Médéa De plus en plus de pauvres

L'opération«Maïdat Ramadhan» pour cette année est marquée, comme l'a été celle de l'annéedernière, par l'absence du Croissant-Rouge algérien (CRA); un conflit opposantcette organisation humanitaire au ministère de la Solidarité nationale. Uneabsence qui est, cependant, atténuée quelque peu par cette présence sur leterrain, de plus en plus régulière, de citoyens bienfaiteurs et autresassociations à caractère humanitaire.En effet, l'aideapportée par les pouvoirs publics aux familles démunies et à toutes lespersonnes nécessiteuses, à travers la wilaya de Médéa, durant ce mois sacré,s'est matérialisée par l'opération «distribution du couffin» pour laquelle leministère de la Solidarité nationale a débloqué, à titre de rappel, la somme de300 millions de centimes auxquels s'ajoutent également les quotes-parts de lawilaya et des communes qui disposent de ressources financières suffisantes quileur sont propres.Les habituelspoints de restauration du Croissant-Rouge algérien, tant au niveau du chef-lieude wilaya que dans les autres daïras, gardant toujours leurs portes fermées audixième jour de ce mois sacré. La seule «animation» que nous avons constatée,samedi dernier, au niveau du siège du CRA à Médéa, a été «les va-et-vient» denombreuses personnes issues de familles démunies à la recherche ou dansl'attente de l'hypothétique bonne nouvelle, synonyme de réouverture de cesrestaurants du coeur... du bonheur, serait-on tenté de dire et d'écrire. Desfamilles démunies qui espèrent toujours l'intervention du wali de Médéa, M.Abdelkader Zoukh, comme cela avait été le cas durant le mois de Ramadhan del'année 2005 pour lequel il avait débloqué la somme de 200 millions de centimesau profit de ce restaurant du coeur du quartier de Theniet El-Hadjer à Médéa,géré par le CRA.Ceci étant,l'action des citoyens bienfaiteurs se caractérise, cette année encore, parl'ouverture de six points de restauration, repas servis à table ainsi que ceuxà emporter, au niveau du chef-lieu de wilaya et cinq autres à Aïn Boucif,El-Azizia, El-Omaria, Guelb El-Kébir et Ksar El-Boukhari.Ainsi, aux quatrerestaurateurs privés à Médéa, qui servent un total de plus de 400 repasquotidiennement, s'ajoutent deux associations caritatives: «Arts et métiers» et«El-Irchad oua El-Islah». Deux associations qui peuvent servir plus de 300repas par jour, entre ceux servis à table et ceux à emporter. Avec la précisionque les bénéficiaires restent toujours les familles démunies, les personnesvivant seules, les voyageurs de passage à Médéa et les fonctionnaires ytravaillant mais n'y habitant pas. Toutes deux situées près de la gareroutière, ces deux associations comptent, respectivement, quatre et cinq annéesd'expérience dans cette action de bienfaisance de «Maïdat Ramadhan». Ce quileur permet, aujourd'hui, une prise en charge efficace du nombre de personnesdémunies que leur permettent leurs capacités financières et infrastructurelles.Et il en est de même pour les autres restaurateurs bienfaiteurs, les mêmesdurant ces cinq dernières années.Avec la précisionque l'association El-Irchad Oua El-Islah dispose de cinq autres annexes dansles chefs-lieux de daïra cités plus haut.Il restemalheureusement à signaler la désaffection des donateurs dont le nombre necesse de diminuer d'année en année, eux qui apportaient et dont certainsapportent toujours, une aide conséquente et encourageante à ces restaurateursbienfaiteurs et autres associations à caractère humanitaire.Un comportementqui est loin de refléter, qui va à l'encontre même de cet esprit légendaired'entraide et de solidarité qui a toujours prévalu chez les habitants de laville des saints Sidi Sahraoui et Sidi El-Berkani, voire celui de tous leshabitants de la wilaya de Médéa. Car que peuvent signifier aujourd'hui ces 700repas qui sont servis quotidiennement par ces citoyens bienfaiteurs, parrapport à plus de... 37.000 familles démunies recensées officiellement dans lawilaya de Médéa? C'est la question qui mériterait la réflexion la plusappropriée de la part de tous ceux et toutes celles à qui Dieu a donné santé etrichesses.