Algérie

Médéa Remous à la briqueterie de Draâ Smar



A bien analyser les positions respectivesdes deux parties en conflit, le patronat et le collectif des travailleurs, l'onest arrivé à la conclusion que la crise qui affecte actuellement la«briqueterie et tuilerie de Médéa - Draâ Smar» est partie pour durer encorelongtemps. Ceci au détriment de la relance économique tant attendue dans lawilaya de Médéa.Un malaise qui a pris naissance le 06novembre 2006 à la suite d'une réunion infructueuse entre les deux parties enconflit, et qui vient de prendre une autre tournure encore plus grave avecl'entame le 23 juillet dernier, d'une grève illimitée décidée par le bureausyndical représentant les 122 employés, tous grades confondus, dont 93permanents et 29 contractuels, de cette entreprise. Une crise dont le règlementse trouve bloqué par cette pierre d'achoppement que constitue la «conventioncollective» de cette entreprise publique qui a été privatisée le 02 août 2006suivant le contrat de cession signé entre «l'EURL Briqueterie et tuilerie deMédéa - Draâ Smar», représentée par le groupe industriel et commercial del'Entreprise des produits rouges du centre (GIC-EPRC)» d'une part, et «la SARLOuled Maâtallah - Grands travaux, représentée par son PDG, M. MostefaMaâtallah» d'autre part. Cette entreprise de fabrication de briques et detuiles a été, pour l'information, créée en 1978 avec entrée en production en1981. Une entreprise située à deux kilomètres à la sortie ouest de Médéa, dontl'apport a toujours été très important dans l'approvisionnement en ces deuxmatériaux de construction, aussi bien pour la wilaya de Médéa que pour celleslimitrophes.Une convention collective, qui est rejetée,donc non reconnue par le nouveau repreneur-acquéreur qui a pris possession del'entreprise le 02 septembre 2006 après un mois consacré à l'inventaire et auxétats généraux et dont le représentant M. Mourad Maâtallah, directeur généralnous dira: «Nous sommes toujours disposés à renouveler cette conventioncollective, en tenant compte toutefois de la nouvelle situation del'entreprise, en concertation avec le collectif des travailleurs mais à laseule condition que leur représentant, le bureau syndical, accepte de changerson appellation qui doit être désormais celle de la SARL Ouled Maâtallah et nonplus briqueterie et tuilerie de Médéa». Ce que refuse ce bureau syndical dontle secrétaire général M. Mohamed Zouambia, nous dira: «Réglementairement celaest impossible dans la mesure où notre entreprise est encore régie par unregistre de commerce au nom de l'EURL briqueterie et tuilerie de Médéa».Pour en revenir aux griefs avancés par lecollectif des travailleurs, à l'encontre de leur nouveau patron, ils serésument, selon toujours le bureau syndical, en «la non-application del'actuelle convention collective comme le stipule le contrat de cession, ce quiconstitue un premier reniement du nouveau patron par rapport à ses engagements,la suppression de l'avancement, la dégradation abusive de 06 employés, lelicenciement de 11 autres, la suppression de la prime de scolarité ainsi quecelle du départ en retraite, la perte des avantages qui étaient accordés par lamutualité des matériaux de construction....» Ce que M. Mourad Maâtallah, quiest, faudrait-il le signaler, le propre fils du PDG, dément catégoriquement enapportant les explications suivantes: «A notre prise de possession del'entreprise, nous avons été obligés de procéder à un aménagement de sonorganigramme en tenant compte de la situation nouvelle, à savoir une entrepriseprivée qui est tenue de répondre à tous les objectifs de la dynamisation del'activité économique, de son insertion dans une économie de marché, d'une plusgrande efficacité donc de rentabilité... En un mot, la réhabilitation et lamodernisation de la briqueterie sous sa nouvelle appellation. Quant à ceslicenciements abusifs, il n'y en a jamais eu à l'exception d'un seul cas qui aété tranché par la justice en faveur de l'entreprise». Et ce responsable deconclure: «Cette crise ne pourra être résolue sans le renouvellement du bureausyndical sous la nouvelle appellation de l'entreprise. Ce qui ouvrirait la voieà une concertation mutuelle sur le devenir de la convention collective enquestion. A ce moment-là, nous pourrons parler des griefs qui sont avancésaujourd'hui par le collectif des travailleurs». Ainsi, au seizième jour, d'uneparalysie totale de cette briqueterie, caractérisée par un sit-in quotidien detous les travailleurs grévistes devant le portail de l'usine et des banderolesappelant à l'application de cette fameuse convention collective, où seul legardiennage est assuré, donc absence de tout service minimum, les pertes ontdéjà été évaluées à plus de 400 millions de centimes sans compter les dégâtsoccasionnés au four principal suite à son arrêt précipité. Une paralysie quivient d'être, en quelque sorte renforcée par la décision du nouveaurepreneur-acquéreur d'ester en justice les six membres du bureau syndical pourle 24 octobre prochain, derrière lesquels l'ensemble des travailleurs restentsolidaires. Une affaire épineuse qui est entrée dans son dixième mois et dontl'épilogue est loin d'être entrevue. Pour combien de temps encore ?


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