Algérie

Mechichi campe sur ses positions


De Tunis, Mohamed KettouDes tractations sont menées dans l'espoir de trouver une issue politique heureuse et pouvoir accorder davantage d'attention aux autres secteurs, en particulier celui de la santé où la catastrophe est aux portes.
Mettant fin au «rêve» du Président Kaïs Saïed de le voir démissionner, le chef du gouvernement Hichem Mechichi a répondu clairement et sèchement par un : «J'y suis, j'y reste.» Ceux qui souhaitent mon départ, ne me connaissent pas suffisamment», a dit Mechichi en réponse à la demande de son départ formulée par le président de la République. Et de préciser : «Je suis responsable et il est hors de question que je jette le tablier.
Ni l'un ni l'autre ne se sont adressé directement la parole. La demande du chef de l'Etat avait été transmise par le secrétaire général de la centrale syndicale et la réponse est venue via un média local.
Mais si Mechichi n'entend pas enterrer la hache de guerre avec le chef de l'Etat, l'espoir renaît du côté du Parlement dont le président, l'islamiste Rached Ghannouchi, serait prêt à rencontrer Kaïs Saïed.
A son tour, ce dernier serait disposé à accorder un accueil favorable à la médiation de Lotfi Zitouni, un ancien du parti Ennahdha d'où il a démissionné, il y a quelques mois, pour mésentente avec ses dirigeants.
La rencontre serait imminente si l'on juge d'après l'ajournement, ce mardi soir, de la diffusion d'une interview accordée par Ghannouchi à une chaîne de télévision privée.
Le contenu pourrait embarrasser le Président à la veille d'un dialogue d'une grande importance pour le présent et l'avenir du pays. Et si ce dialogue venait à voir le jour, l'interview pourrait être renvoyée aux calendes grecques.
Lors de sa rencontre avec l'ex-nahdhaoui Lotfi Zitouni, le président de la République, animé par le désir de renouer avec Rached Ghannouchi, a usé d'un ton calme qui tranche avec ses précédentes déclarations enflammées. C'est de bon augure, estiment les observateurs.
Toujours dans le cadre des hypothèses, la question est de savoir quelles seraient les chances pour Mechichi de conserver son poste de chef de gouvernement.
Elles seraient minimes si Ghannouchi venait à le lâcher dans une éventuelle entente avec le président de la République. Cette option est dans l'air et pourrait concrétiser celle avancée par le parti islamiste qui évoque la constitution d'un gouvernement politique au grand plaisir de Kaïs Saïed.
Toutes ces tractations sont menées dans l'espoir de trouver une issue politique heureuse et pouvoir accorder davantage d'attention aux autres secteurs, en particulier celui de la santé où la catastrophe est aux portes.
En effet, le bilan journalier annoncé lundi dernier fait état de 105 décès, un nouveau record qui annoncerait d'autres. Sachant que dans l'une des régions fortement contaminées, on a enregistré un taux de 700 patients testés positifs sur une population de 100 000 habitants. C'est presque le double des normes admises sur le plan mondial.
M. K.
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