Algérie

Médéa Pollution et laisser-aller



«Adéfaut de nous réveiller en ouvrant les yeux et nos fenêtres sur un espace deverdure vivifiante faite de fleurs et de gazon, nous aimerions avoir au moinsle droit, et il existe en théorie, de le faire sans tousser ni inhaler cesodeurs nocives de toutes ces fumées qui nous enveloppent».C'est l'appel de détresse contenu dans unelettre-pétition, qui vient d'être adressée au wali de Médéa, M. AbdelkaderZoukh, par des citoyens de la ville de Sidi El-Berkani, plus précisément ceuxhabitant les grands ensembles de l'OPGI comme celui du quartier de Beziouèchesupérieur. Un appel qui a été lancé à quelques jours de la «Journée mondiale del'Environnement» qui est célébrée le 5 juin de chaque année et suivie, le 10juin, par celle de l'asthme. En effet, mettant à l'index la pollution chimiquetout autant que celle sonore, cette pétition tire la sonnette d'alarme sur lesmultiples conséquences inhérentes à cette pollution envahissante dont souffrentdans leur santé, des centaines voire des milliers de personnes dans la wilayade Médéa. Tout en rappelant, entre autres décrets exécutifs, ceux se rapportantnotamment aux attributions du président d'une Assemblée populaire communale enmatière de voirie, de salubrité et de tranquillité publique (n° 81-267 du 10octobre 1981, article 2), à la protection de l'environnement (N° 83-03 du 5février 1983) à la réglementation du déversement des huiles et lubrifiants dansle milieu naturel, leur récupération et leur traitement (N° 93-161 et 162 du 10juillet 1993) et à la réglementation de l'émission des bruits (n° 93-184 du 27juillet 1993, article 10). Entre autres allergies et maladies, l'on relève, toujours danscette pétition signée par plus de quarante personnes, les maux de gorge et detête, la gêne respiratoire, l'irritation des yeux, les pharyngites, leslaryngites, les angines, les bronchites chroniques et surtout l'asthme dontplus de 800 personnes sont atteintes et recensées officiellement dans la wilayade Médéa. Ceci étant, le résultat de ces fumées nocives dégagées par toutessortes de véhicules dont surtout les bus de transport urbain qui sont, dansleur grande majorité, vétustes et de mécanique défaillante. Des véhiculesroulant pratiquement tous au diesel, un carburant à base d'huiles lourdes, doncplus dangereux pour la santé que l'essence. Une situation qui est aggravée partoutes ces cours et autres espaces de certaines cités qui sont transformés enlieux de parking de réparation et de nettoyage des moteurs, avec tous lesdésagréments que cela entraîne pour le voisinage à travers toutes ces huilesusagées déversées sur le sol, le bruit, la fumée... Et c'est le paysage,environnemental qui se retrouve ainsi constamment agressée dans une ville jadisconnue pour son air pur et la propreté de ses espaces aussi bien urbain querural. Une ville et ses environs vers lesquels convergeaient de nombreuses personnesasthmatiques, les enfants surtout, venant des wilayas limitrophes et qui enrepartaient guéries après la nécessaire période de cure. Ces bus et autresvéhicules poids lourds dont les propriétaires ou chauffeurs n'ont jamais étédécouragés par les multiples interventions des services de police. Et dire queces bus, peut-on lire dans la pétition, ont un espace aménagé qui leur estaffecté et loin des habitations, dans le quartier de Theniet El-Hadjar. Etc'est justement dans ce sens, l'impérative protection de l'environnement queplusieurs associations et clubs verts mènent des actions d'information etsurtout de sensibilisation dans les principales daïras de la wilaya de Médéa etnotamment dans son chef-lieu. Comme cette rencontre qui a réuni à la Maison dela culture Hacène El-Hassani de Médéa, plusieurs de ces clubs verts àl'occasion de la «Journée mondiale de l'Environnement» à l'initiative del»Association de l'environnement et du milieu vert de Médéa»' avec le concoursfinancier précieux de la «World Bank Washington D.C» et en étroitecollaboration avec la direction de l'Environnement et celle de la Jeunesse etdes sports de la wilaya de Médéa. Des jeunes venus de plusieurs villes de lawilaya (Ksar El-Boukhari, Berrouaghia, Aïn Boucif, Ouamri, Ouzera) auxquels sesont joints des étudiantes et étudiants venus de Béjaïa. Une rencontre qui aété rehaussée par la présence de pratiquement tous les directeurs de l'exécutifayant une relation avec l'environnement, avec à leur tête M. Mourad Naha, directeurde ce secteur. Des associations qui ont montré à travers une riche exposition,toute l'importance qui devrait être accordée à la protection et à la promotionde cet environnement dans lequel nous sommes obligés de vivre. Des associationsqui se caractérisent par un travail de proximité avec les citoyens. Parmi lesactions de ces associations, l'on relève la promotion de la culture écologiqueenvers les enfants et les jeunes, la prise de soin des animaux (oiseaux,poissons..), la protection des espaces verts et l'embellissement del'environnement, l'organisation de camps d'été pour enfants et adolescents àl'effet de leur faire découvrir et aimer la nature et ses bienfaits,l'organisation de rencontres locales et régionales, des expositions et des conférences... Desassociations, qui, malgré les difficultés rencontrées et liées surtout àl'insuffisance, pour ne pas dire l'inexistence des subventions qui devraientleur être accordées ainsi que la non-disponibilité de locaux, ne baissent paspour autant les bras et continuent à être présentes sur le terrain pour unécosystème de qualité dans la wilaya de Médéa. Un environnement qui souffretoujours du laisser-aller manifeste d'une grande partie de «citoyens» toutautant que la passivité de certains «responsables» vis-à-vis de cette pollutionenvahissante qui ne cesse de prendre de l'ampleur d'année en année.


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