On ne présente pas Belkhatouat Lahouari, l'ancien international de
l'ASMO. Résidant à Es-Sénia, il a trouvé anormal que les médias ne se sont pas
intéressés à Bouarfa Malika qui a remporté la médaille de bronze de la toute
récente coupe d'Afrique des Nations de boxe qui s'est déroulée à Alger. C'est
lui qui a attiré notre attention sur le cas de la championne. Au terme de notre
entretien, nous lui avons demandé à quel niveau scolaire elle a quitté l'école,
elle a esquissé un sourire et nous a présenté une…licence en psychologie! Déjà,
trouver une «boxeuse» est un fait assez rare, même si la discipline s'est
«démocratisée» au sein de la gent féminine, et en outre, bardée d'un diplôme de
psycho, c'est exceptionnel. Comment ce petit bout de femme, qui ne paie pas de
mine, s'est-elle fourvoyée dans cette discipline dure et aussi exigeante que la
boxe ? « Mon père était un ancien boxeur, et qui, sa carrière terminée, a continué
à entretenir sa forme, en s'adonnant à des exercices spécifiques de la boxe.
C'est ce qui m'a influencée. Il y a un certain nombre d'années, en voyant Leïla
Mohamed Ali à la télévision, j'ai décidé de pratiquer la boxe » ,
expliquera-t-elle. Après avoir débuté à l'ASMO sous les ordres de Chikaba
Aïssa, elle optera, pour des raisons pratiques, pour l'Ittihad Riadi Atai Badr
El Hassi. Elle reviendra finalement au Nasr Es-Sénia, le club de son cÅ“ur, mais
la fermeture de la salle, il y a quelques années, l'avait contrainte à
«s'exiler». C'est Messaoud Rezki qui m'a formée. Lorsque la salle du Nasr était
en travaux, c'est lui qui m'a préparée à la salle de handball. Il est mon guide
et je lui dois tout », ajoutera-t-elle. En tout cas, et en dépit du manque de moyens
des clubs où elle a évolué et des difficultés, Bouarfa Malika a réussi à se
faire une place au soleil. Après les titres régionaux en 2007, elle est
demi-finaliste lors du national du 8 mars 2008 à Relizane. En février 2009,
elle remporte la coupe mise en jeu à Boumerdès et se pare du titre national
deux mois plus tard à Chlef. L'autre particularité de Malika Bouarfa, c'est
qu'elle est une authentique «fausse-garde» (gauchère), tout comme son mentor
d'ailleurs. Grâce à l'observation d'un régime alimentaire, elle changea de
catégorie pour passer de 54 kg à 51 kg. Avec le nouveau titre national 2010,
Malika a été convoquée pour la coupe d'Afrique des nations. Le hic, c'est
qu'elle a été avisée au dernier moment, compte tenu de l'importance de cette
échéance. «Je n'étais pas préparée. On m'a appelée le 29 novembre, et j'ai
suivi la préparation du 1er au 9 décembre. C'était trop court pour être en
possession de mes moyens», expliquera-t-elle.
Lors du premier combat, Malika a
gagné très largement sa rivale, l'Ivoirienne Devera, ayant abandonné à l'appel
au troisième round. Dans le second combat, elle s'est inclinée de justesse face
à la représentante de la Tunisie, beaucoup plus expérimentée. Enfin, dans le
troisième combat, Malika a affronté une Marocaine qui boxe depuis huit ans et
qui, dit-on, est une ancienne pratiquante du kick-boxing. En dépit de cet
échec, les spécialistes présents lors de cet évènement ont apprécié son style,
à commencer par l'entraîneur national Khaled Halima et son conseiller, le Cubain
Ronaldo. Comment notre championne voit-elle son avenir? « Mon objectif c'est de
tout faire pour représenter l'Algérie aux J.O. 2012 de Londres. Je tiens,
encore une fois, à mettre en évidence le rôle de mon manager Messaoud Rezki
ainsi que le précieux concours du président Amieur qui est aux petits soins
avec les boxeurs ainsi que les quatre nouvelles boxeuses ». A ses débuts, trois
frères et ses quatre sÅ“urs étaient franchement contre le choix de Malika. Mais
tous ont changé d'avis et ils sont à présent ses premiers supporters. Dans la
salle, la médaillée de bronze croise toujours les gants avec les garçons,
niveau oblige. Quant à l'entraîneur Messaoud Rezki, il nous fera remarquer que
l'exploit de sa protégée a mis fin à une longue traversée du désert du Nasr
Es-Senia, le dernier titre remontant à …1991, avec le sacre de Kerfah Abdallah.
Depuis son retour aux affaires, le club a glané, par ailleurs, six titres
régionaux. La conclusion coule de source. Quant à Bouarfa Malika, elle a été
reçue récemment en compagnie des autres lauréats par le ministre de la Jeunesse
et des Sports Hachemi Djiar. Avant de conclure cet entretien, Malika,
décidément fine psychologue, a souligné le rôle d'un bénévole, le neurologue
Bouchaour Lotfi, très attaché à la discipline du noble art.
dima barcelona vive
mohamed alal - 6355khugt - bouarfa, Maroc
19/01/2011 - 10439
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 28/12/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Adjal Lahouari
Source : www.lequotidien-oran.com