Algérie

Médéa: Il tue son voisin, 20 ans de prison


«Il assène plusieurs coups de couteau à sa victime, l'étrangle de toutes ses forces pour l'achever et, comble de sauvagerie et de bestialité, essuie le couteau plein de sang sur la joue du cadavre de sa victime ! Aujourd'hui, il demande pardon et ose même dire qu'il n'avait aucune intention de tuer ! C'est un crime gratuit, inexplicable, qui ne mérite qu'une seule sanction : la peine capitale».

C'est ainsi que s'est terminé le long réquisitoire du procureur de la République dans cette affaire d'homicide volontaire avec préméditation, la première des 42 enrôlées pour cette troisième session du tribunal criminel près la cour de justice de Médéa, dont les audiences ont début dimanche dernier, pour lequel était rejugé en appel après un premier jugement où il avait écopé de la peine capitale, le dénommé Yacine T., âgé aujourd'hui de 31 ans, demeurant à Cheniguel. Une affaire qui a coûté la vie au dénommé Ahmed. K âgé alors de 24 ans. Les faits remontent à la matinée de ce fatidique mardi 26 décembre 2006 au lieu-dit «Djenane El-Mokhtar».

Tout avait commencé par une rencontre, loin des yeux et dans un champ, entre l'accusé et une jeune fille du voisinage. Une rencontre dont prendra connaissance Ahmed K., celui qui allait perdre la vie moins d'une heure plus tard. Il va à la rencontre des deux «amoureux» et là une dispute verbale puis physique s'en suivit... Ahmed K., muni d'un bâton, alors que Yacine T. avait un couteau dans la poche. Et le drame arriva.

Des quatre témoins qui se sont succédé à la barre dont trois jeunes hommes voisins des deux antagonistes, la mère de la victime déjà éplorée par la mort depuis peu de son mari, fera le passage le plus émouvant : «Je voyais en mon fils unique Ahmed celui qui allait remplacer son défunt père, mon mari, pour me procurer la sécurité dont j'avais besoin. Et je comptais le marier très prochainement. Mais le destin en a décidé autrement. Il n'y avait à ma connaissance, aucune animosité entre mon fils et ce jeune homme (l'accusé : NDLR). Aujourd'hui, je n'ai plus personne dans ce monde».

Pour la partie civile : «C'est un crime ignoble, de sang-froid, prémédité, que rien ne peut expliquer. Nous avons entière confiance en cet honorable tribunal pour que justice, pleine et entière, soit rendue à cette femme qui vient de perdre coup sur coup et son mari et son fils unique». Quant au procureur de la République : «L'accusé a fait montre de beaucoup de contradictions dans ses déclarations d'aujourd'hui par rapport à celles faites devant les enquêteurs de la Gendarmerie nationale et le juge d'instruction. Comme nous ne devons pas oublier son antécédent judiciaire pour violences physiques sur autrui. Les faits de l'homicide volontaire avec préméditation sont bien établis». Pour l'avocat de la défense, il s'agissait surtout de limiter les dégâts en suppliant les membres du tribunal criminel d'accorder à son mandant les plus larges circonstances atténuantes. Une supplication qui sera finalement entendue et prise en considération par le tribunal criminel près la cour de justice de Médéa, qui condamne l'accusé Yacine T. à un emprisonnement ferme de 20 ans et au versement à titre de dommages de 50 millions de centimes à la mère de la victime.


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