« Nous sommes, ma petite famille et moi, en train de mourir en silence sans que personne, à commencer par les autorités concernées et notamment la commission de daïra chargée de la distribution du logement social, daigne prendre en considération la situation des plus dramatique dans laquelle se trouve notre habitation». C'est le cri de détresse que lance un père de famille, M. Benrabah Aïd, la cinquantaine passée, professeur d'anglais à Médéa, demeurant actuellement au n° 3 rue Bouzidi (ex-rue Rabelais). Une «habitation» qui, en réalité, n'en est plus une et qui se trouve au sein du noyau turc dans la vieille ville de Médéa. Une habitation qui fait face au mausolée de Sidi Sahraoui et qui se trouve précisément dans la partie ouest de ce fameux noyau turc dont l'édification remonte à plus de quatre siècles. Une partie qui a été l'objet de démolition de plusieurs de ses maisons, trop vétustes pour être restaurées. «Ma femme et deux de mes trois enfants, dont l'aîné n'a pas encore 14 ans, sont aujourd'hui atteints d'asthme et d'angoisse. J'ai frappé à toutes les portes sans aucun résultat. Même les procès-verbaux d'inspection et de constatation qui ont été établis par les services techniques de l'APC de Médéa, en date du 15 avril 2003, et par la direction de la Protection civile de la wilaya de Médéa, en date du 19 janvier 2004, auxquels s'ajoute une lettre de recommandation de M. le P/APC de Médéa à M. le Chef de la daïra de Médéa, en date du 04 octobre 2006, ne m'ont été d'aucune utilité». Les trois documents en question dont nous détenons des copies, portant la même conclusion à l'issue des visites d'inspection effectuées à l'intérieur de cette habitation où, dès le seuil franchi, de très fortes odeurs de moisissure vous prennent à la gorge et aux yeux : «fissures très importantes sur tous les murs, poutres de soutènement extrêmement rouillées, piliers principaux de support de l'habitation fissurés et détachés des murs, installation du gaz de ville détériorée à la suite de l'effondrement d'un pan de mur, les escaliers menant aux 1er et 2ème étages étant devenus inutilisables entraînant de ce fait la condamnation de ces deux étages, eux-mêmes extrêmement délabrés... Ce qui peut provoquer à tout moment, l'effondrement de cette habitation du fait de sa très grande vétusté». Une situation qui a été aggravée par l'effondrement d'une maison mitoyenne à celle de M. Benrabah Aïd. Sur place, et au cours de notre visite effectuée dernièrement, nous avons effectivement constaté cette grande vétusté qui caractérise cette habitation turque, d'une extrême ressemblance avec celles de la Casbah d'Alger. Etant elle-même située dans la Casbah de Médéa qui a été construite durant la présence ottomane. Composée d'un rez-de-chaussée et de deux étages, «cette habitation s'est retrouvée réduite à une seule chambre. Les deux autres étages ayant été condamnés depuis le séisme du 21 mai 2003", précise M. Benrabah. A la fin de notre visite sur les lieux, il nous dira: «j'attends toujours une réponse à ma demande d'audience avec accusé de réception que j'ai adressée à M. le Wali de Médéa en date du 28 août 2006".
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Posté Le : 02/09/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Rabah Benaouda
Source : www.lequotidien-oran.com