Algérie - Revue de Presse

Médéa Les pétards de tous les dangers



«En voulant s'amuser avec sa maman, et certainement lui montrer qu'il est devenu grand et qu'il n'a plus peur des pétards, un enfant de moins de huit ans en alluma un, de calibre assez important, et le jeta dans sa direction.Résultat: la pauvre maman y a perdu un oeil». Cet accident a eu lieu l'année dernière, quelque part dans la wilaya d'Alger, lors de la célébration d'une fête religieuse. Cette information nous ayant été donnée par un proche parent de la malheureuse victime. La fête? Tout simplement le «Mawlid ennabaoui echarrif». Mais combien sont-ils ceux et celles, enfants et adultes, qui sont victimes, chaque année à cette occasion, de ces fameux produits pyrotechniques qui, comme par enchantement, inondent nos rues et ruelles et que l'on trouve même dans certains magasins pourtant agréés, c'est-à-dire autorisés à vendre d'autres articles que ceux en question. Des pétards, des fusées, des fumigènes et même des... pétards grenades vendus, au vu et au su de tout le monde! Des produits pyrotechniques très dangereux, de tous les calibres et à tous les prix et dont certains peuvent coûter jusqu'à... 1.800 DA l'unité! A ces accidents corporels, les brûlures à différents degrés surtout très graves dans beaucoup de cas, s'ajoutent les incendies qu'on déplore dans des habitations et autres commerces. Une simple tournée dans les rues et ruelles du marché principal ainsi que dans les quartiers de la ville de Médéa, à l'instar, évidemment, de toutes les villes et de tous les villages du pays et l'on reste ébahi, ne comprenant plus rien à ce «paradoxe» qui caractérise la relation entre cet état de fait et ce fameux article 10 de l'ordonnance n°06/09 du 23 août 2005 que nous résumons juste par «les produits pyrotechniques sont formellement interdits, c'est-à-dire «non importables» et peines de prison et amendes pour les contrevenants». Et là se pose une question: comment ces tonnes de produits hautement dangereux sont-ils entrés dans notre pays et comment leur vente reste tolérée, même si des descentes inopinées et les saisies qui s'en suivent, sont effectuées par les services de sécurité? Au-delà de tous ces petits et moyens revendeurs occasionnels qui demeurent rongés par le chômage et qui trouvent, à cette occasion comme dans d'autres, l'opportunité de se faire un peu d'argent, il reste que les vrais responsables de cette situation, et de tous ces... malheureux accidents aussi bien corporels que matériels que l'on déplore chaque année lors de cette fête religieuse, sont à chercher ailleurs. Paradoxe pour paradoxe, l'autre «anomalie» qui mérite d'être citée est cet «étrange enthousiasme» dont font preuve de nombreux citoyens pour «brûler» leur argent en achetant à leurs enfants leur part de ces produits pyrotechniques. Ces mêmes citoyens qui se lamentent, à longueur d'année, sur leur... pouvoir d'achat! A n'y rien comprendre, vraiment! Ceci étant, il reste que la plus grande prudence doit être de mise à cette occasion afin d'éviter l'irréparable, et la «sagesse» de ne pas avoir à faire toutes ces dépenses inutiles.




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