«S'il vous plaît, laissez-moi passer.
J'habite ici». «Jeune homme, enlevez vos articles de ma fenêtre. Vous me la
bloquez».
« Ma femme et mes filles sont bloquées
pendant toute la journée à la maison. Elles ne peuvent en sortir que le matin
de très bonne heure ou en fin de soirée». «Soyez raisonnable, jeune homme, vous
bloquez l'accès à mon magasin…» Telles sont, pêle-mêle et entre autres, les
réflexions que l'on entend ou que l'on nous rapporte de la part d'habitants et
de commerçants légaux riverains des placettes, rues, ruelles, trottoirs…
aujourd'hui squattés à longueur d'année par ce commerce informel ou parallèle
qui, une fois encore, est mis à l'index.
Ce problème du commerce informel autour
duquel se sont axés les travaux de préparation aux prochaines «assises
nationales sur le commerce», prévues à Alger prochainement. Des travaux qu'a
abrités la grande salle de réunion de l'APW de Médéa, sous l'égide de la
direction du commerce de la wilaya, auxquels ont pris part les autorités
locales représentées par MM. Ahmed Louachni et Ali Boudine, respectivement
secrétaire général de la wilaya et P/APW, ainsi que des directeurs de
l'exécutif, des chefs de daïra, des P/APC, les représentants de la sûreté de
wilaya, ceux des associations de protection des consommateurs…
Une journée qui a été organisée, faut-il le
souligner, à l'intention des commerçants, industriels, investisseurs, et à
laquelle étaient également conviés des habitants souffrant de ce commerce
informel, car demeurant dans les environs immédiats ou à l'intérieur des lieux
carrément squattés.
Après une brève intervention d'orientation
de Mme la directrice du commerce de la wilaya de Médéa, qui a mis en exergue
«l'importance des travaux de cette journée au niveau local, qui nous
permettront d'aller aux prochaines assises nationales avec des propositions
concrètes et objectives», suivie de celles de MM. Ali Boudine et Ahmed
Louachni, la parole sera donnée au chef de service «Observation du marché et
information économique» de la direction du commerce de la wilaya de Médéa, qui
brossera un large tableau sur la situation qui prévaut actuellement dans ce
secteur dans la wilaya de Médéa (statistiques, terrain, problèmes rencontrés,
réalisations, insuffisances… mais surtout le commerce informel).
Un tableau duquel nous avons retenu que pas
moins de 1.320 revendeurs occasionnels «connus» sont aujourd'hui recensés
officiellement, car occupant de façon permanente des espaces bien définis. Un
total de 1.320 «commerçants illégaux» recensés au niveau des quatre plus
importantes daïras de la wilaya de Médéa, à savoir Médéa, Ksar El-Boukhari,
Berrouaghia et Tablat. Ceci sans parler des milliers d'autres autorisés
tacitement que comptent les 19 daïras de la wilaya de Médéa.
Un
problème du commerce parallèle dont les nuisances sont notamment «l'atteinte à
l'économie nationale, les entraves à la circulation automobile et piétonnière,
la pollution environnementale, l'insalubrité et l'absence d'hygiène, l'atteinte
à l'esthétique urbaine, le vol, le crime, l'insécurité, la concurrence déloyale
dont souffrent les commerçants légaux, l'atteinte à la santé des consommateurs,
la non-occupation d'infrastructures commerciales nouvellement achevées et
réceptionnées, les bénéficiaires de ces espaces préférant l'occupation de rues,
ruelles, trottoirs et placettes, en expliquant cet état de fait par la
concurrence déloyale que leur imposent justement ces revendeurs occasionnels».
Les travaux ont permis à la nombreuse
assistance d'essayer de cerner, à sa juste mesure, ce problème du commerce
informel et avancer des propositions pour y mettre fin, à travers notamment une
réglementation stricte des espaces et la régularisation administrative de tous
ses acteurs.
Ceci à travers un débat très animé, parfois
houleux, où il a été enregistré un grand nombre d'intervenants. Des travaux qui
ont permis enfin à la première responsable de ce secteur dans la wilaya de
Médéa de préparer un dossier assez complet sur la situation réelle de ce
secteur du commerce en général, mais surtout du commerce informel qui, même
s'il reste une plaie nécessaire vu la conjoncture économique difficile que
notre pays traverse actuellement, n'en constitue pas moins une tare qui
gangrène l'économie officielle et la vie quotidienne des citoyens.
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Posté Le : 20/04/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Rabah Benaouda
Source : www.lequotidien-oran.com