Médéa: Des mesures contre les feux de forêts

« Notre objectif principal, à travers le plan de lutte contre les incendies de forêts que nous mettons en place chaque année, et plus particulièrement durant la saison estivale, est de protéger le système écologique de la wilaya. Un plan à travers lequel nous espérons également amener les citoyens des régions rurales surtout à être constamment vigilants pour la sauvegarde de la forêt.» C'est ce que commencera par nous dire M. Ali Touahria, conservateur des forêts au niveau de la wilaya de Médéa, lors du point de presse tenu dernièrement et relatif à la campagne de prévention et de lutte contre les incendies de forêts pour cet été 2008. Et ce responsable d'ajouter, en nous donnant un aperçu chiffré d'une extrême signification: «Il faut savoir qu'un incendie d'une forêt d'un seul hectare fait disparaître 18 tonnes d'oxygène pour laisser place à 400 m3 de gaz carbonique!» Et c'est assurément ce qui constitue la préoccupation majeure pour les autorités locales, à savoir la protection de la couverture végétale qui s'étale sur plus de 161.320 hectares, soit 19% de la superficie totale de la wilaya de Médéa qui est de 877.595 hectares. Une wilaya dont les conditions climatiques pendant la saison estivale se caractérisent par une température maximale de 37 °C, notamment durant les mois de juillet et août, ainsi que par des vents d'ouest et de nord-est auxquels s'ajoute le sirocco, un vent très sec et très chaud, qui souffle sur la wilaya pendant une dizaine de jours en moyenne. Les forêts, dans la wilaya de Médéa, sont constituées principalement par le pin d'Alep (76,13% de la surface totale), le chêne vert (19,24%) et le chêne-liège (02,90%). Avec une moyenne annuelle de 100 incendies, depuis 1997 à 2007, la wilaya de Médéa perd une moyenne de 1.202 hectares de ses forêts avec cette particularité que l'été 2000 aura été le plus «désastreux» avec la perte de plus de 5.518 hectares, pour 59 incendies, alors que celui de l'année 2003 a été le plus «calme» avec la perte de 61 hectares, pour 41 incendies. Avec la précision que les incendies se différencient par l'ampleur des dégâts qu'ils causent. «Pour inciter les populations rurales à la sauvegarde des forêts, nous avons mis en place un plan d'intéressement à travers la création de plusieurs activités, en milieu forestier, qui leur sont offertes sous forme d'emplois et d'aides matérielles: location des vides labourables, apiculture, élevage ovin et bovin, travaux sylvicoles...», nous dira M. Ali Touahria qui ajoutera: «Notre plan de prévention et de lutte contre les incendies de forêts s'ajoute à ceux des autres secteurs que sont les directions des services agricoles (DSA), des travaux publics (DTP), de la protection civile et de la Sonelgaz.» Concernant les dispositions prises pour cette campagne 2008, notons d'abord celle relative à l'alerte avec 18 patrouilles mobiles, 18 postes d'observation et un réseau de télécommunications performant. Pour le dispositif d'intervention, il est prévu 18 équipes pour un total de 120 agents. Un dispositif renforcé par les moyens de contrôle, de transport et d'intervention de la direction de la protection civile avec respectivement 18 postes d'observation pour 36 contrôleurs, 8 véhicules légers équipés de citernes et 2 tracteurs auxquels s'ajoutent 10 autres véhicules équipés de citernes, 10 camions anti-feu et 208 agents pour une intervention rapide. Comme il y a lieu de signaler la mise en place de 66 points d'eau, l'ouverture de 500 km de pistes forestières et la mobilisation de 4.555 ouvriers temporaires éparpillés dans les zones à grande couverture végétale, donc à gros risques, et plus particulièrement les daïras d'Ouled Antar, Si Mahdjoub, Béni Slimane et Tablat. Les causes provocatrices des incendies restant toujours les débris de verre, la foudre, l'inconscience des fumeurs, les décharges non contrôlées, l'inattention des fellahs au moment des moissons (étincelles provenant des engins), lenteur dans le ramassage des récoltes et surtout les bottes de foin.