Algérie


MEDEA
Si le sujet des dépenses, auxquelles font face les ménages, alimente les discussions d'avant les fêtes de l'Aïd El-Adha, il y a, malheureusement, un autre mauvais côté, celui de l'après sacrifice, dont il faut, aujourd'hui parler, encore une fois : celui de l'hygiène.En effet, le rite sacrificiel terminé, une grande majorité des citoyens concernés laissent, en l'état, les lieux du sacrifice qui sont, très souvent, une cage d'escaliers, une cour de bâtiments OPGI, un trottoir … Des lieux infestés d'immondices et de restes, dégageant des odeurs nauséabondes des moutons sacrifiés, le tout, au milieu de grandes flaques de sang. Ces mêmes personnes, tablant toujours, après un regard vers le ciel quelque peu nuageux, sur une éventuelle et providentielle pluie. Ce qui a été, effectivement et heureusement le cas, du moins dans la ville de Médéa, samedi dernier, durant et après le sacrifice. Une pluie fine, certes, mais qui était la bienvenue pour un grand nettoyage des lieux. Cependant, notre visite dans différents quartiers de la ville permet de faire la même constatation : beaucoup de citoyens font fi de tout esprit de civisme et de bon sens, et un volontaire, voire deux tout au plus, restaient sur les lieux et s'affairaient, seuls, à les nettoyer, munis de frottoir et de balai : « C'est presque la même chose chaque année », nous dira cet habitant, la quarantaine passée, d'une grande cité du centre-ville. Et d'ajouter : «l'esprit de solidarité nous manque beaucoup. Mais que voulez-vous, personne ne peut obliger quiconque à faire son devoir civique. C'est une question d'hygiène et de protection de l'environnement, de propreté des lieux où l'on vit, qui ne peut être réglée qu'avec le bon sens à donner à l'éducation et au savoir-vivre. »Une fois le rite du sacrifice achevé, commence alors un autre « calvaire » : « Où trouver le bon ‘zellaf' ' »Et devant la disparition, presque totale, des maréchaux-ferrants ou ferronniers, à Médéa, où il n'en reste, malheureusement que deux, ce qui est insignifiant pour une ville qui approche les 200.000 habitants, l'on se rabat, inévitablement et obligatoirement, sur ces « nouveaux professionnels». Un phénomène qui est né, « tout petit », au début des années 2000 et qui a pris, ces 5 ou 6 dernières années, une telle ampleur qu'aujourd'hui, pas une ruelle, une rue, un quartier, une cour de bâtiments... ne lui échappent !Ainsi, des jeunes, pour la plupart, s'équipent d'une bouteille de gaz butane et d'un chalumeau, posés à même le sol, proposent leurs services, en tenant à la main un couteau pour le grattage des poils. Et hop, en un clin d'?il, le travail est terminé moyennant « des honoraires » variant entre 150 et 250 DA, selon le lieu et « la demande ». Un travail, la plupart du temps, mal fait, qui fait toujours et beaucoup jaser les « clients d'un jour, dans l'année », dans la mesure où la tête et les pieds du mouton sont, dans la plupart des cas, tout simplement …noircis et loin d'être totalement débarrassés de leurs poils ! Et, là aussi, ressurgit, bien évidemment, le problème de la propreté et de l'hygiène des lieux, après cette opération qui ne prend fin, dans presque tous les quartiers, qu'à la tombée de la nuit, plus particulièrement pour cet Aïd El-Adha où il a fait déjà sombre dès 18h. Ces personnes qui, une fois parties, abandonnent derrière eux de grosses taches noirâtres, des tas de cornes et autres sabots. Ceci en donnant un visage hideux à notre paysage environnemental urbain.Un phénomène que les autorités communales de la ville de Médéa devraient prendre en considération afin de le « réglementer », il est devenu une profession pour une journée, dans l'année, pour mieux protéger notre environnement urbain qui souffre depuis longtemps déjà, de ces décharges sauvages, en plein centre-ville, à l'image de celle qui est située juste en-dessous des fenêtres du … dispensaire de Aïn El-Mordj !




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