Algérie

Mécheria: «Diwane», une tradition qui se meurt


Qui des enfants du quartier Benbadis, à Mécheria, anciennement «Lgraba», ne se souvient pas du Diwane de Sidi Blel, une manifestation folklorique organisée chaque jeudi soir à la confrérie de Sidi Blel, sise dans la rue du 1er Novembre. C'était une manifestation qui drainait nombre d'adeptes de la musique gnaouie où le rythme, le mystique et la transe s'entremêlent. Chez les adeptes, ce diwane est considéré comme une thérapie traditionnelle en raison de la sensation de liberté et de réconfort qu'elle apporte à ceux qui la pratiquent.

L'on se souvient encore, chaque jeudi soir, hommes femmes et enfants, venus des quatre coins de la cité se donner rendez-vous à la confrérie pour prendre part au Diwane, lequel se traduit par une série de «braj» (chansons), tantôt doux, tantôt ensorcelants, chantés au rythme du «gembri» et karkabou. Les paroles qui composent les chansons gnaouies évoquent dans leur totalité les vertus du Prophète Mohammed (QSSL) et ses fidèles compagnons dont bilal Ibn Rabah et auprès duquel «gnaouas» s'identifient. Ouled Sidi Blel organisaient chaque année au début du mois d'octobre la procession du taureau ou «waada», une manifestation folklorique qui drainait une grande foule avec au menu folklore, couscous et viande, un couscous servi en guise de «baraka» à tous les participants dans une ambiance festive.

Depuis les années 2000, waadat Sidi Blel ne s'organise plus ainsi que le «Diwane», selon le président de l'association culturelle. La disparition du Diwane tiendrait au fait que la confrérie (siège) se trouve actuellement dans un état de vétusté très avancée pour ne pas dire menaçant ruine et ne permet en aucun cas l'organisation d'une quelconque manifestation. De par notre statut d'association culturelle, nous avons frappé à toutes les portes pour sensibiliser les responsables locaux sur la nécessité de nous aider à réfectionner la confrérie et nous permettre ainsi de perpétuer cette tradition séculaire mais, malheureusement, nous n'avons trouvé aucune oreille attentive. Une trentaine de millions de centimes, c'est la seule aide dont nous avons bénéficié dans le cadre de l'éradication de l'habitat précaire, mais elle a servi à peine à déblayer l'ancienne toiture du siège et puis, plus rien, les travaux sont toujours à l'arrêt à défaut de subventions.


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