Médéa Criminalité, opérations «coup-de-poing», arrestations...

A l'inverse du phénomène des accidents de la route, le plus souvent meurtriers et dont le nombre a presque doublé malheureusement durant l'année qui vient de s'achever, il a été enregistré, au cours de la même période, une baisse sensible de la criminalité dans la wilaya de Médéa qui «conserve» ainsi son statut de région relativement tranquille. C'est ce qui ressort, en effet, de la lecture du deuxième volet, celui relatif aux activités de la police judiciaire relevant du groupement de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Médéa dont nous présentons, aujourd'hui, le bilan à nos lecteurs. Une baisse que le lieutenant-colonel Abdelkader Messabih, commandant du groupement, expliquera ainsi lors de son point de presse tenu dernièrement à ce sujet : «La criminalité, dans la wilaya de Médéa, se caractérise dans son ensemble, y compris ce que l'on peut appeler crime organisé, par l'absence de toute structuration. En d'autres termes, elle ne repose sur aucun mécanisme propre aux réseaux de la grande délinquance qu'on retrouve dans les grandes villes. Elle reste encore confinée dans des opérations individuelles dans leur grande majorité. Cette baisse de la criminalité s'explique également, dans une certaine mesure, par le retour de la Gendarmerie nationale à ses activités traditionnelles dont justement la lutte contre cette criminalité sous toutes ses formes. Chose qui était moins possible durant toutes les années des événements douloureux causés par le terrorisme qui mobilisait alors le plus gros des moyens humains et matériels de ce corps de sécurité. La preuve en est, aujourd'hui, cette augmentation dans le nombre des affaires traitées qui est passé de 1.216 en 2006 à 1.278 en 2007. Ceci ayant été le résultat des opérations quotidiennes effectuées par nos éléments à travers tout le territoire de la wilaya de Médéa, auxquelles se sont ajoutées les opérations coup-de-poing à raison de quatre par mois au minimum». Ainsi, parmi ces 1.278 affaires dont 1.193 délits et seulement 85 crimes, contre respectivement 1.216 et 117 en 2006, l'on relève notamment celles liées aux coups et blessures volontaires, aux blessures involontaires, aux vols, aux homicides involontaires et aux meurtres commis volontairement. Avec cette particularité que pour les vols, un phénomène est en train de prendre de l'ampleur ces deux dernières années dans la wilaya de Médéa comme presque partout ailleurs à travers le pays : celui des câbles électriques et téléphoniques qui cause bien des dégâts financiers à la Sonelgaz et à Algérie Télécom. «Ces vols étant cependant limités aux seules zones rurales désertées par leurs populations lors des événements douloureux de la décennie noire et avec la complicité confirmée de certaines personnes habitant les environs proches, aidées en cela par la non-alimentation de ces câbles en énergie électrique», précisera le lieutenant-colonel Abdelkader Messabih. Ces vols, effectués en 31 points différents à travers la wilaya de Médéa, ont été évalués à un montant de base de plus de 730 millions de centimes pour une quantité de cuivre volée de 40.760 mètres, soit près de 41 kilomètres du réseau, selon M. Nassir Abbas, directeur de la Sonelgaz dans la wilaya de Médéa. Le traitement de ces 1.278 affaires s'est soldé par l'arrestation de 1.566 individus, dont 25 femmes, contre respectivement 1.746 et 57 en 2006. La tranche d'âge la plus incriminée restant toujours celle entre 18 et 28 ans, avec 574 individus arrêtés, alors que la catégorie sociale des «sans travail», c'est-à-dire les chômeurs, s'est rendue responsable de plus de 40% des affaires traitées, avec l'arrestation de 640 individus. Ce qui confirme une fois de plus que le chômage reste encore un problème dans la wilaya de Médéa auquel des solutions doivent être trouvées. Un problème dont avait justement parlé le wali de Médéa, M. Abdelkader Zoukh, lors de sa dernière rencontre avec la presse locale : «Force est de dire que nos jeunes ne veulent malheureusement pas s'occuper de tâches à l'exemple de Blanche-Algérie ou celles liées à la valorisation des terres agricoles. La grande majorité d'entre eux se suffisent de ce chômage de luxe qu'ils considèrent bien plus bénéfique et qui se caractérise par ce commerce informel très aléatoire auquel ils s'adonnent car ne nécessitant pas de gros efforts. C'est cela la vérité.»  L'autre domaine qui attire l'attention dans ce bilan 2007, relatif aux activités de la police judiciaire de la Gendarmerie nationale, est celui de la commercialisation des stupéfiants avec 28 affaires traitées et 32 personnes mises sous mandat de dépôt contre respectivement 23 et 23 (les mêmes chiffres) en 2006. La quantité de kif traité saisie s'élevant à 2,351 kilos. Les diverses marchandises saisies par les différentes brigades nous amènent aux activités de la police économique pour dire que la valeur financière de ces saisies s'est élevée à 1 milliard 403 millions de centimes. Comme elle a eu à traiter également, pour cette année 2007, 1.366 affaires contre 2.073 en 2006, parmi lesquelles l'on relève celles liées au pillage de sable du périmètre de M'cilline, dans la commune de Boughezoul, fermé à l'exploitation depuis le 28 novembre 2004. Avec une très forte baisse cependant dans le nombre des affaires qui est passé de 126 en 2006 à seulement 39 en 2007, avec la saisie de 236 m3 contre 923 m3 en 2006, et la mise en fourrière pour une durée de six mois des 39 véhicules interceptés. Le dernier chapitre de ce bilan relatif à la criminalité, pour cette année 2007, concerne les «opérations coup-de-poing», au nombre de 52, qui se sont soldées par l'identification de 15.722 personnes et 5.658 véhicules dont 17 ont été positives avec l'arrestation de 29 individus. Des opérations dont le lieutenant-colonel Abdelkader Messabih dira, en conclusion de son point de presse : «Elles se caractérisent par la présence permanente de nos éléments dans les endroits les plus chauds comme sur les axes routiers les plus utilisés, sur le territoire de la wilaya de Médéa, par ceux qui s'adonnent à cette criminalité. Comme elles tendent d'autre part à redonner confiance aux citoyens qui ressentent de plus en plus ce retour effectif de la sécurité et la preuve en est cette circulation routière de nuit qui ne cesse de gagner en intensité, notamment sur les RN 1 et 18".