«Trop, c'est trop», «Inimaginable!», «Ma
fille sort de la maison le matin à 7h30 pour ne revenir qu'après 17h30 ! Elle
va directement au lit ! Je ne comprends plus rien !», «Mon fils est obligé de
prendre son casse-croûte devant le portail de son CEM à midi ! Est-ce normal
?», «Ces emplois du temps n'ont rien de pédagogique !»...
Ce sont là les impressions essentielles, et
la liste est encore longue, que nous avons relevées auprès d'un grand nombre de
parents d'élèves des trois cycles confondus (primaire, moyen et secondaire) de
la ville de Médéa, et relatives à ces nouveaux emplois du temps qui ont été
dictés par le.... passage au week-end semi-universel ayant lui-même amené à la
suppression de la matinée du vendredi qui était censée remplacer celle du jeudi
matin dans l'ancien week-end. Ce qui a eu pour effet de... surcharger les
autres jours de la semaine en incluant même l'après-midi du mardi qui était
censée remplacer l'après-midi libre, de repos, du lundi dans l'ancienne semaine
de travail.
Résultat de tout cela, des élèves
complètement désemparés, qui n'arrivent plus à suivre ce rythme trop chargé.
Avec toutes les conséquences négatives qu'on peut facilement imaginer quant à
leurs résultats aux devoirs, aux compositions et aux examens de fin d'année. Un
désarroi qui s'est répercuté inévitablement sur les parents eux-mêmes. Ce état
de fait nous amène à ouvrir une parenthèse pour parler de ces cours de soutien
qu'un très grand nombre d'élèves ont pris l'habitude, par nécessité, de suivre
dans des écoles privées, chez leurs enseignants ou carrément chez eux avec
l'apport d'enseignants. Ceci dans pratiquement toutes les matières et notamment
les langues étrangères (française et anglaise). Ceci s'explique, de l'avis
général, par la situation catastrophique, il ne faut plus le cacher, dans
laquelle se débat notre système éducatif. Et nous n'en voulons pour preuve que
l'étude du français et de l'anglais qui est devenue telle dans les trois cycles
confondus (le français dans le primaire et les deux langues dans le moyen et le
secondaire) que les élèves se tournent résolument vers ces cours de soutien
particuliers ! «A de rares exceptions, la majorité des instituteurs et
professeurs de français et d'anglais parlent en... arabe durant presque tout le
temps que dure le cours ! Est-ce normal ?», nous dira un parent d'élève révolté
et scandalisé, car bien au fait de la chose. Effectivement, il est
pédagogiquement admis que si l'on veut réellement apprendre une langue
étrangère, quelle qu'elle soit, c'est justement et obligatoirement à travers
cette même langue. En d'autres termes, il est strictement interdit car
antipédagogique de recourir à l'arabe, pour le cas de nos élèves, pour
l'enseignement du français et de l'anglais. Un bon enseignant de langue
étrangère est celui qui sait utiliser figurines, gestes, dessins, photos et
images, mimes... qui sont les seuls à lui permettre de bien transmettre le
message à ses élèves qui retiendront ainsi convenablement la leçon. Et la
traduction n'a jamais été qu'une solution éphémère qui ne dure pas plus de
quelques secondes quant à la compréhension et à la mémorisation d'un mot, d'une
expression... «Avec cette surcharge dans les emplois du temps actuels, il nous
est très difficile, sinon impossible, de faire bénéficier nos enfants de ces
cours de soutien qui sont devenus, malheureusement, très indispensables», nous
diront de nombreux parents d'élèves concernés.
Pour en revenir à ces nouveaux emplois du
temps, qui n'ont engendré que du mécontentement jusque-là, il est inadmissible qu'une
matière essentielle, selon la filière, soit enseignée durant la ou les deux
dernières séances de... l'après-midi ! Comme c'est le cas dans de nombreux
établissements de la ville de Médéa, plus exactement dans les classes de
terminale. Des séances durant lesquelles l'élève n'est plus en mesure de faire
preuve de lucidité, d'attention et donc de... réceptivité. Autre problème
soulevé par un grand nombre de parents d'élèves que nous avons approchés : la
restauration. «Est-il possible pour un établissement, disposant d'une cantine,
d'offrir à ses élèves plus d'un service entre midi passé et avant 13h30, qui
est l'heure du début du premier cours de l'après-midi ? Sans parler du temps
nécessaire pour une bonne digestion !», nous dira l'un d'eux. Quant aux établissements
ne disposant pas de cantine, c'est le repas froid dont doivent se contenter
leurs élèves : «Un repas froid par temps froid n'est pas du tout indiqué pour
la bonne santé de ma fille», nous dira un autre. Ou cet autre parent d'élève
qui s'insurgera presque «mon fils de 13 ans est obligé de transporter, pas de
porter, un sac à dos de plusieurs kilos car, contenant les affaires de toute la
journée du moment qu'il sort de la maison à 7h30 pour ne revenir qu'après 17h30
! En tant que parents, nous sommes vraiment désemparés».
La balle est dans le camp des responsables
concernés, pour trouver la meilleure solution à même de permettre à tous les
élèves de suivre leurs études de la façon la plus... pédagogique possible. Car
il y va de l'avenir de tous nos enfants.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 21/10/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Rabah Benaouda
Source : www.lequotidien-oran.com