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Sit-in et grèves sont devenus monnaie courante à l'hôpital Mohamed Boudiaf de Médéa. Une pratique toute trouvée pour faire plier les responsables de l'administration.Rencontrée, dimanche, devant le siège de l'APW de Médéa, une pauvre dame sexagénaire, venue de loin, pleurait sur son sort. Souffrant d'une méchante hernie ombilicale volumineuse très visible, son état de santé s'est aggravé après deux ans d'attente, dit-elle. Un rendez-vous lui a été donné, pour dimanche dernier, par l'un des chirurgiens de l'hôpital de Médéa, mais malheureusement on l'a encore renvoyé pour une date indéterminée au motif qu'une grève se déroule au sein de l'établissement hospitalier. Elle a voulu, à cet effet, voir le président de l'APW pour une intervention afin qu'on lui facilite l'hospitalisation pour subir, en urgence, une opération chirurgicale avant qu'il ne soit trop tard.A ce meême instant, le président de l'APW Abdelkader Chekkou recevait, en audience, un groupe de 18 employés de l'hôpital, composé de médecins, agents paramédicaux et simples agents ne se déclarant d'aucune couleur syndicale, voulant tout simplement exposer à cet élu la situation grave qui prévaut dans l'hôpital de Médéa, lequel est d'une importance capitale et d'intérêt général pour la santé publique de toute une région. Parmi leur grand souci, soulignent-ils, ce sont les irrégularités et le retard dans le paiement des salaires et autres indemnités du personnel. Une question infernale qui s'éternise ainsi, mettant tout le personnel salarié dans une situation critique.L'ordonnateur et le comptable payeur, quant à eux, se jettent la balle continuellement et chacun veut se justifier, en faisant endosser la responsabilité à l'autre partie sans aucune volonté de dénouer rapidement le problème posé. En effet, sit-in et grèves sont devenus monnaie courante à l'hôpital Mohamed Boudiaf de Médéa, une pratique toute trouvée pour faire plier les responsables de l'administration sans réfléchir aux conséquences fâcheuses sur la santé des malades. Les patients angoissés en ont ras-le bol et repartent bredouilles.Revendications syndicalesJeudi dernier s'est encore déroulé un sit-in, un de trop, devant le centre hospitalier, organisé sous l'égide de la section syndicale de l'UGTA revendiquant plusieurs points dans la gestion administrative. Quelques dizaines d'employés brandissaient des banderoles portant divers points parmi lesquels, on a relevé l'exigence d'une date fixe pour le paiement des salaires, du moins pour le personnel permanent, la rémunération des indemnités liées à la permanence en suspens depuis une année, le débloquage les avantages prévus dans la loi 87 bis du code de travail et le paiement de la prime de rendements du troisième et quatrième trimestre de 2015.Et la régularisation des nouvelles promotions de postes supérieurs aux agents touchés par la circulaire ministérielle de 2013, ansi que faire bénéficier les anesthésistes et sages-femmes de leurs nouvelles échelles et également régulariser les allocations familiales et celles pour enfants scolarisés ainsi que les frais de déplacement.Quand le directeur accuse l'UGTAAussi, les protestataires réclament le respect des membres actifs de la section syndicale par le directeur de l'hôpital, en les associant dans les décisions touchant au personnel et à la gestion administrative de l'établissement. «C'est pourtant un droit légitime», disent-ils. Le directeur de l'hôpital, Ahmed Madaoui, défend une autre version.Furieux, il fait une déclaration fracassante à la presse locale, portant de graves accusations à l'encontre du premier responsable de la section syndicale : «Depuis que j'ai dévoilé des préjudices dans la gestion des ?uvres sociales et constaté qu'il a profité, avec des complicités, d'une promotion injustifiée à un poste supérieur fictif, le secrétaire de ce syndicat mène une cabale contre moi pour pousser certains employés, qui ont été sanctionnés, à perturber le bon fonctionnement des services avec des arrêts de travail.» Aussi, il n'a pas caché qu'il a déposé une plainte auprès des services compétents pour provoquer une enquête afin de faire toute la lumière sur plusieurs points qui restent «obscurs» dans les pièces justificatives afférentes à des dépenses sur le budget des ?uvres sociales de l'hôpital.Quelques témoins rencontrés sur place, faisant partie du personnel soignant, se sont montrés neutres dans ce bras de fer engagé. Ils nous ont expliqué que ce différend existe depuis que le directeur actuel a pris ses fonctions à Médéa, avec la volonté de mettre de l'ordre dans cet établissement et en se vantant qu'il a reçu pour mission du ministre de la Santé de redresser la situation de l'hôpital.Il s'est alors heurté à une farouche opposition, s'attirant les foudres des praticiens et des paramédicaux en tirant trop sur la corde de la discipline. Néanmoins, M. Madaoui a marqué de bons points à ses détracteurs en recevant des félicitations de la société civile et des associations caritatives pour les améliorations constatées à l'hôpital depuis sa venue aux points de vue de l'hygiène, de la propreté et également sur la prise en charge des malades, que ce soit au niveau des urgences ou des services internes.Le changement est palpable, mais aussi on ne peut certes cacher qu'il a commis des impairs en dérapant parfois dans sa gestion, en blâmant à tort certains sans aucun motif ! Une intervention des hautes autorités de la Santé est plus que nécessaire pour remettre chacun devant ses responsabilités et sauver cet important établissement régional de soins de l'esprit de clanisme et d'intérêt qui commencent à prendre forme dangereusement dans un lieu symbole de l'humanité et de la fraternité.




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