Médéa Les parents d'élèves vident leur sac

Quand bien même il n'y avait que quelque 120 sur les 750 que compte la wilaya de Médéa, et qui avaient été tous invités, la rencontre des présidents d'associations de parents d'élèves, organisée à l'initiative de leur fédération de wilaya, aura été bien fructueuse car pleine d'enseignements très utiles dans le sens d'une meilleure prise en charge des élèves. Une rencontre qui a eu lieu jeudi dernier au lycée de garçons Docteur Ahmed Aroua à Médéa, et entrant dans le cadre de la convocation d'une assemblée générale ordinaire, à l'issue de laquelle le président de fédération, M. Mohamed Benmerzouga, nous dira: «C'est une présence qui dépasse nos espérances compte tenu de l'éloignement important de la grande majorité des communes par rapport au chef-lieu de wilaya. Une rencontre très fructueuse, par ailleurs, dans la mesure où les nombreuses interventions enregistrées durant les plus de deux heures de débats ont abordé pratiquement tous les problèmes et toutes les difficultés que rencontrent, à quelques exceptions près, tous les établissements scolaires, des trois cycles, de la wilaya de Médéa.» Et M. Mohamed Benmerzouga d'ajouter: «Notre satisfaction est d'autant plus grande que notre rencontre a été rehaussée, du début jusqu'à la fin, par la présence du directeur de l'Education de la wilaya de Médéa, M. Liamine Mekhaldi, que nous remercions. Une autre preuve que le quotidien et le devenir des élèves de la wilaya de Médéa demeurent la préoccupation majeure de nous tous, autorités et parents d'élèves.» Ils étaient venus, en effet, d'un peu partout, d'El-Azizia, à l'extrême nord-est, de Ouamri, en passant par Ouled Maâref, Bouskène, Berrouaghia, Benchicao... exposer les problèmes que vivent leurs établissements respectifs. Ceci après avoir écouté et suivi attentivement la lecture-présentation des bilans moral et financier de l'année scolaire 2006-2007. Des bilans qui ont été approuvés à l'unanimité des présents. De la lecture du bilan moral, il ressort que des efforts considérables ont été consentis par la fédération pour une meilleure prise en charge des élèves, dans tous les domaines (scolaire, médical, transport, restauration...), avec une attention particulière accordée à ceux des zones rurales enclavées. Ainsi, l'on saura, par exemple, que la fédération a tenu, au cours de cette année scolaire 2006-2007, plus de 100 réunions avec tous ses partenaires, qu'ils soient du secteur de l'Education ou d'autres secteurs de l'administration, plus de 80 autres réunions avec les responsables des différents services de la direction de l'Education de la wilaya de Médéa, y compris celles tenues avec le directeur de l'Education à qui a été remis, en date du 8 février, un rapport détaillé de 18 pages comportant toutes les préoccupations adressées à la fédération par les associations de parents d'élèves. A ces réunions se sont ajoutées d'autres, avec certains chefs de daïras, relatives à des préoccupations telles que le transport scolaire, la prime de 2.000 dinars octroyés aux élèves nécessiteux, les cantines scolaires... Comme il a été tenu également des réunions d'évaluation des résultats des examens scolaires de fin d'année et notamment ceux, jugés catastrophiques, qui ont sanctionné le Brevet d'enseignement moyen (BEM) qui revient ainsi après avoir été remplacé durant 30 années par le Brevet d'enseignement fondamental (BEF) dont le cycle d'études était de trois années au lieu des quatre pour le BEM. Des résultats dont les causes ont été discutées, avec les responsables concernés du secteur, et des propositions ont été faites, par la fédération, pour de meilleurs résultats à l'avenir. Ce rapport fait ressortir également les nombreuses médiations entreprises par la fédération visant à régler certains problèmes entre élèves et administrations d'établissements, entre directeurs d'établissements et associations de parents d'élèves... Du bilan financier, le point le plus important à avoir été soulevé aura été l'absence totale de subventions, de quelque partie qu'elle soit, au profit de la fédération qui ne subsiste que grâce aux cotisations de ses associations de parents d'élèves. «Ce qui reste bien trop peu pour pouvoir faire face à toutes les dépenses inhérentes aux missions de la fédération», tiendra à nous dire M. Mohamed Benmerzouga. Au cours des débats qui s'ensuivirent, très chauds par moments, les nombreux intervenants ont fait part d'un grand nombre de difficultés que rencontrent les élèves dont le manque de chaises dans certains établissements, le sureffectif dans les classes de certains autres, les «anomalies» qui ont caractérisé les listes des élèves bénéficiaires des 2.000 dinars octroyés par l'Etat mais qui ne bénéficient pas toujours aux véritables élèves nécessiteux, la vétusté de certaines écoles primaires en zones rurales notamment, l'opération des cours de soutien au profit des élèves des classes d'examens (6ème, BEM et Baccalauréat) qui tarde à être généralisée... D'autre points, jugés préoccupants par certains présidents d'associations de parents d'élèves, ont été également soulevés et dont nous citerons ceux ayant trait aux établissements de filles (CEM et lycées) dont les élèves sont quotidiennement importunées par un grand nombre de jeunes, et même moins jeunes, à la rentrée et à la sortie des classes. Ce qui a eu pour conséquence, tout dernièrement, une bagarre à Médéa qui aurait pu être dramatique entre le frère d'une jeune élève et un groupe de quatre jeunes. Aussi, des produits alimentaires périssables (fromages, yaourts...), selon un autre intervenant, sont servis aux élèves bien que la période de consommation ait été dépassée. Des interventions qui ont été suivies avec une grande attention par M. Liamine Mekhaldi, et des doléances dont il a pris acte en ne manquant pas de donner des explications, des éclaircissements et en promettant également d'autres réunions de ce genre «car la scolarité de nos enfants doit être perçue, par tout le monde, comme une affaire de tous», dira-t-il. Avant de conclure: «L'amélioration des résultats scolaires dans la wilaya de Médéa ne pourra être obtenue qu'avec la coordination, l'entraide et la mobilisation.»