Algérie

Médéa: La chaussure chinoise continue de faire des «victimes»



Notre v'u le plus cher, en tant qu'autorités locales, et à l'issue de cette journée d'étude, est que la ville de Médéa retrouve le plus tôt possible ce label qui faisait d'elle jadis, au niveau national, le pôle industriel florissant par excellence de la fabrication de la chaussure et du cuir».
C'est ainsi que le wali de Médéa, M. Brahim Merad, clôturera son intervention lors de cette journée d'étude sur «la recherche de moyens pour une relance effective de la fabrication de la chaussure et du cuir dans la wilaya de Médéa», qu'a abritée, durant la journée de jeudi, la grande salle de conférences de la maison de la culture Hacène El-Hassani de Médéa. Une journée organisée par la Chambre de commerce et d'industrie du Titteri-Médéa et à laquelle étaient présentes les autorités locales ainsi que les directeurs de l'exécutif concernés directement par cette industrie de la chaussure et du cuir. Comme étaient également présents des artisans et des professionnels de la chaussure et du cuir, aussi bien ceux titulaires d'un registre de commerce légal que ceux qui continuent de faire ce métier « au noir».
M. Brahim Merad a fait l'historique de l'industrie de la chaussure dans la wilaya de Médéa et plus particulièrement dans son chef-lieu. Une industrie qui s'était développée durant les quatre premières décennies après l'indépendance, après avoir été, dans un passé très lointain et jusqu'à la fin de l'occupation, l'un des artisanats les plus florissants, avec la broderie sur cuir, dans la ville de Médéa. Une ville où les petites fabriques de chaussures pullulaient et auxquelles s'ajoutaient des centaines de boutiques de petits cordonniers éparpillées à travers tous les quartiers. Une industrie dont le déclin avait commencé au début de l'année 2002 avec le début des importations, notamment de la chaussure de Chine plus particulièrement. Un déclin qui a duré pendant cinq longues années, avec des conséquences désastreuses pour ces centaines de fabriques de chaussures de Médéa, dont les propriétaires avaient fait faillite dans leur grande majorité, en ce sens qu'ils s'étaient retrouvés du jour au lendemain sans travail.
Et ce n'est qu'au début de l'année 2007 que cette industrie de la chaussure et du cuir «reprenait du poil de la bête» pour atteindre aujourd'hui les 70% de ses véritables capacités de production. Une industrie qui se trouve également handicapée par la concurrence sauvage du commerce informel qui continue de se servir des produits importés de Chine. Ce qui a, conséquence logique, amené pratiquement des fabricants de chaussures de Médéa à… «travailler au noir» aujourd'hui. Et les statistiques officielles effarantes sont là pour le confirmer : à peine quelque 280 d'entre eux ayant un registre de commerce pour, en face, plus de 2.000 artisans et professionnels activant dans le noir !
Des artisans et professionnels présents à cette journée d'étude, qui se sont exprimés très franchement sur tous les problèmes et autres tracas auxquels fait face aujourd'hui cette «fabrication de la chaussure et du cuir» et auxquels M. Brahim Merad n'est pas resté insensible en donnant son avis sur ce qu'il y a lieu de faire de la part des autorités locales concernées pour permettre à cette industrie de reprendre la place qui a toujours été la sienne dans la paysage commercial, tant au niveau local que national. Une journée d'étude qui aura également permis aux directeurs des Domaines, de la PME-PMI, de la CNAS, des Impôts, du Commerce, de la Formation professionnelle, de l'ANSEJ et de la Société de distribution de l'électricité et du gaz d'apporter des éclaircissements et des réponses aux questionnements de ces artisans et professionnels de la chaussure et du cuir. L'occasion pour ces derniers d'appeler les autorités locales et nationales à accorder beaucoup plus de facilitations pour pouvoir exercer leur métier dans les meilleures conditions possibles, réglementairement s'entend. Comme ils ont appelé à une baisse des charges (CNAS, CAVNOS, impôts, douanes…), ce qui leur permettrait de «sortir du noir» pour tous ceux qui y sont aujourd'hui notamment. Une rencontre, à travers cette journée d'étude, que tous les intervenants dans la fabrication de la chaussure et du cuir voudraient voir se renouveler périodiquement pour une meilleure efficacité et une relance effective.


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