Les larmes aux yeux, une jeune femme nous a déclaré qu'elle vient de passer une demi-heure à chercher, en vain, l'épitaphe de la tombe de son père.
« Je repars déçue et bredouille, je ne peux me rendre ici qu'une à deux fois par an et aujourd'hui au lieu de me recueillir tranquillement sur la tombe d'une personne chérie, je me sens plutôt indignée et en colère. » Tels sont les propos de notre interlocutrice, rencontrée au cimetière « El Ghorba » d'El M'sallah de Médéa. En effet, après avoir accédé au cimetière, les visiteurs ont du mal à se frayer un chemin au milieu des herbes sauvages qui poussent partout et dans tous les sens.Les risques d'incendies sont grands sur ces lieux qui ressemblent à un champ de fourrage. Aussi, des ronces qui s'accrochent aux vêtements des visiteurs rendent encore quasi -impossible le déplacement dans ce site. Tel est donc l'état de ce lieu censé être entretenu pour permettre aux vivants de se recueillir sur les tombes de leurs morts et de prier pour eux. Aujourd'hui, une grande partie des tombes reste même introuvable pour les familles, qui, souvent, sont obligées de repousser avec les moyens de fortune les herbes folles pour identifier ainsi la personne enterrée.« L'escalade » sur ces lieux, s'avère des plus ardues, surtout pour les personnes âgées. Il est même difficile de passer entre les tombes qui sont collées les unes aux autres. Le désordre est indescriptible en l'absence d'un gardien, aucune allée piétonnière n'est prévue sur les lieux, permettant ainsi aux gens de circuler librement. Souvent, ces derniers ressortent les chevilles et les bras en sang, égratignés par les épines. Mais ce qui indigne encore plus un bon nombre de visiteurs, c'est la mauvaise fréquentation de ces espaces par des délinquants dont le comportement est louche. D'ailleurs devant l'impunité, plusieurs visiteurs évitent, les après-midi, de se rendre sur ces sites de peur d'être agressés. Cette situation de délabrement d'un lieu sacré déçoit et attise la colère des habitants qui ne font que constater avec mépris ce manque de civisme et de respect envers les morts. La question qui reste posée est la suivante : y a-t-il quelqu'un qui s'occupe de l'entretien, de la protection et de la sécurité des cimetières ' Les cimetières des autres quartiers ne sont pas enviables, excepté celui de Baba Ali qui est gardé , et pourtant c'est à partir de ces endroits (dernière demeure de l'homme) qu'on peut méditer que la vie n'est point éternelle quel que soit le rang qu'occupe l'être humain. Tout a une fin.
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Posté Le : 02/08/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : A.Teta
Source : www.elwatan.com