Médéa La vieille ville veut garder son cachet

«Considérant la ville de Médéa comme un vaste musée à ciel ouvert et, par conséquent, un domaine archéologique et historique d'une extrême richesse, nous recommandons le classement de son ancien tissu urbain, communément appelé noyau turc ou vieille ville, en tant que patrimoine historique national». Telle est la plus importante des sept recommandations faites par les archéologues, architectes, bureaux d'études, enseignants universitaires, représentants de la société civile de la ville de Médéa, en présence du comité des sages de cette ville, emmené par son président, M. Benaïssa Bellaz-Zougui. Des recommandations qui ont été faites à l'issue des travaux restreints qui ont regroupé tous les participants locaux, habitant ou exerçant à Médéa, en marge des «journées d'études sur la conservation du patrimoine culturel» qui ont eu lieu, dernièrement, au centre universitaire Dr Yahia Farès de Médéa, à l'initiative de l'Institut des lettres, des sciences, de l'information et de la communication relevant de cet établissement universitaire. Une rencontre régionale qui avait été animée, pour rappel, par le Pr Mustapha Tazi, un expert international français d'origine marocaine, travaillant pour l'organisme «Echanges et consultations techniques internationaux» (ECTI). Pour en revenir aux travaux relatifs au projet de restauration de la vieille ville de Médéa et de l'avis de nombreux participants locaux, ils ont constitué un véritable déclic pour une réelle prise de conscience pour la conservation et la restauration de tout ce qui peut l'être encore dans la vieille ville de Médéa. Celle-ci a été bâtie il y a plus de 19 siècles par les Romains, suivis par l'arrivée des conquérants musulmans dès le 7ème siècle, et surtout celle des Turcs à partir de 1517. L'actuelle ville de Médéa ayant été construite, dès 1845 par les Français autour, justement du noyau turc: «c'est un travail de mémoire collective qui nous est demandé à tous, aujourd'hui. Un travail difficile et de longue haleine qui demande l'aide, l'assistance et surtout la compréhension de tous les habitants de cette vieille ville historique et millénaire. Nous ferons tout notre possible pour répondre à l'attente de tous les Médéens, concernant la restauration de la vieille ville ainsi que des autres sites culturels historiques», dira le wali, M. Abdelkader Zoukh, en réponse à la question d'un intervenant sur ce point précis de la restauration de la vieille ville de Médéa, lors du débat général ayant suivi la première communication du Pr Mustapha Tazi, «sensibilisation au patrimoine architectural», dans le cadre de la rencontre régionale sur la conservation du patrimoine culturel. Invité à donner ses impressions à la fin de la lecture des recommandations relatives au projet de restauration de la vieille ville de Médéa, le Pr Mustapha Tazi dira: «je suis très ému. Je ne trouve pas les mots pour vous remercier pour toute l'attention que vous m'avez témoignée depuis mon arrivée dans cette ville de Médéa, si accueillante et si hospitalière. J'ai rencontré des personnes prêtes à tout entreprendre pour voir ces lieux historiques restaurés. Je m'engage solennellement et bénévolement à vous apporter toute mon aide jusqu'à atteindre cet objectif qui vous tient tellement à c?ur». Quant aux recommandations en question, nous citerons entre autres: «la restauration d'un certain nombre de sites dont la liste sera déterminée par le comité de pilotage pluridisciplinaire qui prêtera également aide et assistance à toutes organisations ou personnes intervenant dans le cadre de la restauration des sites culturels historiques retenus à Médéa». «Le comité de pilotage veillera également, en collaboration avec les autorités locales, au respect des dispositions législatives et réglementaires ayant trait à la préservation de tous les sites et monuments culturels historiques existants à Médéa».