C'est une histoire que l'on serait tenté de
qualifier de «burlesque», et dont le théâtre a été la petite ville d'El-Omaria,
chef-lieu de commune et de daïra situé à 41 km au nord-est de Médéa, qui vient
d'être jugée par le tribunal de cette même ville.
Une affaire de falsification de document
officiel d'état civil, de faux et usage de faux et de fausses déclarations. En
effet, pour pouvoir se remarier «légalement», le dénommé K.B. n'a pas trouvé
mieux que de déclarer sa première épouse, M.B., toujours en vie et mère de
quatre enfants, décédée ! Ceci avec la complicité avérée de deux autres
personnes: S.H., qui est sa deuxième épouse, et M.C., qui exerçait au moment
des faits au service de l'état civil à l'APC d'El-Omaria. Des faits remontant
au mois d'août 2005 et qui n'ont été découverts qu'au mois de mai 2008.
Ainsi, ayant appris, par des gens proches de leur couple, que son
mari K.B. venait de «convoler en justes noces» pour la deuxième fois et de la
façon la plus «légale» qui soit, M.B. (la première épouse de K.B.) se présenta
au service de l'état civil de l'APC d'El-Omaria, guichet des actes de mariage,
pour des explications, sachant qu'elle n'a jamais donné son accord, comme le
prévoit la loi en vigueur, pour un tel mariage... Mais très grande aura été sa
surprise lorsqu'elle apprit qu'elle était... décédée depuis le... 20.08.1993 à
10h00 du matin ! Ceci sur la déclaration faite par son propre mari K.B. avec
qui elle s'était mariée le 15.10.1992.
La
victime de cette fausse déclaration porta plainte et une enquête était aussitôt
ouverte par les services de sécurité concernés. Une enquête qui allait
effectivement démontrer que les dénommés K.B. et M.B. étaient toujours mariés
(ni divorcés, ni séparés, ni la femme décédée). Un mariage duquel sont nés
quatre enfants toujours en vie. Pour pouvoir donc présenter un acte de décès de
sa première épouse, nécessaire pour la légalisation et l'enregistrement de son
deuxième mariage avec S.H., K.B. se fera «aider» par M.C. qui lui fournira un
acte de décès vierge mais portant le cachet humide du service de l'état civil. Ce
dernier ne s'arrêtera pas là puisqu'il «remplira» lui-même ce document officiel
qu'il «signera» en présence de K. B. Muni de cette précieuse pièce, la plus
importante dans un dossier de remariage, K.B. se présentera une semaine plus
tard, toujours au mois d'août 2005, au service des actes de mariage de l'APC
d'Ouled Brahim, relevant de la daïra d'El-Omaria, pour légaliser et enregistrer
son deuxième mariage avec S.H. qui était effectivement au courant du fait de la
falsification de l'acte de décès donnant M.B. pour morte. S.H. savait également
que M.B., la première épouse, était toujours en vie, qu'elle avait quatre
enfants avec K.B. et qu'ils n'étaient ni divorcés ni séparés.
D'où les chefs d'inculpation cités plus haut à l'encontre de K.B.,
S.H. et M.C. qui ont écopé d'une année de prison avec sursis chacun et de 5.000
dinars d'amende chacun. D'un autre côté, et en guise de dommages et intérêts au
profit de M.B., la victime, ces trois accusés devront verser la somme totale de
150.000 dinars.
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Posté Le : 04/08/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Rabah Benaouda
Source : www.lequotidien-oran.com