Algérie

Médéa: Des voix s'élèvent contre le marché informel



Que n'a-t-on pas dit et écrit sur ce fléau national que constitue le commerce informel et que d'aucuns qualifient, bien plus à tort qu'à raison, de plaie nécessaire dans la difficile situation socio-économique que traverse actuellement notre pays.

Un commerce informel, celui surtout des fournitures scolaires et du pain qui sont revendus à même le sol, qui a dépassé, par la force des choses, tout entendement.

«Nous n'en pouvons plus !», «le commerce propre et honnête a été tué», «Gare à toi si tu oses demander à un revendeur occasionnel informel de libérer l'accès à ton magasin !», «des centaines de millions de centimes, en articles de commerce de tous genres, sont exposés à même le sol ou accrochés aux façades des rues et ruelles: est-ce normal ?», «ce n'est plus des revendeurs à la sauvette mais bel et bien, derrière eux, de véritables barons qui s'attaquent et détruisent l'économie du pays en toute impunité !», «où est l'Etat de droit dans tout cela ?»… Ce sont là les sempiternelles réflexions que ne cessent de nous répéter, rabâcher même, nombre de commerçants légaux du chef-lieu de la wilaya de Médéa: «écrivez ! Peut- être que les autorités concernées nous entendront et prendront en considération nos cris de détresse !» nous disent-ils avec une grande insistance, voire avec des supplications somme toute compréhensibles. Un sujet sur lequel nous avons à maintes fois écrit et sommes à maintes revenus.

Aussi, l'objet de notre article d'aujourd'hui n'est pas le commerce informel en lui-même. Ceci en sachant que les autorités concernées de la wilaya de Médéa tentent tant bien que mal de prendre en charge ce délicat problème à l'exemple de la toute dernière opération des forces de l'ordre à Médéa – ville, à travers les agents de la sûreté de wilaya, qui ont réussi à «libérer» durant le mois de ramadhan écoulé et jusqu'à aujourd'hui encore la place du 1er-Novembre, ex-Placet El Fougania, même si ce n'est qu'aux trois quarts, en «repoussant» ces dizaines de revendeurs occasionnels de figues de Barbarie, de parfums et autres «oûtors» moyen-orientaux, de pièces de rechange pour voitures… vers la partie inférieure de cette place qui fait face aux bureaux de la recette principale de la poste et à Mesdjed Ennour. Des revendeurs occasionnels qui ont changé aujourd'hui, circonstances obligent, et avec eux les produits exposés à la vente. En effet, avec la rentrée scolaire et comme chaque année, les seuls articles qui y sont exposés aujourd'hui se trouvent être… tout naturellement les … fournitures scolaires.

ça pourrait passer plus ou moins pour les ustensiles de cuisine, la vaisselle, la quincaillerie, les téléphones portables, les montres, les chaussures, l'habillement, la plomberie, les pièces de rechange pour voitures… mais jamais pour… les fournitures scolaires, comme cela est le cas à chaque rentrée scolaire, ainsi que pour le pain durant spécialement chaque mois de ramadhan. Ce pain qui est exposé à la vente à même le sol, sur des regards d'égouts, tout près des eaux stagnantes et nauséabondes le long des trottoirs.

Un pain qui est exposé en quantité impressionnante au soleil, sous la poussière… et là, une question s'impose et se pose d'elle-même : où s'approvisionnent ces dizaines de jeunes et moins jeunes revendeurs de ce pain ? Et la réponse est toute simple et très facile à trouver: au niveau de certaines boulangeries dont les propriétaires outrepassent tout simplement l'esprit du cahier de charges, et il existe, par lequel ils ont été autorisés à pratiquer ce métier, ce commerce plutôt, de boulanger. Et le chemin est tout indiqué, pour les autorités concernées, au cas où celles qui voudraient bien mettre fin à cette triste image.

Revenons maintenant à ces fournitures scolaires que symbolisent généralement le cahier, le crayon, le stylo et le cartable qui symbolisent eux-mêmes le savoir, l'éducation, l'intelligence… et qui constituent la véritable base de départ pour toutes celles et tous ceux qui seront appelés à gérer, chacune et chacun à son niveau, les destinées d'une administration, un mot, celles et ceux appelés à gérer les affaires de la nation. Que peut déjà penser, en effet, une écolière ou un écolier qui achète, seul ou en compagnie d'un parent, ses fournitures scolaires sur les trottoirs, dans la rue, tout près d'un regard d'égout ou d'un tas d'immondices ? Nous vous laissons le soin d'y réfléchir. Et là doit intervenir l'autorité de l'Etat et de la façon la plus urgente et la plus rigoureuse qui soit. Et tout le monde sait aujourd'hui pourquoi, depuis ces dernières années, les librairies et autres papeteries «disparaissent» de plus en plus du paysage commercial règlementaire vu que des centaines de millions de centimes, en fournitures scolaires, sont proposés à la vente dans la rue et ce durant chaque jour que Dieu fait tout au long de la période que dure la rentrée scolaire de chaque année. Ces librairies qui berçaient jadis notre enfance d'écoliers et notre adolescence de lycéens et à l'intérieur desquelles nous sentions ces «parfums» et autres «odeurs agréables» bien propres à ces lieux du savoir, de l'éducation et de l'intelligence. Mais d'aucuns seraient tentés de nous dire: «Autres temps, autres mÅ“urs !» et c'est bien dommage !




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