«Il n'est plus question de voir aujourd'hui
des citoyens hospitalisés pour une maladie donnée en guérir et,
malheureusement, en contracter d'autres à leur sortie de l'hôpital, en étant
victimes de ces infections nosocomiales dont les conséquences sont très souvent
fatales ! L'heure est désormais à l'action urgente et concrète, car il y va du
devenir de tout notre système sanitaire».
C'est la conclusion qui s'est engagée à
l'unanimité des participants, tous corps médicaux confondus, à l»issue de cette
journée d'étude d'une extrême importance qui a eu lieu, mardi dernier, à
l'occasion de la «Journée mondiale de la Santé», célébrée le 07 avril de chaque
année. Une manifestation qu'a abritée la grande salle de conférences Docteur
Mohamed Bencheneb, de l'université Docteur Yahia Farès de Médéa, et qui a été
rehaussée par la présence du wali, M.Abdelkader Zoukh, et de plusieurs
directeurs de son exécutif. Une journée d'étude qui a drainé une très nombreuse
assistance composée de médecins, dentistes, agents paramédicaux, gestionnaires
d'hôpitaux, étudiants, représentants de la société civile. Placée sous le thème
«Pour une hygiène durable dans nos structures de santé», cette manifestation,
organisée faudrait-il le souligner, par la direction de la Santé et de la
population (DSP) de la wilaya de Médéa, aura eu le mérite de «casser» une bonne
fois pour toutes ce «tabou», et cette «opacité» qui entouraient, il y a moins
de deux années, ce sujet des infections nosocomiales qui sont toujours la
conséquence directe de l'inapplication des règles d'hygiène les plus
élémentaires de la part principalement du personnel hospitalier médical et
paramédical (tenue vestimentaire, instruments médicaux, déchets médicaux,
déplacement de service à service...). Alors qu'il était même très difficile de
«parler» et de donner son avis sur l'hygiène maroscopique, qui avait dépassé de
loin le seuil du tolérable, qui cracatérisait la majorité des structures
sanitaires de la wilaya de Médéa comme dans toutes les régions du pays. Une
hygiène macroscopique désastreuse qui se caractérisait et qui continue de
l'être aujourd'hui dans certains hôpitaux et autres dispensaires par les
ordures éparpillés un peu partout, des toilettes repoussantes de saleté, la
présence de centaines de cafards et autres insectes, la présence de... chiens
errants, dans certains cas, la saleté des draps et des couvertures et la liste
est encore longue...
Ainsi, à en juger par la grande importance
qui lui est aujourd'hui accordée, témoin l'organisation des multiples journées
d'étude à travers le pays, nous pouvons dire sans risque de nous tromper que ce
problème, combien sensible des «infections nosocomiales», ne laisse aujourd'hui
plus personne indifférent. Et c'est tant mieux pour le devenir et l'avenir de
toutes nos structures de santé qui ont plus que besoin d'une hygiène réelle et
durable. Avec pas moins de cinq communications aussi intéressantes les unes que
les autres, cette journée d'étude aura été un franc succès dans la mesure, et c'est
un indicateur très significatif, où la grande salle de conférence était restée
bien pleine même après le départ de la délégation officielle. Ce qui n'avait
jamais été le cas lors des précédentes manifestations. Ainsi, après une brève
intervention de M. Abdelkader Zoukh qui, lui, a permis de rappeler
«l'importance qui doit être accordée au malade à travers une prise en charge
adéquate», la parole est donnée à la première intervenante, Docteur Fatma Zohra
Djoudi, maître-assistante au CHU de Bab El-Oued (Alger), qui parlera des
«infections liées aux soins». Une communication détaillée et exhaustive qui a
apporté les meilleurs éclaircissements sur ce problème des infections
nosocomiales au sujet desquelles, le deuxième communicant, le docteur Mohamed
Fateh Benkortebi, médecin spécialiste en infectiologie, parlera longuement et
dont il dira notamment «C'est un problème qui concerne aussi bien les médecins,
les agents paramédicaux que l'administration, c'est-à-dire tout le personnel
activant dans les structures hôspitalières». Le qualifiant de très grave, le
docteur Mohamed Fateh Benkortebi ajoutera : «Il faut savoir que chaque année,
près de 14 % des malades hospitalisés contractent d'autres maladies à la suite
d'infection nosocomiales qui peuvent souvent entraîner dans bien des cas, le
décès». Lui emboîtant le pas, le professeur Wahiba Amhis, de l'Etablissement
public hospitalier de Bologhine (Alger), parlera quant à elle de «l'unité
opérationnelle d'hygiène hospitalière de l'EPH de Bologhine qui active depuis
quelque temps avec des résultats très positifs et très encourageants dans la
lutte contre les infections nosocomiales». Quatrième à intervenir, Docteur N.
Abdi, médecin épidémiologiste, de l'Etablissement public hospitalier de Ksar
El-Boukhari dans la wilaya de Médéa, abordera pour sa part «le traitement des
déchets de soins et toute l'attention qui doit lui être accordée». Des
communications qui seront clôturée par celle, la cinquième qui a été présentée
par le docteur Hacène Ould Roui, médecin spécialiste en biologie, qui parlera
des «bactéries multi résistantes de profil hospitalier dans les infections
urinaires» et qui ont été suivies d'un débat très utile et très fructueux,
auquel ont participé un grand nombre de médecins, gestionnaires d'hôpitaux...
Comme il reste à signaler qu'en marge de
cette journée d'étude, il y a eu la tenue dans le hall de l'université, d'un
salon d'exposition des différents équipements d'hygiène et de prévention contre
les infections nosocomiales. Alors que l'après-midi de cette journée a été
réservée à la finale du tournoi de football, à la mémoire des professionnels de
santé de la wilaya de Médéa décédés en service commandé, qui s'est déroulée à
l'opow Imam Lyès de Médéa. Sans oublier la course de cross entre les villes de
Moudjebeur et Ksar El-Boukhari.
Posté Le : 13/04/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Rabah Benaouda
Source : www.lequotidien-oran.com