Le seuil de l'intolérable et c'est peu
dire, en matière de protection et de préservation de notre environnement est
dépassé depuis bien longtemps. Nous faisons face aujourd'hui, à une situation
environnementale des plus alarmantes. La sonnette d'alarme en a été tirée
depuis bien longtemps déjà. Sans aucun résultat. Quand arrivera-t-il le moment
d'agir sérieusement? Là est toute la question qui s'impose et qui se pose
désormais!
Une
dégradation environnementale qui touche la wilaya de Médéa, à l'instar des 47
autres wilayas du pays, qui est telle que pouvoirs publics, élus et citoyens se
doivent d'agir de façon urgente, planifiée et surtout efficace. Il n'est plus
question de perdre, aujourd'hui encore, plus de temps. Le moment est venu
d'agir! Jugeons en: espaces verts inexistants ou très dégradés pour le peu qui existe,
des ordures ménagères et des déchets de tous genres font partie du «décor» de
nos villes, des bruits qui n'en finissent pas, une pollution à grande échelle
qui enveloppe nos cités et commence même à atteindre nos villages, des maladies
de toutes sortes et notamment respiratoires et dermatologiques qui touchent
désormais les populations vivant dans les villes qui se «ruralisent», de plus
en plus, entraînant ainsi l'absence des règles d'hygiène les plus élémentaires,
l'avancée inexorable du béton au détriment des espaces verts qui sont source
d'oxygène…
Tel
a été le constat sévère mais très objectif, fait à l'issue de la «journée
d'information et de sensibilisation sur l'urbanisation et la santé» qui a été
organisée à l'occasion de la «Journée mondiale de la Santé». Une manifestation
scientifique, qu'a abritée la grande salle de conférences docteur Mohamed
Bencheneb, de l'université Docteur Yahia Farès de Médéa et qui a été organisée
par la direction de la Santé de la Population et de la Réforme hospitalière
(DSPRH) de la wilaya de Médéa, sous le haut patronage du wali de Médéa. Une
«journée mondiale de la santé» placée sous le thème «1.000 villes –1.000 vies.
Urbanisation et santé: Une construction étudiée pour une vie meilleure» et dont
la manifestation scientifique a regroupé plusieurs partenaires: la direction de
l'Environnement et celle de l'Urbanisme et de la Construction (DUC), le groupe
antibiotical-Saidal de Médéa, l'ADE, l'ONA, la SETAM… avec l'aide précieuse des
Å“uvres sociales des établissements de santé.
Ouverte en présence des autorités locales, cette journée
d'information et de sensibilisation a été caractérisée par des communications
très intéressantes dont les deux plus importantes auront été, sans conteste, celles
présentées par les docteurs Mohamed Fateh Benkortebi et Yamina Benhadji,
respectivement médecin spécialiste en infectiologie et médecin spécialiste en
médecine du travail.
Intervenant dans la première communication, le docteur Mohamed
Fateh Benkortebi fera une large rétrospective sur l'état de l'environnement
dans notre pays et plus particulièrement sur celui caractérisant, aujourd'hui,
la wilaya de Médéa, intitulée «santé et environnement» et au cours de laquelle
il dira en substance: «Cette dégradation continuelle de notre environnement est
la conséquence directe du fait que nous n'avons pas pu le préserver en milieu
urbain en particulier». Il donnera des chiffres alarmants en matière de santé,
de maladies touchant aujourd'hui les populations comme les bronchites
chroniques, les pneumopathies, l'asthme… Il dira: «A ce jour, notre pays n'a
pas encore réussi à concilier développement socio-économique et préservation de
l'environnement car les problèmes environnementaux créées par l'homme se
développent plus vite que les solutions apportées». Et de terminer sa
communication par des recommandations pour la ville de Médéa, voire toute la
wilaya, en s'adressant directement à M. Abdelkader Zoukh: «Mettons fin à la
circulation des mobylettes modifiées, préservons les espaces verts, multiplions
les centres de contrôle technique des véhicules qui se doivent de contrôler
rigoureusement et sans complaisance aucune tous les véhicules, mettons à la
fourrière tous les véhicules polluants, qu'ils soient vétustes ou récents,
interdisons le stationnement des véhicules de transport en commun, réhabilitons
et revalions la charge de concierge dans nos cités, redynamisons la police de
proximité».
Dans sa communication, intitulée «le bruit et la santé» le docteur
Yamina Benhadji, parlera surtout des lois et autres décrets exécutifs, bien
réels mais malheureusement sans aucune application efficace, liés à ce
phénomène du bruit qui «constitue un élément perturbateur de la tranquillité
publique, une atteinte à la santé des citoyens, un problème de santé publique,
de plus en plus, menaçant…». Et de donner de multiples exemples concrets sur
les atteintes en matière de bruits, à la santé et à la vie quotidienne des
habitants du chef-lieu de la wilaya de Médéa.
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Posté Le : 11/04/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Rabah Benaouda
Source : www.lequotidien-oran.com