Algérie

MÉDÉA: Le Dr. Mohamed Bencheneb revisité


L'auteur de cette célèbre thèse «Abu Dhulama» qui avait fait de lui, en 1922, le premier docteur algérien en Lettres arabes, Dr Mohamed Bencheneb en l'occurrence, ce digne fils de la ville de Médéa des Saints Sidi Sahraoui et Sidi Ahmed El-Berkani, est de retour à travers ce deuxième séminaire national qui lui est consacré, les 12 et 13 décembre, à Médéa toujours. Soit près de… sept ans après la tenue du premier séminaire.

« Il n'est jamais trop tard pour bien faire» dit ce vieil adage qui reste toujours d'actualité, et c'est le cas de le dire, encore une fois, avec cette rencontre nationale de deux jours qui tourne autour du thème «Le Dr Mohamed Bencheneb et la Culture populaire».

Un séminaire national qui est placé sous le haut patronage de la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, et du wali de Médéa, M. Brahim Merad, et organisé par la direction de la Culture de la wilaya de Médéa, en collaboration étroite avec l'université Dr Yahia Farès de Médéa et l'association Bencheneb pour le théâtre et la musique de Médéa.

Pratiquement aux oubliettes depuis sa mort, survenue le mardi 05 février 1929, le Dr Mohamed Bencheneb, cet intellectuel émérite qui avait côtoyé les illustres Taha Hussein, Ahmed Amone et Mohamed Abdou, revisite les mémoires à la faveur de ce 2ème séminaire national qui se tient 82 ans après sa mort et 7 ans après le premier séminaire qui eut lieu, à Médéa toujours, les 23 et 24 février 2005. L'occasion pour la ville de Médéa pour honorer, une fois encore, la mémoire de son fils illustre, ce savant, intellectuel, érudit, polyglotte et premier docteur algérien à avoir enseigné, dès 1908 à l'université d'Alger, que fut le Dr Mohamed Bencheneb.

Né le mardi 26 octobre 1869, dans le petit quartier de Ta bou, à 3 km à la sortie sud de la ville de Médéa, dans une famille d'agriculteurs, Mohamed Bencheneb descend d'une origine turque, d'Anatolie plus précisément. Cette descendance turque découle du fait que son arrière grand-père paternel était arrivé en Algérie, en tant que soldat de l'armée ottomane, où il décida de s'établir. Le petit Mohamed Bencheneb fit ses premiers contacts avec la scolarité, en apprenant le Saint Coran grâce à cet illustre homme de culture et de savoir que fut Cheikh Ahmed Bermak, un autre enfant de la ville de Médéa. Il suivra par la suite son cheminement scolaire normal qui le mènera, tout naturellement, de l'école primaire, où il apprend la langue française, au collège de Médéa, actuellement lycée Bencheneb de jeunes filles. Ayant terminé ses études dans ce collège, il intégrera l'école normale de Bouzaréah à Alger d'où il sortira instituteur en langue française après deux années d'études. Nanti de ce diplôme, Mohamed Bencheneb sera recruté à l'école primaire de Borélye La Sapie, l'actuel chef-lieu de la daïra de Ouamri qui est situé à 33 km, à l'ouest de Médéa, où il enseignera de 1888 à 1892. Cette année-là le verra partir à Alger où il travaillera sous les ordres de Cheikh El-Ibrahimi, tout en étudiant la langue italienne. Après avoir réussi à son baccalauréat tout en apprenant plusieurs langues étrangères dont le latin, l'espagnol, l'allemand, le perse, le turc et l'hébreu, des langues qu'il maîtrisera parfaitement, il sera nommé professeur, en 1898, à l'école d'El-Kettania de Constantine, en remplacement de son illustre prédécesseur, le professeur Abdelkader El-Medjaoui. Trois ans plus tard, le voilà de retour à Alger, précisément à l'Ecole Etaalibia, où il enseignera la langue arabe surtout, tout en donnant des cours à l'université d'Alger, en tant que maître assistant, à partir donc de 1908. Il obtiendra son doctorat en Lettres arabes en 1920 à Damas, en Syrie. Ce qui lui vaudra d'être nommé Chevalier de la Légion d'honneur, par le pouvoir colonial français, pour ses grands efforts dans l'approfondissement de la science et du savoir. En 1924, il est nommé officiellement professeur à la grande faculté des Lettres de l'université d'Alger, à la place du professeur Colin, un Français que le Dr Mohamed Bencheneb avait réussi à supplanter dans sa langue maternelle, le… français. Cinq années après le Dr Mohamed Bencheneb décédera, le mardi 05 février 1929 à Alger, après une courte maladie où il repose au cimetière de Sidi Abderrahmane.

Pour en revenir à ce deuxième séminaire national qui est consacré au Dr Mohamed Bencheneb, il est caractérisé par la présentation de pas moins de 11 communications qui sont animées par d'éminentes personnalités de la culture et du savoir, venues de différentes universités et écoles supérieures du pays ainsi que l'étranger et plus particulièrement le Dr Saâdane Benbaba-Ali, un enfant de la ville de Médéa qui enseigne actuellement à la célèbre université «La Sorbonne» à Paris (France).

Un deuxième séminaire national sur les travaux duquel nous reviendrons avec plus de détails dans nos prochaines éditions.


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