Médéa La nouvelle carte CNAS «piétine».

«Pourquoi un seul centre de traitement de cette carte à puce Chifadans cette wilaya, alors qu'ailleurs ils sont au nombre de 10 à Tlemcen, 9 àBoumerdès, 8 à Oum El-Bouaghi...? Est-ce un manque de ressources humaines ?Matérielles ? Financières ? Vous êtes très en retard sur les délais prévus. Cerythme de travail doit changer. Il faut aller très vite dès aujourd'hui».C'est par ces mots, durs et colériquesparfois, que s'est exprimé M. Tayeb Louh, ministre du Travail, de l'Emploi etde la Sécurité sociale, lors de sa visite, dimanche dernier au siège de laCaisse nationale des assurances sociales (CNAS) à Médéa. Une visited'inspection qui entre dans le cadre du suivi de l'opération de productionaprès celle de la mise en place des différents mécanismes, de la carte à puce(électronique) Chifa, et au cours de laquelle le ministre était accompagné detoutes les autorités locales, civiles et militaires de la wilaya de Médéa, avecà leur tête MM. Abdelkader Zoukh et Rachid Salmi, respectivement wali et P/APW.Un projet dont le ministre avait déjà dit, lors de sa dernière visite à Médéa,le 18 décembre 2006 : «c'est un défi que nous nous sommes lancé et nous nousdevons tous d'être à la hauteur des ambitions de ce projet. Nous devons être unexemple pour tous les autres secteurs. Nous sommes disposés à vous fournirtoute l'aide nécessaire et tous les moyens dont vous avez besoin pour que voussoyez prêts». Des mots on ne peut plus clairs, précis et surtout responsables,adressés à tous les cadres de la CNAS et qui voulaient tout simplement dire quece projet d'envergure ne devrait accuser aucun retard. Ce qui apparemment, eten prenant en considération les statistiques arrêtées au 4 octobre courant,n'est pas le cas. D'où la grande colère de M. Tayeb Louh. «C'est le dernieravertissement que je vous adresse».  Ainsi, avec un nombre total de 75.890 assurés concernés par cetteopération, celui des cartes Chifa remises à leurs bénéficiaires s'élèveaujourd'hui à 8.151 dont 5.301 sur les 16.975 retraités par lesquels avaitdébuté cette opération. Un nombre jugé beaucoup trop insuffisant par leministre, sachant que le dernier délai pour le lancement effectif de cettecarte à puce Chifa ne saurait dépasser le premier trimestre 2008. Toujoursconcernant la CNAS, la délégation a visité le centre payeur de Médéa-Bouzianeoù des explications détaillées sur l'opération de remise de cette carte Chifalui ont été données. Et il en sera de même pour la pharmacie centrale de la CNASet d'une autre privée qui est une officine conventionnée par la CNAS, dans lecadre toujours du lancement de cette carte à puce Chifa. Peuauparavant, la délégation officielle s'était rendue au siège de la Caissenationale d'assurance chômage (CNAC) où, là aussi, des problèmes mettant àl'index certaines agences bancaires ont été soulevés auprès de M. Tayeb Louh,avec, entre autres, le lenteur dans le traitement des dossiers des futurschômeurs-promoteurs, le non-respect de la convention-cadre, l'exigenced'hypothèques, la non-réception de dossiers par certaines agences bancaires,l'exigence de garanties, la non-remise de récépissés de dépôt de dossiers parcertaines agences bancaires... Des blocages qui ont découragé un grand nombrede chômeurs intéressés par la création de leurs propres micro-entreprises. Unesituation qui n'a pas laissé indifférent le ministre qui a promis d'essayerd'apporter les corrections nécessaires. Cesera ensuite la visite au siège de la direction de l'Emploi où, là aussi, ungrand retard a été relevé dans la permanisation des diplômés universitaires enparticulier, dans ce sens que sur 10.344, seuls 624 l'ont été. Ce qui fera direà M. Tayeb Louh : «ce dispositif est à revoir avec une attention soutenue pourles universitaires». Quant à l'inspecteur du travail de la wilaya de Médéa, sonexposé se limitera à un bilan des activités de l'inspection, et notamment dansle contrôle : déclarations, travail au noir... Il en sera de même pour l'ANGEM,l'ANSEJ et l'ANEM où, là aussi (décidément), le ministre n'a pas manquéd'exprimer son insatisfaction : «c'est une méthode de travail qui nécessite uneamélioration pour rattraper le retard accusé».  Ladernière étape de cette visite-marathon aura été celle des 81 locaux pourchômeurs, qui sont construits actuellement sur le site des ex-Galeriesalgériennes de Médéa-Aïn D'heb, où le ministre a exprimé sa réelle satisfactiontant en ce qui concerne le taux d'avancement qui est aujourd'hui de 60%, lestravaux ayant débuté le 6 mars dernier avec un délai de réalisation de 16 mois,que dans l'esthétique très améliorée des constructions. Aucours de sa déclaration finale devant les différents organes de presse, le ministrea été amené à aborder le sujet de la nouvelle grille des salaires dont il diratout simplement, après en avoir donné des explications détaillées : «laissonsle temps faire son travail à travers la finalisation des statuts particuliersdes différents secteurs. Tout ce que je peux confirmer, aujourd'hui devantvous, c'est qu'elle aura des incidences très positives sur les salaires de tousles fonctionnaires, sans aucune exception».