A Médéa, comme dans toutes les villes du pays, c'est devenu désormais une habitude, une bien mauvaise habitude durant le mois sacré de Ramadan, de voir cette étrange prolifération des différentes activités commerciales et de façon particulière dans le secteur de l'alimentation. «Exigences et envies de l'estomac» obligent !
Des pratiques commerciales qui restent frappées, dans pratiquement la majorité des cas, du sceau de l'anarchie et de l'illégalité. Une anarchie et une illégalité qui vont de la création «d'abattoirs», à l'air libre, de moutons, chèvres et poulets au pain qui se vend à même le sol et sur un... regard d'égout, en passant par les «dioul», «K-taïf», «Kelb-Ellouz» et autres sucreries qui sont exposés et vendus sur la voie publique et sur les trottoirs sans aucune précaution d'hygiène, les viandes rouges, les poissons et autres crustacés dont la vente se prolonge bien au-delà de l'heure-limite tout en étant exposés eux aussi à même le sol et à côté de tas d'immondices !
Avec tous les risques qui peuvent découler des grandes chaleurs actuelles. Ou encore ces semblants de «jus de fruits» et «jus» tout court qui sont exposés et vendus dans la rue, dans des sacs en plastique, par n'importe qui et... ceci pour ne citer que les aliments les plus vulnérables et porteurs de germes responsables des intoxications alimentaires. Des conditions hygiéniques on ne peut plus déplorables, doublées donc d'activités commerciales sans registre de commerce qui se font au vu et au su de tout le monde !
Un phénomène bien étrange qui prend de l'ampleur d'année en année, plus particulièrement durant le mois sacré de Ramadan, aidé et encouragé, il faut le dire, par ce comportement tout aussi étrange d'une très grande majorité de citoyens qui sont frappés d'une tout aussi bien étrange maladie qui consiste à acheter n'importe quoi et n'importe où pour le simple... plaisir d'acheter et encore acheter ! Quant au manger, en ce mois qui est devenu malheureusement celui du grand gaspillage, alors qu'il devrait être celui de la retenue et de la sagesse aussi bien dans les dépenses que dans les comportements avec tout ce que ce terme veut dire, le moins que l'on puisse dire est que, durant ce mois de carême, tout... se vend et tout s'achète !
Un état de fait qui n'est pas sans avoir des répercussions bien désagréables au niveau surtout des lieux réservés à la vente de tous les produits alimentaires dont le citoyen a besoin, c'est-à-dire les marchés. En effet, jusqu'à quand continuera-t-on à tolérer cette vente anarchique des produits alimentaires et autres articles ? Une situation qui a créé un problème récurrent, celui de l'occupation illégale de la voie publique, et devant lequel, les autorités concernées donnent l'impression d'être désarmées, impuissantes à lui trouver la véritable solution durable. Et l'état lamentable et déplorable dans lequel se trouve actuellement la place du marché, à Médéa, se passe de tout commentaire. Une situation caractérisée par cette «appropriation» de fait et illégale, mais tacitement autorisée, des rues, ruelles et trottoirs de cette place du marché et de ses environs immédiats, par ces centaines de revendeurs occasionnels de marchandises de tous genres, qui vont donc des fruits et légumes au pain en passant par les articles de bonneterie, quincaillerie, habillement, les chaussures, les téléphones portables, les montres et lunettes... et la liste reste encore longue. Des revendeurs occasionnels auxquels se joignent des commerçants légaux qui, eux aussi, squattent la partie du trottoir faisant face à leurs magasins. Une situation bien malheureuse qui est aggravée, de temps à autre, par des véhicules dont les chauffeurs trouvent un malin plaisir à «se mêler» à cette foule très compacte, une véritable marée humaine, pour arpenter les rues et ruelles de cette place du marché en provoquant ainsi une situation de blocage inextricable. D'où l'impossibilité pour les véhicules d'intervention des services sanitaires, de la Protection civile, des services de sécurité, ceux de la voirie... d'y pénétrer rapidement en cas d'une urgente nécessité. Et là, il est utile de rappeler, encore une fois, à l'intention des autorités concernées que le marché couvert supérieur, qui est réservé à la vente des légumes, présente toujours une image bien désolante : 45 étals sur les 48 existants restent désertés par leurs propriétaires qui ont préféré la... rue devant cette concurrence sauvage et déloyale que leur imposent tous ces revendeurs occasionnels.
Et faire son marché aujourd'hui, à Médéa, dans ces seuls lieux existants, est devenu un véritable calvaire qui s'aggrave davantage durant le mois de Ramadan. Avec tous les désagréments que cela cause aux citoyens qui sont obligés de s'y rendre, à commencer par cette insécurité qui profite aux nombreux pickpockets qui y rôdent à longueur de journée. Une situation qui dure depuis assez longtemps déjà et la question qui revient aujourd'hui est de savoir : «Pour combien de temps encore ?». Quant à l'autre calvaire, autrement plus stressant et insoutenable, que vivent toutes ces familles qui habitent cette place du marché et ses environs immédiats, laissons le soin aux autorités concernées de le deviner.
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Posté Le : 07/09/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Rabah Benaouda
Source : www.lequotidien-oran.com