Bien que la wilaya de Médéa demeure encore une région plutôt «tranquille», comparativement à d'autres régions du pays, il n'en demeure pas moins que l'urgence d'une prise de conscience générale est devenue désormais plus que nécessaire devant cette hausse toujours inquiétante qui caractérise aujourd'hui le nombre des accidents de la route et, à un degré moindre, les affaires liées à la criminalité sous toutes ses formes.
Une hausse que rien ne semble décidément pouvoir arrêter malgré toute la panoplie de mesures répressives entrées en vigueur depuis déjà plus de trois années. C'est la conclusion qui se dégage de la lecture comparative des bilans semestriels relatifs à la première moitié des années 2006, 2007 et 2008. Des bilans qui, faut-il le préciser, ne concernent que les activités extra-muros du groupement de la gendarmerie nationale de la wilaya de Médéa. Une lecture comparative, et malheureusement cette hausse inquiétante, qui nous amènent encore une fois à cette question: jusqu'à quand ? Ou encore, combien faudrait-il d'autres morts et de blessés pour voir l'avènement d'autres lois autrement plus rigoureuses ? Aussi bien dans le domaine de la sécurité routière que dans celui de la criminalité. Selon le dernier bilan qui a été présenté et commenté, lors d'un point de presse tenu dernièrement par le commandant Bachir Zir, chef d'état-major au niveau du commandement du groupement de la gendarmerie nationale de la wilaya de Médéa, cette hausse est constatée dans pratiquement tous les chapitres de la sécurité routière et de la criminalité.
Ainsi, concernant la sécurité routière, il a été enregistré 65.395 infractions, contre 52.296 en 2007, soit une augmentation de 13.099. Des infractions liées au code de la route (28.596) et à la coordination de transport (5.315) ainsi qu'aux amendes forfaitaires (31.484). Ces chiffres ayant été respectivement de 26.127, 4.450 et 21.719 durant le premier semestre de l'année 2007. Au nombre de 339, contre 332 en 2007, les accidents de la route ont entraîné la mort de 34 personnes et des blessures, à des degrés divers, à 590 autres. Les causes principales en restant toujours le facteur humain, avec 89,25% de ces accidents, à travers l'inobservation du code de la route et notamment les dépassements dangereux de façon générale et plus particulièrement dans les virages, l'excès de vitesse à l'amorce des pentes, la perte de contrôle du véhicule... Un état de fait qui est aggravé par le développement important du parc automobile et le retour de la sécurité sur les routes, d'où un trafic plus dense notamment sur la RN1 qui reste le principal axe routier de la wilaya de Médéa. Des accidents qui ont été causés à 56% par des automobilistes âgés entre 19 et 30 ans et à 34% par ceux âgés entre 30 et 40 ans. L'application de la loi 04-16 du 10 novembre 2004, entrée en vigueur au mois d'avril 2005, relative aux infractions graves menant au retrait immédiat du permis de conduire, s'est soldée justement par 2.229 cas de retrait durant ce premier semestre 2008 alors que 70 autres infractions ont été laissées à l'appréciation du wali de Médéa pour une suspension ou carrément une annulation du permis de conduire à l'encontre des chauffeurs fautifs. Ces mêmes chiffres ayant été respectivement de 681 et 167 pour la même période 2007. Ceci pour dire, encore une fois, que cette loi 04-16 a montré ses limites dans la lutte contre les chauffards et autres chauffeurs inconscients qui continuent de hanter nos routes.
Dans le domaine de la criminalité, il a été relevé plus de 1.070 affaires en 2008 dont surtout 33 liées à des homicides, 260 autres pour coups et blessures, 90 pour des vols qualifiés... pour lesquelles 719 personnes ont été arrêtées parmi lesquelles plus de 498 sont âgées entre 18 et 40 ans. Les catégories sociales incriminées le plus restant celles des «sans-emploi» et «activités occasionnelles». Cette même hausse se retrouve également dans le phénomène du vol de câbles électriques et téléphoniques avec 31 affaires en 2008 contre seulement 5 en 2007 (8.255 mètres volés contre 1.902 m). La police économique n'est pas en reste avec 710 affaires contre 677 en 2007, avec 45 cas de saisie de marchandises et 57 personnes arrêtées puis remises en liberté provisoire. La valeur financière des différentes marchandises saisies s'élevant quant à elle à près de 600 millions de centimes. Cette hausse est également constatée dans l'immigration clandestine avec 3 affaires contre seulement 1 en 2007, la falsification des billets de banque de la monnaie algérienne avec 4 affaires alors qu'il n'en avait été enregistré aucune durant le premier semestre 2007. Les deux seuls points positifs ont été enregistrés dans le domaine des stupéfiants, avec 9 affaires traitées en 2008 contre 17 en 2007, et celui du vol de sable avec 25 affaires enregistrées, pour un total de plus de 126 m3 volés, contre 29 affaires en 2007 et 158 m3 volés.
Les opérations «coup de poing», au nombre de 24 durant ce premier semestre 2008, se sont soldées par l'identification de 4.679 personnes et 2.646 véhicules dont 9 ont été positives avec l'arrestation de 9 individus qui étaient recherchés pour divers motifs.
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Posté Le : 25/08/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Rabah Benaouda
Source : www.lequotidien-oran.com