Algérie

Médéa La gestion de l'eau potable


« La wilaya de Médéa, région montagneuse etpluvieuse dans sa plus grande partie, dispose de ressources hydriques, les eauxde pluie plus précisément, suffisantes à même de couvrir les besoins, en eaupotable, de l'ensemble de sa population s'il n'y avait pas tous ces problèmesliés à la mauvaise exploitation, c'est-à-dire la collecte, la distribution etsurtout l'utilisation de cette ressource». C'est la conclusion, qui exprime à la fois une satisfaction etmalheureusement une grande désolation, qui ressort du rapport de la commissionde l'APW de Médéa chargée de l'équipement et de l'aménagement du territoirerelatif au secteur de l'Hydraulique dont le dossier a été débattu lors de ladeuxième session ordinaire de cette assemblée pour l'année 2007. Un constatfait sans complaisance en présence du wali et des deux principaux responsablesconcernés, MM. Ali Dialem et Abdelaziz Ali-Kara, directeurs respectifs del'Hydraulique (DHW) et de l'Algérienne des Eaux (ADE). Avec une population de 908.274 habitants dont 465.369 vivent enzones urbaines et 442.905 ruraux, la wilaya de Médéa se caractérise dans ledomaine de la pluviométrie, par trois climats différents : celui du nord,pluvieux avec 600 mm d'eau annuellement, celui du centre, de pluvieux àsemi-sec, dont la pluviométrie varie entre 300 et 400 mm annuellement et,enfin, celui du sud, sec, qui enregistre moins de 250 mm d'eau par an. Cettedisponibilité, plus ou moins acceptable des eaux de pluies se trouve cependantcontrariée par l'insuffisance, l'inexistence même dans certaines régions de lawilaya, des ressources hydriques souterraines. Cette insuffisance, ajoutée à lafaiblesse de la collecte et de l'emmagasinement des eaux de pluie, fait de lawilaya de Médéa une région qui reste dépendante, à 37,20 % de ses besoins eneau potable, des deux wilayas limitrophes que son Aïn Defla et Djelfa. Lesbesoins de la population pris en charge sur les propres ressources de la wilayade Médéa, s'élèvent quant à elles à 47,68 %. Et c'est là que réside justementle paradoxe. Sans entrer dans les détails des chiffres contenus dans le rapportprésenté par M. Ali Dialem, relatif à la situation générale du secteur del'Hydraulique dans la wilaya de Médéa, l'on retiendra seulement que les besoinsen eau potable s'élèvent actuellement à 150 litres/jour par habitant. En 1999,la moyenne distribuée était de 103 l/j par habitant, de 136 en 2006 et sera,selon les prévisions, de 140 l/j par habitant à la fin de l'année en cours.Comme l'on saura également, toujours selon le rapport en question, que seulement13 communes, pour un total de plus de 330.000 habitants, sont gérés directementpar l'ADE alors que les 51 autres où vivent plus de 378.000 habitants (lawilaya de Médéa comptant 64 communes) le sont toujours par les APC. Concernantla distribution enfin, elle se fait quotidiennement dans 58 communes, un joursur deux dans trois autres communes, un jour sur trois dans deux autres et unjour sur quatre dans une seule commune. Apropos justement de cette distribution de l'eau potable, dont est chargée l'ADEdans les 13 communes, une responsabilité qui s'étend également à la gestion desstations de pompage, M. Abdelaziz Ali-Kara apportera les précisions suivantes :«Leur choix s'explique simplement par l'existence de stations de distributionadéquates et les capacités de ces communes à bien mener cette opération. Quantaux disparités existant actuellement, de certaines communes à d'autres, ellesrésultent de leurs réserves propres, qui diffèrent, ainsi qu'à l'état de leursréseaux de distribution». En ajoutant cette information relative àl'amélioration de la distribution de l'eau potable dans la ville de KsarEl-Boukhari, dans ce sens qu'elle se fait aujourd'hui à raison d'un jour surtrois alors qu'elle se faisait une fois par semaine. Concernant la distributionde cette eau dans les 54 autres communes, dont la gestion relève toujours desAPC, et se référant aux explications du premier responsable de l'ADE, lerapport présenté par la commission de l'APW fait ressortir le fait que cettegestion se fait de façon anarchique dans un grand nombre d'entre elles comme, àtitre d'exemple, celle de Ouled Daïed, dans la daïra de Berrouaghia, où lesagents techniques de l'ADE ont lors d'une visite, constaté trop de gaspillage,conséquence de l'absence de compteurs, et même de robinets, au niveau debeaucoup d'habitations. Ce qui relève de la responsabilité des APC concernées. Cette absence de compteurs et de robinets dans les habitations,qui équivaut en quelque sorte à des branchements illicites qui encouragent, parvoie de conséquence, la sur-utilisation de l'eau potable, a fait réagir lewali, M. Abdelkader Zoukh : «Il faut mettre un terme, au plus vite, à cettesituation anarchique. A ces présidents d'APC concernés de prendre leursresponsabilités. Et les citoyens contrevenants seront déférés devant lajustice. C'est de rationalité surtout dont ont besoin la gestion et ladistribution de l'eau potable dans notre wilaya». Quant aux recommandationsfaites par cette commission, elles se résument principalement à l'entretien etau développement des réseaux de transport et de distribution de l'eau potablepour minimiser au maximum sa déperdition, voire son gaspillage et laréalisation de barrages et autres retenues d'eau pour une meilleure collectedes eaux de pluie.
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