Malgré toutes les contraintes et autres
difficultés rencontrées sur le terrain de la réalité, la Conservation des
forêts de la wilaya de Médéa adopte, à l'orée de cette année 2011, comme
nouvelle stratégie, le renforcement tous azimuts du «repeuplement des zones
rurales», en d'autres termes, «le retour des populations sur leurs terres».
C'est le sens à donner à l'étude et aux
débats qui ont caractérisé le dossier du secteur des forêts lors des travaux de
la quatrième et dernière session ordinaire de l'APW de Médéa pour l'année 2010,
qui s'est tenue dernièrement. Un secteur dont l'importance a été bien saisie
aussi bien par l'exécutif de la wilaya que par la composante de l'APW qui lui
ont consacré tout le temps de réflexion nécessaire, soit une journée pleine et
entière. Un dossier qui a été présenté et commenté par M. Moussa Ameur,
conservateur des forêts de la wilaya de Médéa, en présence de M. Brahim Merad,
wali de Médéa, et de tout son exécutif sans oublier les 19 chefs de daïra que
compte la wilaya.
S'étalant sur une superficie totale de
877.595 hectares dont 152.931 hectares de forêts, soit 17% de la superficie
totale alors que la moyenne mondialement reconnue et admise pour l'équilibre de
l'écosystème est de 25%, la wilaya de Médéa était habitée, au 31.12.2008, par
une population totale de 833.436 habitants dont plus de 70%, soit 571.271
habitants, vivant dans les zones rurales. Ce qui fait de cette vaste wilaya une
région agropastorale par excellence, dont la grande majorité de la population
vit surtout de la récupération des terres et leur revalorisation, des travaux
de lutte contre la désertification, du bois, de la plantation d'arbres
fruitiers, de l'élevage ovin et bovin, des récoltes céréalières et maraîchères,
de l'artisanat… une wilaya qui possède effectivement les meilleurs atouts auxquels
s'ajoutent cette moyenne pluviométrique annuelle qui peut atteindre jusqu'à 850
mm et surtout des terres agricoles très fertiles. Une wilaya qui pourrait,
notamment dans les domaines des forêts et de l'agriculture, subvenir largement
à ses besoins alimentaires et même prétendre à une politique d'exportation
inter-wilayas si… et, à titre de simple exemple, nous citerons le programme de
développement rural mis en place par la Conservation des forêts pour l'année
2010 et caractérisé par plus de 93 projets au profit de 18 daïras sur les 19
que compte la wilaya de Médéa. Le nombre des communes bénéficiaires étant de 54
alors que celui des douars et autres fractions s'élève à 93 pour un total de
6.617 familles bénéficiaires. Un programme de développement rural qui a
bénéficié d'une enveloppe financière de plus de 140 milliards de centimes.
Malheureusement, du dossier présenté par M.
Moussa Ameur, il ressort que ce secteur des forêts fait face à de nombreuses
difficultés et autres contraintes dont nous citerons les plus handicapantes :
l'insuffisance des moyens humains et matériels eu égard à la vaste étendue de
la wilaya de Médéa, l'absence d'entreprises hautement qualifiées pour prendre
en charge les différents projets du secteur des forêts, l'absence de pépinières
spécialisées dans la production et le stockage des plants typiquement locaux,
qu'ils soient forestiers ou fruitiers, comme le chêne-liège, le cèdre de
l'Atlas, le sapin de Numidie, le pistachier de l'Atlas, le cerisier, le noyer
et le pistachier verra. A ces contraintes s'ajoute le facteur le plus négatif
qui constitue un frein pour les différents projets, à travers «les lourdeurs
des procédures administratives relatives à la mise en place des projets», ce
qui explique les retards énormes accumulés et constatés sur le terrain et qui
sanctionnent, en quelque sorte, les populations rurales qui ne demandent qu'à
être aidées pour redonner à la forêt et à l'agriculture les places qu'elles
méritent dans une véritable politique de développement rural, intégré lui-même
dans le développement socioéconomique de la wilaya de Médéa. Ce qui a fait dire
à M. Brahim Merad :»Notre avenir est dans l'agriculture. A nous de créer ces
ressources permanentes qui remplaceront les hydrocarbures. Il est grand temps
pour nous de mettre en place les véritables mécanismes, pratiques sur le
terrain, pour redorer ce blason terni du secteur de l'agriculture dont la forêt
est un des maillons essentiels. A commencer notamment et obligatoirement par
bannir ces choix insensés et irresponsables des terres agricoles fertiles pour
des projets de… construction.».
Une situation qui n'a pas laissé
indifférente la commission de l'APW chargée de «l'agriculture, des forêts, de
la protection de l'environnement, de la pêche et des ressources halieutiques»,
qui a présenté pas moins de 17 recommandations dont la plus importante est sans
conteste celle relative à «la protection des forêts, leur extension et leur
utilisation rationnelle». Une recommandation suivie de celles appelant à
«l'encouragement de l'investissement dans ce secteur et celui du tourisme en
particulier», «la création de lacs et la multiplication des retenues
collinaires», «au suivi et au contrôle des projets lancés», «l'encouragement
des populations rurales à retourner sur leurs terres à travers des projets de
proximité réels et consistants», «la mise des moyens nécessaires à la
disposition de ces populations et notamment l'eau potable, l'électricité, les
infrastructures scolaires et médicales, l'ouverture de chemins et de pistes…»,
une liste de recommandations qui se termine par celle relative à «la
récupération des terres agricoles qui ont été intégrées dans les périmètres
urbains de nombreuses communes à travers la wilaya de Médéa».
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 31/01/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Rabah Benaouda
Source : www.lequotidien-oran.com