Algérie

Médéa Briqueterie de Drâa Smar : une grève qui dure



Entrés en grève illimitée le 23 juillet 2007 et licenciés huit mois plus tard, soit exactement le 23 mars 2008, les ex-travailleurs de la «Briqueterie-Tuilerie de Médéa - Drâa Smar (ex-EURL BTM)», aujourd'hui propriété privée de la «SARL Ouled Maâtallah Grands travaux», se trouvent actuellement dans le désarroi le plus total et... leurs familles avec !

Un désarroi moral, social et financier avec, en plus, l'apparition de différentes maladies chroniques comme le diabète, l'hypertension... chez une quinzaine de ces ex-travailleurs licenciés, alors qu'un autre a vu son foyer conjugal... détruit par un divorce. Et, vingt mois après le début de cette grève, c'est toujours le statu quo. C'est ce que nous avons appris hier, auprès de M. Mohamed Zouambia, le représentant syndical de ces ex-travailleurs licenciés, qui ajoutera : «Même les remboursements médicaux nous sont aujourd'hui refusés. Et il en est de même pour nos différents fournisseurs en alimentation générale en légumes... qui ne veulent plus nous vendre à crédit. Et nous les comprenons». Et toujours avec un regard «ailleurs» et des yeux qui semblaient «chercher quelque chose dans l'infini», M. Mohamed Zouambia lâchera: «La scolarité de nos enfants en est terriblement affectée dans la mesure où nous ne pouvons plus faire face aux besoins financiers qu'elle nécessite». Et notre interlocuteur de conclure en nous rappelant pourquoi cette grève illimitée avait été déclenchée : «Nos droits ont été bafoués. Des droits qui étaient garantis par la convention collective qui a été signée entre le ministère de tutelle et le nouvel acquéreur de l'usine».

A tous ces problèmes sociaux, dont souffrent toujours ces 76 travailleurs licenciés, s'ajoute aussi cet arrêt de production de briques qui affecte cette usine et qui dure depuis plus de vingt mois. Ceci avec toutes les conséquences financières qui se chiffrent, en termes de perte, à plusieurs milliards de centimes au détriment du patron de cette usine. Un arrêt de production qui n'est pas également sans conséquences sur le programme de développement socio-économique qui est actuellement mené dans la wilaya de Médéa, cette usine ayant été la principale pourvoyeuse des différents chantiers en briques. Un problème qui devrait trouver une solution définitive qui ne lèserait aucune des deux parties en conflit.

En effet, au-delà du différend qui les oppose toujours, il convient de rappeler les démarches continuelles entreprises par les responsables syndicaux représentant les travailleurs licenciés.

Comme il convient de rappeler la position ferme du nouvel acquéreur de cette briqueterie : «Ma priorité est de restructurer l'usine pour une plus grande efficacité par rapport à l'économie de marché qui est aujourd'hui appliquée dans notre pays». Comme il convient de signaler, également, que les différentes interventions des responsables de l'UGTA, tant au niveau wilayal que national, n'ont rien apporté de concret dans le sens d'un règlement définitif de cet épineux problème, qui n'a que trop duré. «A chaque fois, l'on ne nous donne que des promesses dont la toute dernière est venue à la suite de la réunion de réconciliation qui a été organisée tout dernièrement au siège du ministère de l'Industrie, entre le patron de l'usine et les représentants syndicaux des travailleurs licenciés. En nous assurant que tout rentrera dans l'ordre après les élections présidentielles de jeudi».




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