuteurs de poursuivre: «Nos nerfs sont à fleur de peau, nos enfants ne peuvent plus utiliser cet espace après l'école, ne peuvent plus faire leurs devoirs dans le calme, nos malades ne peuvent plus se reposer tout comme nos filles et nos femmes qui ne peuvent plus sortir en toute quiétude au-delà de 16h00, particulièrement les jeudis, vendredis et jours fériés, de peur de recevoir un ballon en pleine figure ou dans le ventre. Toutes nos pétitions, et elles sont nombreuses, depuis la création de ce terrain, étaient restées lettre morte jusqu'à cette visite effectuée dans notre cité, le lundi 30 mai 2005, par l'ex-wali. Une visite qui nous avait comblés de joie et permis les plus grands espoirs à travers les décisions qui avaient été immédiatement prises par ce haut responsable qui était accompagné de l'ex-P/APC, de l'ex-directeur de l'OPGI et de l'actuel chef de daïra: le démantèlement des bois (ce qui a été fait deux jours après par des agents de la commune), la préparation d'une fiche technique portant création d'un ensemble de proximité pour les petits enfants, les adolescents et les vieilles personnes de notre cité qui compte quatre bâtiments. Des décisions qui allaient être renforcées, trois mois plus tard, par l'ex-ministre de la Jeunesse et des Sports lors de sa visite au siège du CIAJ qui faisait face à ce terrain. A nos doléances qu'il avait jugées légitimes, le ministre nous avait déclaré qu'il était absolument inadmissible de faire de cette aire de jeu pour enfants, de surcroît située au milieu de deux bâtiments d'habitations, un terrain de football pour adultes.» Et nos interlocuteurs, tous des pères de famille, de conclure: «Cette fameuse fiche technique, dont nous détenons une copie, a été finalisée et les responsables de notre cité ont même été invités au siège de la direction de l'OPGI, au début du mois de juillet 2005, pour en être informés et donner leur accord. Malheureusement, plus de deux années après, nous nous trouvons toujours dans la même situation, mis à part cette courte accalmie de moins de trois mois qui avait suivi les visites de l'ex-wali et de l'ex-ministre. Nous vivons le même calvaire depuis 2000 car des bois ont été entre-temps réinstallés par des individus sans doute encouragés par l'absence de suite aux décisions qui avaient été prises, le lundi 30 mai 2005, par l'ex-wali. Aujourd'hui, nous lançons un autre appel pressant, un cri de détresse, un véritable SOS à M. le Wali de Médéa, dont nous mesurons à leur juste valeur les efforts louables consentis actuellement pour donner un nouveau visage à toutes les villes de la wilaya de Médéa, pour que notre cité puisse enfin retrouver la quiétude et le respect qui l'ont toujours caractérisée depuis son occupation, en 1965, jusqu'à cette année 2000 qui reste le synonyme du début de notre calvaire».


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