Constat n Le village de Kechachoua, au nord-est de Médéa, «vidé» de ses occupants durant la décennie noire, commence à se repeupler à la faveur d'actions initiées par les autorités locales.Occupé par intermittence depuis 2011 par une poignée de villageois ayant choisi de retourner travailler leurs terres après un exode forcé, entraînant le départ de dizaines de familles, le village, relevant de la commune de Baâta, semble reprendre vie et se prépare à effacer les stigmates d'un passé douloureux. Une trentaine de chefs de familles, forcés de fuir les hordes terroristes qui écumaient cette région, située en plein massif forestier de l'Atlas blidéen, ont décidé d'entamer le... chemin inverse. Pour Ami Ahmed, la décision d'y retourner n'était pas facile, d'autant plus, selon lui, qu'il ne subsiste plus rien du village. «Certaines demeures commencèrent à tomber en ruine, faute d'entretien, d'autres avaient été squattées et pillées par des personnes étrangères au village», a-t-il confié, ajoutant que beaucoup de familles «exilées» ne disposaient pas des ressources financières nécessaires pour préparer le retour et comptaient énormément sur l'aide des pouvoirs publics. Un autre villageois, la soixantaine passée, évoque avec amertume des mauvais souvenir des années 1990. Pointant du doigt l'endroit d'où des terroristes avaient déclenché une razzia, Ami Rabah raconte que lors de ce triste jour de l'année 1997, pas moins de 41 paisibles villageois furent assassinés sauvagement par les hordes terroristes, forçant plusieurs familles à aller trouver refuge dans la commune voisine de Bougara. D'autres actes terroristes perpétrés dans la région vont pousser le reste des villageois à plier bagages. Le village de Kechachoua n'est qu'un exemple des souffrances endurées pendant de longues années par les habitants des hameaux isolés de la commune de Baâta, devenu durant quelques années, un véritable «no man's land». Celle-ci a vu sa population passer de 5 000 habitants, au début des années 1990, à moins de... 800 habitants, aujourd'hui. Les démarches entreprises par les autorités successives pour persuader ces villageois de se fixer de façon permanente et durable sur les lieux se heurtèrent, à l'époque, aux exigences des anciens exilés, qui conditionnaient leur retour par la satisfaction d'un certains nombres de doléances. L'aide à la reconstruction et l'électrification du village furent les principaux points de discorde. Il faudra attendre l'année 2014 pour voir se concrétiser une des revendications exprimées par ces villageois, avec l'octroi des premières aides pour la reconstruction des demeures des familles qui s'étaient engagées à retourner. Deux années plus tard, une subvention de 4 millions de dinars est débloquée par les pouvoirs publics en vue de la réhabilitation du réseau électrique alimentant le village qui a été détruit vers la fin de l'année 1997. Vingt-huit foyers, éparpillés à travers ce village de montagne, disposent, depuis la semaine écoulée, d'électricité grâce à cette opération qui devrait inciter d'autres familles, installées à Bougara, ou à travers d'autres communes de la région, à venir grossir les rangs des villageois. Des projets de proximité de développement rural intégré (PPDRI) ont été lancés par la direction locale des forêts dans le sillage des actions destinées à favoriser le repeuplement des zones désertées par leur population. Ces projets, portant essentiellement sur la plantation d'arbres rustiques et d'élevage apicole, permettront à ces familles d'assurer les ressources financières nécessaires pour faire face aux dépenses quotidiennes.
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Posté Le : 04/03/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R L APS
Source : www.infosoir.com